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François René de Chateaubriand par Marie-Jeanne Durry Professeur à la Sorbonne Né à

Publié le 05/04/2015

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François René de Chateaubriand par Marie-Jeanne Durry Professeur à la Sorbonne Né à Saint-Malo le 4 septembre 1768, d'Apolline de Bédée, - au terme d'une douzième grossesse - et de René-Auguste de Chateaubriand, armateur, négociant, négrier au besoin, possesseur de Combourg depuis 1761, il a une enfance et une adolescence bretonnes : le hameau de Plancoët, Saint-Malo, Dol, Rennes, Brest. Combourg où il a jusque-là passé ses vacances se dresse sur sa seizième et sur sa dix-septième année. Les moments simples parmi les visiteurs du château et la jeunesse avoisinante ont disparu de sa mémoire, ou du moins de son oeuvre, ne laissant la place qu'à la monotonie des jours, aux soupirs d'une mère, à la taciturnité par instants fantomale d'un père, à la solitude malgré Lucile, au silence, au donjon, aux landes, aux bois, à la passion d'autant plus frénétique qu'elle est sans objet, au désespoir avant la vie. Le sort de cette âme sans repos est fixé : elle est vouée à l'inassouvissement. A près des incertitude quant à sa carrière, le voilà lieutenant impromptu au régiment de Navarre. Il n'a pas tout à fait dix-huit ans, il part pour Paris. Une époque de sa vie s'achève. Elle se fermera quelques semaines plus tard sur la mort de son père. Alternent alors, avec de courtes périodes au régiment, des séjours à Fougères (où il sera même, peu de jours, marchand de bas pour payer une dette - ce n'est pas lui qui l'a raconté) ; des passages à Saint-Malo, où en décembre 1788 il est fait chevalier de Malte et passe auprès de sa mère, délivrée de Combourg et de son seigneur et maître, revenue à sa gaieté et à son imagination naturelles, les trois seuls mois d'intimité qu'il ait connus avec elle ; l'apprivoisement à Paris, où sa soeur Mme de Farcy et Lucile ont un salon littéraire, où son frère est devenu par mariage le petit-fils de Malesherbes. Là, le hibou qu'il se dit apprend volontiers le commerce du monde et des incroyants, lit à force, fait du grec, de l'histoire, assiste aux débuts de la Révolution, médite un vaste poème exotique, bouillonne d'un désir d'évasion et de découverte. Enfin, écrivain qui se cherche des couleurs vraies pour l'oeuvre pressentie, terrien mal ancré qu'appellent l'océan, l'aventure, le goût de l'exploration, et qui veut trouver " le passage du Nord-Ouest ", le 8 avril 1790 il s'embarque pour l'Amérique. Après la vie cachée et l'entrée dans le monde, c'est l'ouverture sur l'inconnu et sur une succession de grandeurs et misères. L'expédition qui dure cinq mois et dont le trajet a été si contesté lui donne en tout cas la vision d'une nature qu'il ne cessera plus d'évoquer. Il en revient avec des feuillets d'où sortiront Atala, Les Natchez, Le Voyage en Amérique, trésor d'exotisme qui a beau être préparé par maint prédécesseur, qu'il aura beau grossir par mille emprunts à la prose d'autrui, c'est par lui que cet exotisme explosera dans notre littérature. La Révolution se précipite. Il convient d'émigrer. Cherchant les moyens matériels d'obéir à cette convenance, on se marie le 19 mars 1792 à une jeune fille qu'on n'aime pas, mais que l'on croit riche. Puis on s'en va très loin d'elle, à Bruxelles, à l'armée des princes, dans les hâbleries des camps et les réalités de la guerre, sous les balles dont vous sauve, cuirasse, le manuscrit rapporté d'Amérique. Chateaubriand subit les souffrances de la déroute et de la maladie, passe quelques mois à Jersey chez l'oncle de Bédée, atterrit à Southampton le 17 mai 1793. Indigence, faim et froid, leçons de français, de danse peut-être, qu'il est trop humilié de donner pour ne pas les taire plus tard, idylle avec Charlotte Ives qui le conduirait au<...
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