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Pluribus intentus minor est ad singula sensus

Publié le 04/03/2022

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« Pluribus intentas minor est ad singula sensus Le sens qui est appUqué à plusieun objets a moins de force qu'il n'en aurait pour chacun d'eu:1 Il s'agit d'un adage extrêmement répandu au Moyen-Age, qui figure dans les Libri proverbiorom ( Pseudo-Bède, Pl 90, 1106a ; Otloh de Saint-Emmeran, Pl 146.

325c) et qui fut cité par de nombreux auteurs : certains d'entre eux (cf.

par exemple Walafrid Strabon, Liber Ecclesiasticus, PL 113, 1196b et Pierre le Chantre, Verbum abbreviatum.

Pl 205, 113d) s'en servirent pour commenter un passage du Siracide ( 11, 10): Fili ne in multis sint actus tui, > (l'original grec Tf Kvov.

µ ~ nepi 1roXXà ÉoTwoav ai ,rpci~ELS' oov étant répertorié par Jean Damascène dans ses Sacra Para/le/a (96, 361 ]).

On retrouve généralement cet adage dans des passages traitant du comportement : cf.

par exemple chez Pi~11e de Celle (Ser,nones, 37., Pl 202, 753c), Pie11e le Chantre ( Verbum abbreviatum, PL 205, 119a ; 296b ; Epistulae Guiberti, 26) et Johannes Teutonicus (Apparatus glossarum in Compilationem tertiam.

3, 3), qui l'utilise à propos du mariage des ecclésiastiques.

Chez d'autres auteurs (notamment Arnulf de Milan. Gesta archiepiscoporum Mediolanensium, PL 147, 296d; Théodoric, Vita Sancti Audoeni, Pl 150, 1189c ; Bernard de Clairvaux, Sermones in Cantica, PL I 83, 937a), la seconde partie de notre fo111t'1le subit quelques légères modifications (cf.

les commentaires sur les Dialogi noviciorum de Thomas a Kempis [7, 2.

18] : Pluribus intentus minor est attentio ad singula).

Heinrich Bebel (Comoedia de optimo studio iuven,,m., 4) le place dans la bouche d'un de ses personnages qui affi11,1e qu'il leur est impossible de tout savoir, et qu'il est donc suffisant qu'il soit un bon artiste, et c'est avec ce sens qu'il est également utilisé ailleurs (cf.

notamment le final du De Je/ici et infelici republica du juriste de Louvain., Franciscus Goethalsius, en 1567).

Sur le plan proverbial, l'accent est généralement mis davantage sur le désir immodéré de celui qui prétend à trop de choses que sur sa propension à la dispersion, comme dans la fo111iule française Qui trop embrasse mal étreint (qui possède des parallèles dans d'autres langues européennes; cf.

Arthaber 13 71 ; Lacerda-Abreu 114 ; Schwamenthal-Straniero 1706) ou dans Qui partout sème en aucun lieu ne récolte ; pour ce même signifié, cf.

aussi Jacopone da Todi (Perché gli uomini dimandano, 197-200 : Non li s_forzare a prendere I più che non puoi con braccia / ché nul/a porta a casa/ chi la monlagna abbraccia, >) et, de façon encore plus nette, Rabelais (1, 46): cf.

aussi un autre adage médiéval: Qui immoderate omnia cupiunt, saepe in totum frostrantur, > (Singer 54); pour Qui trop embrasse mal étreint; cf.

aussi n.

1487.. »

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