LA CRISE DE LA PRESSE
Publié le 30/06/2012
Extrait du document
Certes on ne peut nier que la Presse connaît des difficultés. Occupé par la radio et la télévision, l'homme n'aurait plus le temps de lire. soutiennent de nombreux prophètes ; et ils appuient leurs déclarations de chiffres péremptoires. Depuis le début du siécle,le nombre de titres n'a cessé de diminuer. Ainsi en France, les 400 quotidiens de 1900 n'étaient plus que 150 en 1950. Ils ne sont aujourd'hui que 90. Les lecteurs de quotidiens ne sont pas plus nombreux aujourd'hui qu'en 1914, alors que la population a augmenté de 30 % . On ne vend plus que 240 exemplaires pour 1 000 habitants. Et les spécialistes poursuivent
«
plus la création quasi ininterrompue de nouveaux titres qui
témoignent d'une belle vitalité.
Mais ce foisonnement ne retient
pas l'attention du spécialiste qui ne proclame pas moins que
l'imprimé est frappé d'une sorte d'obsolescence (1) par la
civilisation
de l'image.
Le changement de galaxie, c'est-à-dire
l'appartenance de l'écrit à une époque aujourd'hui révolue, celle
inaugurée
par Gutenberg il y a plus d'un demi-millénaire, est un
préjugé largement répandu.
Mais, par une de ces ironies du sort
dont l'histoire a parfois le secret, son prophète Marshall Mac
Luhan,
n'a été entendu et adopté que de ce côté-ci seulement de
l'Atlantique.
«Nul n'est prophète, il est vrai, en son pays.>>
Mais une telle généralisation qui se donne pour moderniste,
faute souvent de la plus élémentaire rigueur, relève d'une erreur
classique qui veut que toujours une technique nouvelle chasse
ce qu'elle prétend remplacer.
C'est aussi oublier en l'espèce que
l'écrit n'est pas
une activité technologique au même titre qu'un
ustensile ou un outil.
L'écrit est une activité fondatrice
essentielle.
Quant à la tyrannie du journal, elle nous paraît bien moindre
que celle de la télévision.
On peut lire un journal quand,
comment,
où l'on veut ; on peut lire un article et le relire ; on peut commencer par la dernière page, par les sports, par la
politique, par les programmes de spectacles ou par les petites
annonces ;
on peut s'interrompre.
poser le journal sur un coin de table, et le reprendre à un autre moment de détente.
L'écrit
est, si l'on peut dire, fondamentalement souple, et c'est
sûrement
un de ses atouts les plus remarquables.
Il est toujours
à votre disposition.
Quant aux crises connues par certaines entreprises de Presse, il s'agit souvent de cas spécifiques qui ne témoignent nullement
du déclin
de leurs éonfrères ; les professionnels vous diront
(peut-être en aparté) les causes de la maladie des uns et de la
mort des autres qui ne sont pas toujours celles colportées sur la
place publique.
Certes, comme le souligne un spécialiste des médias,
M.
Francis Balle.
directeur de l'Institut de Presse, la crédibilité
et la légitimité de la Presse sont
mises en doute.
Sa crédibilité
parce que certains lecteurs la rejettent
en bloc comme
instrument
d'une classe prétendue dominante et des groupes
d'intérêts qui la servent.
On croit rêver ! Mais cette absence de crédibilité ne pourrait-elle pas être portée au passif d'àutres
moyens de communications
? Crise de légitimité résultant des
contradictions de la doctrine qui justifie les réglementations la
( 1 l Hors d"usage..
»
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