Un bois tordu ne deviendra jamais droit
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« i:uAoa, ciyriAov OÙ8É1TOTt op8ov Un bols tordu ne deviendra jamais droit Ce proverbe, qui est en réalité un fragment comique adespote (229, 1 K.-A.), est attesté par Galien (8, 656 K.); il est répertorié par plusieurs parémiographes (Diogen. 6, 92; Greg. Cypr. 3, 16; Apost. 12, 25) et il fut traduit en latin de la façon suivante: lignum, quod tortum, haud unquam vidimus rectum (Adagia, 2, 10, 42 cf. aussi Walther 13 772a : lignum, quod tortum, haud unquam vidimus rectum). Il signifie qu'il est bien difficile de redresser ce qui par nature est enclin au mal. Le latin possède une fo111111le similaire, Curva corrigere, >, qui rappelle qu'essayer de convertir quelqu'un naturellement enclin à faire le mal est une entreprise désespérée et vouée à l"échec : cf. Pline le Jeune (Ep., 5, 9, 6) et surtout l'Apoko/okyntosis de Sénèque (qui réemploie la même formule de façon ironique) ainsi qu'un passage de Quintilien ( 1, 3, 12): Frangas enim citius quam corrigas quae in pravum induruerunl, , c'est-à-dire >, cf. n. 1689). On retrouve la même image dans une prophétie célèbre du livre d'Jsaïe (40, 4) qui sera reprise dans l'Evangile de Luc (3, 5) pour décrire une transfo1111ation radicale et nouvelle: ËaTaL Tà aKoXLà ELS' eù0e(av, > - et ce passage sera souvent cité par les auteurs chrétiens (cf. par exemple, Sedulius, Carmen Paschale, 4, 7). En italien, on dit encore Raddrizzare le gambe ai cani pour désigner une entreprise désespérée et quelque peu velléitaire (pour les reprises litté-- raires de cet adage, cf. Battaglia 2,629), tandis qu'Essere un legno torto a pris le sens de »
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- Un esprit de finesse ne va jamais droit, il cherche des biais et des détours pour faire réussir ses desseins. Duc de La Rochefoucauld, Maximes
- Rousseau, « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître s'il netransforme sa force en droit et l'obéissance en devoir»
- Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit (Rousseau)
- Pour être utile à celui qui la fait et commander la confiance de celui à qui elle s'adresse, l'annonce publicitaire doit être concise, simple, franche, ne porter jamais aucun masque, marcher toujours droit à son but, la tête haute (...). Tout commentaire, s'il n'est pas nuisible, est au moins superflu; tout éloge, au lieu d'appeler la confiance, provoque l'incrédulité (...). La publicité ainsi comprise se réduit à dire : dans telle rue, à tel numéro, on vend telle chose, à tel prix. Quelles réflexions vous inspire aujourd'hui cette définition de la publicité donnée par le journaliste Emile de Girardin en 1845 ?
- « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. » Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social