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Culture et consommation de masse

Publié le 07/06/2012

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Un autre aspect de la massification doit être également discuté : l’existence de pratiques  sociales communes, marquées par la consommation de produits sans cesse renouvelés, la  massification et l’industrialisation de la culture, la prééminence de l’information, et  finalement l’homogénéisation des modes de vie, n’excluent en effet pas, de façon presque  paradoxale, l’éclectisme culturel. On peut alors se demander si les cultures, grâce à  l’accélération des échanges, ne sont même finalement pas de moins en moins homogènes.  Certes, le marché mondialisé de la culture favorise largement les produits américains  et la langue anglaise. Mais cette culture américaine largement exportée par les médias et les  produits de consommation est elle-même le résultat d’un métissage : elle serait, en ce sens,  plus marquée par l’éclectisme que par la culture traditionnelle « états-unienne «. Dans le  domaine de la musique par exemple, du jazz au hip-hop ou au rap, ce sont bien le mélange et  la diversité culturelle qui dominent. La « culture monde « ne serait donc pas un modèle de  culture unique et réduit ; au contraire, il s’agirait d’une culture hybride, aux propositions  multiples, sans cesse renouvelées par l’élargissement des horizons.

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« policières, les feuilletons, les émissions sont majoritairement américains.

Aujourd’hui, lesEtats-Unis couvrent par exemple 80% du marché mondial des ventes d’émissions et 64% desprogrammes de la télévision italienne sont américains.

On voit ainsi que la télévision, objet deconsommation (90% des ménages américains en sont équipés dès 1960, et 9 foyers sur 10 enpossèdent une en France au seuil des années 1980), est elle-même vecteur d’images etdiffuseur de pratiques sociales.La propagation d’un modèle culturel fondé sur la consommation s’est accélérée lors dela troisième révolution industrielle, et notamment dans les années 1990 avec la mise àdisposition du grand public d’Internet.

Ce réseau mondial d’informations, accélérant etmultipliant les possibilités d’échanges, réduisant les distances, connaît un succès fulgurant :en 2006, le nombre d’internautes atteint le milliard.

Au coeur de ce nouveau systèmetechnique, c’est l’ordinateur qui s’impose : les capacités de traitement de l’informationgagnent rapidement en puissance et les prix relatifs diminuent.

La possession d’un PC et laconnexion à Internet deviennent donc chose courante dans les pays occidentalisés.Pendant le second XXe siècle, cinéma, télévision, publicité et ordinateur donnant accèsà Internet diffusent un modèle de société fondé sur la consommation de masse et la culture del’information.La multiplication des réseaux et l’accélération des échanges permettent la diffusion àune très grande échelle de produits à travers le monde : objets, musiques, images, mais aussiévènements et idéaux.Cela débouche sur une convergence croissante des modes de vie, caractérisée par lastandardisation des comportements et des manières de penser dans un lien renforcé avec laconsommation.

L’idée même du bonheur et de la réussite se conçoit de plus en plus dans lapossession de produits et à travers l’idéal libéral de la réussite individuelle.

Se développealors une civilisation de l’éphémère fondée sur l’individu.

Les sociétés, majoritairementurbaines, dominées par les classes moyennes, la tertiarisation et la prééminence des loisirs,assistent aux mêmes spectacles ou aux mêmes événements médiatiques, ce qui contribue àhomogénéiser les références culturelles.

En 1969, ce sont ainsi 500 millions de téléspectateursCorrigé du DC n°1 : « Culture et consommation de masse de 1945 à nos jours »- 5 -qui dans 43 pays différents vivent les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.

De même,en 2001, l’impact du second avion sur la tour du World Trade Center est retransmis en directdevant des millions de téléspectateurs.

L’information reste en outre dominée par quelquesgrands groupes : en 1991, seule la chaîne CNN couvre la guerre du Golfe.

Et de façongénérale, les opinions semblent de plus en plus formatées par la télévision.Les pays du Tiers-Monde sont également touchés par l’essor de ces images de lasociété occidentale.

Daniel Cohen, dans son ouvrage Trois leçons sur la société postindustrielle(2006), explique que la mondialisation, tout en ne parvenant pas à généraliser defaçon homogène le confort matériel, en diffuse cependant les images à l’ensemble de laplanète.

Il met en avant le décalage entre mondialisation virtuelle et mondialisation réelle àtravers l’exemple de la transition démographique actuellement en cours dans les payspauvres ; il montre que la baisse de la natalité dans les pays pauvres ne correspond pastoujours à des changements de conditions matérielles mais qu’elle est à mettre en lien avec lemodèle de vie des femmes occidentales véhiculé par les télévisions.

L’acculturation semblebien, dès lors, inévitable.Depuis 1945 s’est développée et établie dans les pays occidentalisés une « culture dela consommation », dont l’image est véhiculée dans l’ensemble de la planète.

Mais ce modèleculturel, qui se diffuse massivement, n’est-il pas aussi le révélateur de nouvelles disparités etl’objet de résistances ?***Evoquer sans nuance une diffusion mondiale de la culture de la consommation forgéedepuis les Trente Glorieuses serait quelque peu réducteur.

Aussi convient-il de discuter lanotion de massification et de repérer de possibles limites à un modèle souvent considérécomme dominant.S’il est vrai que ce modèle se diffuse à l’échelle mondiale, il faut noter cependant queles rythmes de sa diffusion divergent en fonction des régions considérées et que ses effetsrestent très inégaux.

Dès lors, le modèle est révélateur de disparités.Pendant la Guerre froide, la diffusion du modèle de l’American Way of Life,notamment par le biais de la radio Voice of America, devient une arme idéologique.

Il s’agitde mettre en avant les bienfaits du capitalisme, de la liberté et de la consommation en lesopposant aux échecs de la collectivisation soviétique.

Jusqu’à l’effondrement du bloccommuniste, les pays socialistes ignorent en effet la société de consommation : le niveau devie des populations reste bas et les consommateurs disposent de biens de qualité médiocre, enquantité souvent insuffisante.

Les industries de biens de consommation demeurent très peuproductives et un intense marché noir se développe.

Le phénomène de généralisation d’unmodèle culturel fondé sur la consommation ne se déploie donc pas de façon synchrone àtravers le monde.Même aujourd’hui, la généralisation de ce modèle culturel reste limitée.

Leralentissement de la croissance dans les années 1970 et les chocs pétroliers de 1973 et 1979. »

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