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Post nubila Phoebus

Publié le 04/02/2022

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« Post nubila Phoebus Après les nuages (vient) le soleil Cet adage, qui invite à relativiser les difficultés dans l'espoir d'un avenir meilleur, est empruntée à un vers d'Alain de Lille (Doctrinale altum seu liber parabolarom, l 066 [Pl 210, 281 c] : Clarior es/ so/ito posl nubila plurima Phoebus, > - vers qui est parfois cité avec gratus à la place de clarior), mais on lit déjà une expression voisine chez Sedulius Scottus (liber de rectoribus Chrislianis, 51, 10).

L'adage, répertorié par Walther (22031, auquel nous renvoyons pour les variantes), est également attesté en héraldique (il est notamment présent sur les a1111es de la famille des Ahrens ).

Il fut souvent repris dans la littérature (cf.

Jacobus Pontanus, Florida,, Ingolstadt, 1602, 262, 20, 11 ; cf.

aussi 19, 11, et une lettre de Heinrich Melchior Mühlenberg à G.

W.

Schilling le 15 mars 1769) et on le retrouve sur le dos d'une médaille frappée pour commémorer la paix d'Amiens.

Ce motif était déjà présent dans les textes classiques : cf.

un vers célèbre du Corpus T,bullianum (3, 6, 32 : Venit post mu/tos una serena dies, >) et on pouvait lire des expressions similaires chez Horace (Carm .• 2, 9, 1-4) ; Ovide ( Tristia, 2.

142 ; Fas tes, 1, 495 : dans ce dernier extrait l'auteur annonce le retour du printemps); Sénèque (Ep., 107, 8) et Claudien (Panégyrique pour le quatrième consulat d'Honorat.

112 : nubila dissoluit Phoebus).

En grec, l'alternance entre la pluie et le beau temps est une image fréquemment utilisée par les auteurs, de Pindare (Isthmiques, 4, 16 sq.

; 7, 38; Pythiques, 5, 10 sq.) à Théocrite (4, 43), en passant par un Monastique de Ménandre (821 J.)jusqu'au vers célèbre de l'Oreste d'Euripide (279: ÈK K1JµciTwv yàp au8L~ aù yaÀ~v' opw, > (ut semper succedant nubila sudis, / arque iterom fugiant imbres redeunte sereno); au Moyen-Age..

le même topos revient dans un passage d' Alcuin (Ep., 111 [Pl 100, 336c]; 115 [PL 100..

345b]), où on retrouve l'alternance entre la tempestas et la serenitas, mais aussi chez Arator (De Actibus Apostolorum, 2, 191 sq.

[Pl 68, 185b]) et dans de nombreuses sentences du type lmbribus obscuris succedunt Jumina .rolis, > (Walther 11523), ou dans des f>.

Dans nos traditions proverbiales modernes, citons en italien Dopo la neve, buon tempo ne viene, Dopo la pioggia risplende il sole (ou torna il sereno).. ces fo1111ules possédant des équivalents dans toutes les langues européennes (Arthaber 1089), Dopo la tempes/a viene il sereno (lui aussi présent dans plusieurs langues européennes, cf.

Mota 79 ; pour les \'ariantes en dialectes italiens, cf.

Schwamenthal-Straniero 23 77 ; 2378; 2380); en français Après la pluie le beau temps ou Toujours ne dure orage ni guerre et Hiver pluvieux été abondant (qui possède un équivalent en espagnol; cf.

Lacerda-Abreu 169; 283).

Dans la littérature italienne les reprises du vers Quiete dopa la ,empesta de Leopardi sont particulièrement nombreuses (cf.

aussi n.

1153) et surtout l'adage du vers 32 Piacer fig/io d'ajfanno, mais on po1,11ait également citer de nombreux autres passages, comme l'une des Pensées morales de Niccolô Tommaseo (14, I, 5: Dalle nubi ci manda l'arro baleno l'eco de/1 'antica promessa, non da/ cielo sereno.

Dalle lagrime la speranza), où notre motif est lié au motif biblique de la promesse de Dieu après le Déluge (Genèse, 9, 11-16); la fo111111le Crescono i gaudi dalle angosce umane (Tommaseo, l 'Europa, v.

3).

Citons également le concept fondamental exprimé dans l'Elu de Thomas Mann (la dispute), selon lequel d'un mal peut naître un bien ; un des Fragments de Novalis (853) selon lequel plus la douleur serait forte, plus grand serait le plaisir qu'elle cache en elle - topos exprimé également dans la fable tibétaine du Scorpion muet selon laquelle >.. »

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