Collège: La ville de Berlin (Géographie)

« II.

Le difficile héritage de la RDA 1.

Quarante ans d'histoire séparée La frontière entre Berlin-Est et Berlin-Ouest est soigneusement contrôlée ; les passages ne sont autorisés qu'en certainspoints, comme Check Point Charlie, dans le secteur américain. Pourtant, des dizaines de milliers d'Allemands de l'Est parviennent, chaque mois, à fuir la dictature est-allemande.

De 1949 à1960, 3,6 millions de personnes ont ainsi pu passer à l'Ouest, notamment grâce au métro. Le 13 août 1961, le gouvernement est-allemand fait construire un mur de 155 km autour de Berlin-Ouest (43 km entre lesdeux Berlin, 112 km entre Berlin-Ouest et la RDA).

D'une hauteur minimale de 3,5 mètres, pourvu de miradors et de fossés,protégé par un no man's land de barbelés électrifiés, surveillé par des chiens et des policiers, équipé de dispositifs de tirautomatiques et de champs de mines, le « mur de la honte » remplit parfaitement sa fonction : l' émigration est stoppée.

De 1961 à 1989, seules 38 818 personnes ont pu passer, 588 ont été tuées. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, alors que la RDA connaît un exode massif et un mouvement de démocratisation , le mur est ouvert par la foule en liesse sans que la police s'y oppose.

En 72 heures, 3 millions de personnes passent à l'Ouest.

Lerégime est-allemand, débordé par les manifestations populaires, se décompose.Fin 1991, le mur est complètement détruit.

Pour en garder le souvenir, le gouvernement de l'Allemagne réunifiée (le 3 octobre1990), en conserve un fragment. 2.

L'héritage d'une ville de front Bonn était devenue la capitale de la RFA, alors que Berlin-Est demeurait celle de la RDA.

Berlin-Ouest, enclavée en RDA, aainsi mené pendant quarante ans l'existence d'une ville de front, tête de pont des démocraties occidentales en pays communiste. Elle avait perdu une partie importante de ses activités tertiaires pour devenir plus industrielle.

L'électronique, les constructionsmécaniques, l' agroalimentaire , la confection et la chimie étaient particulièrement bien représentés.

Berlin était, avec Hambourg, le premier centre industriel de RFA.

À partir de 1957, sa population ne cessa de baisser : Berlin réunifié ne compte que 3,3 millionsd'habitants en 1989 (4,34 en 1939).

Ses fonctions de commandement, autrefois prédominantes, s'étaient affaiblies : elle abritaittrois fois moins de sièges sociaux de grandes entreprises que Francfort.

Sa bourse des valeurs ne négociait que 0,6 % des titres(70 % à Francfort). 3.

Deux espaces urbains jumeaux En raison de la partition de la ville, les activités et les infrastructures avaient été systématiquement dupliquées.

Chaque partieavait développé ses propres industries, avec des circuits d'approvisionnement et de vente séparés.

Les équipements culturels etmédiatiques (radio, TV, théâtres, cinémas) avaient été dédoublés, notamment en raison de la surenchère à laquelle se livraient lesdeux parties de la ville.

L'université Humboldt se trouvant dans la partie orientale, on en fonda une autre à l'ouest, dès 1948,l'Université libre (55 000 étudiants). À Berlin-Est se trouvait le centre historique de la ville : l'Alexanderplatz, la cathédrale, l'université Humboldt, le palais, lapromenade Unter den Linden et la porte de Brandebourg.

Le développement économique de Berlin-Ouest rendait nécessaire laconstruction d'un quartier des affaires, une City.

Un second centre fut donc créé, comme un ruban Est-Ouest partant deCharlottenburg jusqu'à Potsdamer Platz, non loin du Mur.

Comme si l'idée d'une possible réunification était déjà dans les esprits. Privé de terres agricoles, Berlin-Ouest avait conservé des espaces maraîchers et laitiers (1 415 ha) destinés à l'alimentation dela ville en produits frais.

La réunification rendant ces espaces moins utiles, ils sont désormais utilisés pour la poursuite del'urbanisation.

De même, la disparition du mur met à la disposition des urbanistes plus de 500 000 m² au centre même de la ville. III.

Le nouveau Berlin 1.

Le plus grand chantier d'Europe. »