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LA DROGUE EST ELLE UNE MENACE POUR LA SOCIETE ?

Publié le 16/08/2012

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drogue

Si la puissance publique se trouve en difficulté pour définir une politique efficace de lutte contre les substances psycho actives, il n'en est pas de même pour l'individu, pour lequel la question des drogues se pose en des termes beaucoup plus simples.  Consommer des substances psycho actives, c'est en effet s'exposer à de nombreux risques (plus ou moins graves en fonction du produit) :  * risque cardio-vasculaire, de cancer, et d'autres maladies  * diminution de la forme physique  * risque d'accidents  * risque de perte de son emploi et de ses amis (désocialisation)  * coût de cette consommation, au profit de dealers pour les substances interdites  * dépendance psychique et physique transformant la personne en « esclave « de la substance    La seule contrepartie à ces risques est le plaisir associé à la consommation. Bien connaître ces risques est en réalité un frein puissant à la consommation. Or les Français sous-estiment gravement la dangerosité de certaines substances psycho actives, et en particulier de l'alcool, du Tabac, des Benzodiazépines, comme le montrent les pages qui suivent.

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« La plupart des drogues interdites (cannabis, héroïne, opium, cocaïne) ont été découvertes dans des pays conquis par l'occident, où la consommation avait lieu d'unefaçon traditionnelle et bien contrôlée : feuilles de coca dans les Andes, feuilles de kat en Somalie et au Kenya, de Kola au Togo, rauwolfia serpentina en inde, peyotlou champignons par les prêtres indiens d'Amérique du nord.Elles ont alors été transformées, raffinées par des procédés chimiques (par exemple transformation de l'opium en héroïne) et utilisées à des fins médicinales jusqu'à ceque le corps médical se rende compte de leur peu d'intérêt thérapeutique et qu'elles soient interdites.L'interdiction des drogues en occident a cependant échoué.

Leur consommation n'a jamais été aussi importante et répandue, et fait vivre aujourd'hui une mafiacriminelle qui n'a pas d'équivalent dans l'histoire. 2) L'économie de la drogue Les estimations du chiffre d'affaires mondial des drogues illicites sont très variables étant donné la difficulté de cette estimation, mais le chiffre le plus mentionné etqui se situe dans la moyenne des estimations est de 400 milliards de dollars par an (en 1995). Ce montant est par exemple pratiquement le double du chiffre d'affaires mondial de l'industrie pharmaceutique (évalué à 233 milliards de dollars en 1993), etenviron six fois supérieur au montant total de l'aide officielle au développement des pays pauvres (69 milliards de dollars en 1993). L'essentiel de ces revenus profitent au crime organisé.

L'observatoire géopolitique des drogues estime que la répartition des revenus de la drogue dans le monde est lasuivante : * Producteurs : 2 à 5 %* Transformateurs et intermédiaires nationaux : 15 %* Transporteurs et trafiquants internationaux : 26 %* Distributeurs dans les pays consommateurs : 54 % On voit que les paysans producteurs ne perçoivent que quelques pourcents de ce revenu.

Par exemple, la table suivante donne le prix estimé en 1999 de l'équivalentd'un gramme d'héroïne pure en dollars depuis un paysan au Pakistan (sous forme de pavot) jusqu'au consommateur au Pakistan, en Europe ou aux Etats-Unis.

Ellepermet de constater les variations énormes du prix de vente au consommateur en fonction des régions de vente, et confirme l'ampleur des marges générées par le trafic: |Lieu d'achat par le |Pakistan |France |UK |US ||consommateur | | | | ||Prix de vente paysan |0,4 $ |0,4 $ |0,4 $ |0,4 $ ||Prix de gros Pakistan |1,4 $ |1,4 $ |1,4 $ |1,4 $ ||Prix de gros local |1,4 $ |52 $ |71 $ |134 $ ||Prix au détail local |4,4 $ |92 $ |300 $ |1 190 $ | 3) Un trafic de plus en plus organisé Le revenu de la drogue finance essentiellement les trafiquants, qu'ils soient transformateurs, intermédiaires ou revendeurs.

La croissance très forte du commerce desdrogues illégales dans les années 80 a fait émerger de véritables multinationales de la drogue, qualifiées de « cartels », qui ont de plus en plus tous les attributs ducommerce moderne :* division du travail nette entre producteurs, grossistes, intermédiaires, distributeurs* employés salariés, management des ressources humaines* départements spécialisés* actions de lobbying auprès des hommes politiques légaux ou illégaux (organisations politiques insurgées)* compétition pour les parts de marché basée sur la violence mais également sur les prix* prix de vente très bas pour les paysans producteurs Ces entreprises emploient souvent des personnes d'une même ethnie, où elles sont très respectées, car étant un des principaux employeurs.

La loi du silence protègeainsi le revenu de populations entières.

Il paraît dans ces conditions difficile de résoudre le problème sans offrir à ces populations des perspectives économiques deremplacement. Une plus grande sévérité (comme c'est le cas aux Etats-Unis, où la détention de Cannabis est punie de prison à perpétuité) ne semble pas être « la » solution : elle rendl'approvisionnement plus difficile, faisant monter considérablement les prix mais ne fait que peu diminuer la consommation, tout en permettant aux trafiquants des'enrichir rapidement et de financer l'extension de leurs réseaux de distribution.

Aux Etats-Unis, où le gramme de cannabis coûte au consommateur plus de 1 000 $contre 90 $ en France, il y a toujours plus de consommateurs réguliers par rapport à la population qu'en France. [pic] 4) Fort impact sur l'économie de certains pays producteurs La part des revenus de la drogue allant aux pays producteurs est inférieure à 10 %, et souvent à 5 % du chiffre d'affaires de la drogue, mais suffit pour avoir unimpact fort sur l'économie de certains.

On estime par exemple que les revenus de la drogue en 1999 représentent 6 % du produit intérieur brut au Pérou, 7 % enColombie, 9 % en Bolivie, et sont de loin la première recette d'exportation de ces pays. Pourtant, si on se place au niveau des agriculteurs qui participent à cette économie, la culture des plantes servant de base à la fabrication de drogues ne présente pasforcément de grands avantages financiers, la plupart des revenus allant aux trafiquants.

Par exemple, la table qui suit montre le revenu brut et net (après déduction ducoût de production) pour l'agriculteur de différentes cultures en Thaïlande en 1993 (le niveau 100 correspond au revenu pour la culture de l'opium) : |Culture |Revenu brut |Revenu net ||Riz |11 |15 ||Haricots rouges |17 |15 ||Maïs |17 |15 |. »

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