H.-F. Verbruggen 1655-1724 La sculpture flamande du XVIIe siècle s'est donné pour
Publié le 05/04/2015
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quatuor de Docteurs de l'Église latine.
A Saints-Pierre-et-Paul de Malines, vers 1700, il
assied les Parties du monde sur un globe terrestre et les fait se contorsionner sous la
tribune ornée de putti et de médaillons.
Il rompt ensuite avec cette régularité : sous la
chaire de l'abbatiale de Grimbergen, on voit d'une part saint Norbert terrassant Tanchelin,
d'autre part saint Augustin, la plume à la main, accueillant l'inspiration divine.
La chaire
de la collégiale Sainte-Gudule de Bruxelles, qui est le chef-d' œ uvre de Henri-François
Verbruggen, répudie toute symétrie, ne retient rien des cadences nobles, des groupements
par deux, par quatre, qui caractérisaient les compositions précédentes.
Elle fut commandée en 1699 par les jésuites de Louvain pour leur église, l'admirable
Saint-Michel du Père Hésius.
Transportée dans la nef gothique de Bruxelles, elle a réussi à
s'y intégrer.
On y voit s'accomplir, pour la première fois de façon parfaite, la fusion de tous
les éléments plastiques et décoratifs, se réaliser la synthèse à la fois constructive et
pittoresque, où le meuble enfin s'abolit pour laisser le champ libre au “ sujet ”, à la
pantomime, au sermon.
Les organes et les fonctions, la forme même de la tribune se
dissimulent dans les plis, dans les remous du poème plastique qui résume la tragédie de
l'humanité, de la Chute à la Rédemption.
La Chute, à la base du monument, est
représentée par Adam et Eve et par l'archange au glaive flamboyant qui les expulse de
l'Éden ; un squelette, semblable à ceux que le Bernin fait grimacer sur les tombeaux des
papes, s'accroche au rebord de la cuve ; sur l'abat-voix, la Vierge écrase la tête du serpent :
c'est l'heureux dénouement du drame.
Ainsi Verbruggen a renoncé aux allégories et sa chaire, directement, prêche le repentir, le
salut, l'espérance.
Elle est, au même titre que l'Agneau mystique, où l'on sait le rôle joué
par Adam et Eve, une homélie sur la Faute et sur le Rachat.
Comme une grande toile de
Rubens, elle a sa zone terrestre, naturaliste, et sa zone céleste, sa “ gloire ”.
La fastueuse
évocation du Paradis perdu et du Paradis reconquis est complétée par un double escalier
aux rampes figurant des haies sur lesquelles sont perchés des oiseaux, coq, paon, colombe,
etc., et dans les branchages desquelles pirouette un singe, bondit un écureuil, se faufile un
lézard...
Ces rampes d'un travail minutieux, d'une observation rejoignant celle d'un
Breughel de Velours, ont été, vers 1780 seulement, ajoutées au meuble par Jean-Baptiste
van der Haegen.
Elles sont imitées de celles qui, à Notre-Dame d'Anvers, donnent accès à
la chaire de Michel Vervoort le Vieux (1713).
A Saint-Servais, abbatiale norbertine de Grimbergen, l'ensemble des confessionnaux,
probablement contemporain de la chaire de Sainte-Gudule, compte aussi parmi les
chefs-d' œ uvre de Henri-François Verbruggen, prestigieux animateur du bois.
On doit au
sculpteur les confessionnaux de Saint-Jacques d'Anvers, mais c'est à Grimbergen qu'il fait
la démonstration la plus convaincante de sa maîtrise.
Quatre confessionnaux à cloisons
s'adossent aux parois latérales de la noble église, le plus lumineux et le plus léger des
édifices construits en Flandre au XVII esiècle.
Les lambris, s'étendant d'un pilastre à l'autre
du mur, sont divisés en panneaux moulurés et ornés de médaillons en bas-relief encadrant
des bustes de saints.
Le fond de la stalle du confesseur présente, à la partie supérieure, un
buste — le Christ, la Vierge — d'un relief plus accentué, et des angelots en ronde bosse, le
tout couronné d'un fronton cintré.
De vraies “ statues ” (elles sont rares dans la production
flamande, et les plus belles, celles de François Duquesnoy, sont à Rome) montent la garde
aux entrées de chaque confessionnal.
L'ampleur, le grand jet des lignes, la vigueur de.
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