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Voltaire ! Mon nom, je le commence et vous finissez le vôtre. Voltaire

Publié le 14/09/2015

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voltaire

« De quelque côté qu’on l’envisage, cette aventure est révoltante. Et elle va révolter le poète. La rancœur qu’il en garda fut ineffaçable. Mais, il y a pire que les coups.

 

Il remonte comme un fou dans la salle, bouleversé, en désordre, et là, hors de lui, il raconte ce qui vient de se passer aux convives médusés, il les appelle au secours, d’abord le duc, n’est-il pas son hôte ? C’est sur le seuil de sa porte que l’injure a été faite. Pour qui prend-on Sully? Il le supplie de l’accompagner chez le commissaire, de déposer une plainte, de faire appel aux lois: il y a tentative d’assassinat. Le duc, imperturbable, refusa. Tous les visages étaient de glace — le silence total. Il comprit que personne ne prenait son parti. En un éclair, il sut que Voltaire ne pesait rien dans la balance, quand, dans l’autre plateau, il y avait un Rohan. Il n’était qu’un amuseur, un animateur de dîner, une distraction pour séjours à la campagne.

 

Ce fut comme un effondrement à l’intérieur de lui-même. Pourtant, il savait que cette justice existait... oui, pour d’autres, mais pas pour lui. Il se croyait tellement à l’abri de cette injure — et l’injure n’était pas dans les coups, elle était dans l’approbation muette, complète et générale de ceux qu’il croyait “ses amis”, aux coups qu’il venait de recevoir. Voilà le scandale. »

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« Le point de départ était mineur.

Le chevalier et Voltaire se trouvaient dans la loge de l'actrice Adrienne Lecou­ vreur.

Voltaire admirait beaucoup cette actrice et lui était très attaché.

Le chevalier, sans doute un peu jaloux de la façon dont elle traitait Voltaire, se montra insolent et même franchement blessant quand il demanda au jeune littérateur : - Arouet? Voltaire? Enfin avez-vous un nom? On imagine l'effet que pouvait produire une telle demande dans la bouche de l'un des plus grands «noms-» de France.

Voltaire répond alors superbe­ ment d'une phrase qui fixe pour jamais le chevalier de Rohan au pilori de l'histoire : -Voltaire! Mon nom, je le commence et vous finis­ sez le vôtre.

Les choses auraient pu en rester là car on empêche les deux hommes d'en venir aux mains.

Mais il y a des témoins.

Pas question de régler l'affaire par un duel puisqu'un noble ne se bat jamais en duel avec un rotu­ rier.

Le chevalier pourtant ne peut laisser passer un tel affront.

La tragédie est en marche .

..,..

Quelques jours après 1 'incident dans la loge d'Adrien­ ne Lecouvreur, alors qu'il dînait chez le duc de Sully qu'il considérait comme un ami, on fait savoir à Voltaire qu'un messager l'attendait dans la rue.

Il n'y avait là rien d'extraordinaire et il descendit sans la moindre inquié­ tude.

Mais, une fois dans la rue, une surprise 1 'attend.

Les valets du chevalier, armés de bâtons, lui administrent une volée de bois vert.

De son carrosse, le chevalier, comme il s'en vantera par la suite, contemple la scène et donne des instructions.

Pourtant le pire n'est pas encore venu.

Mais, pour la suite des événements, nous donne­ rons la parole à Jean Orieux, qui, dans sa passionnante biographie (Voltaire ou la royauté de l'esprit, Flamma­ rion, 1977), en parle mieux que personne:. »

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