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CULTURE ET CIVILISATION

Publié le 30/06/2012

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La culture et la civilisation ne portent pas simplement sur les faits. Elles portent sur les valeurs. Je n'ai pas l'intention de vous soumettre ici toute une théorie de la valeur, ni même une description exhaustive, une « phénoménologie « des valeurs. Je me réfère simplement à l'expérience personnelle que tout être humain a de la « valeur «. Quel que soit le fondement que les philosophes puissent donner aux concepts de « vérité «, de « bien «, d'« utilité «, de «justice«, c'est un fait incontestable que tout homme juge les actes en fonction d'une idée du bien et du mal, comme il veut aussi que tous les moyens qu'il emploie soient utiles et que toutes les choses qu'il contemple soient belles. En poursuivant toutes ces valeurs, il a le sentiment d'être vraiment un homme et d'accomplir sa mission.

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« D'une manière tout à fait analogue, le devoir s'impose à tous.

L'idée même qui sert de base à toute morale est que celui qui réfléchit sur les actes qu'il doit faire se refuse tout privilège.

Même si la morale à laquelle il croit n'accorde pas les mêmes droits à tous les hommes, il reste au moins que c'est à des catégories d'hommes que ces droits sont reconnus et non point au seul individu qu'il est lui-même.

Comment ne pas voir aussitôt que les prescriptions de la morale -ou tout au moins ses règles fondamentales - doivent être les mêmes dans le monde entier, si tous les hommes et toutes les sociétés doivent effectivement constituer «un» monde? Comment serait-il possible d'établir entre les individus et entre les peuples des relations harmonieuses et stables, si la liberté du choix, le respect des engagements, la valeur des promesses ou les droits imprescriptibles de la personÎle avaient des significations diverses suivant les lieux et les circonstances ? Nous touchons là un point d'une importance particulière.

Alors que l'universalité de la science et de la technique n'est contestée que par un nombre insignifiant d'hommes que personne ne prend au sérieux, l'universalité de la morale, sans être davantage niée, suscite des · requêtes diverses voire opposées.

L'expérience y est difficile à reconnaître et à interpréter.

Chaque prétention à l'universalité d'une morale se heurte à des prétentions analogues chez ceux qui en soutiennent une autre.

Ce que nous pouvons dire du moins, c'est qu'ici l'unité est indispensable : et qu'elle n'est pas encore atteinte.

En face de ces valeurs universelles, nous trouvons des valeurs personnelles, pour lesquelles la diversité n'est pas un obstacle à surmonter ou une imperfection à éliminer, mais une condition naturelle et fondamentale de leur existence.

Nous voulons parler ici des arts et des lettres.

Pour ces activités de l'esprit et pour les valeurs qu'elles poursuivent, les particularités de la situation ne peuvent pas être éliminées, comme c'est le cas pour la science ou la morale.

La personnalité d'un savant n'a rien à voir avec les vérités qu'il établit.

Elle peut agir dans la série d'actes humains individuels, qui constituent la recherche de la vérité; elle n'intervient pas dans la preuve.

Un savant n'a pas de « point de vue ».

Les propositions qu'il énonce sont des assertions démontrables ou des hypothèses à vérifier -rien de plus.

Au contraire, lorsque nous écoutons une symphonie de Beethoven ou que nous regardons un tableau de Rembrandt, nous découvrons le monde à travers la sensibilité de Beethoven ou de Rembrandt.

Or toute sensibilité est située et a une nature particulière.. »

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