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La peinture aux XVIIe et XVIIIe siècles par E.

Publié le 05/04/2015

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La peinture aux XVIIe et XVIIIe siècles par E.-H. Buschbeck Conservateur de la peinture au Musée d'histoire de l'art, Vienne Les grands novateurs, les conquistadores dans le domaine de l'esprit, font leur apparition quand les valeurs en vigueur ne répondent plus aux besoins de l'époque, quand les formules établies n'expriment plus ce qu'il est besoin de dire. La Renaissance avait donné à l'Italie et à l'Europe une conception de la vie et un idéal artistique qui paraissaient contenir assez de valeurs absolues pour durer indéfiniment. Mais la grande crise religieuse, engendrée en partie par la Renaissance même, qui secoua l'Europe, prouva que cette conception et cet idéal ne correspondaient plus à la réalité. La tragédie de Michel-Ange en est témoin. Il fallait sortir des formules périmées, de l'idéalisme de la Renaissance et de son style planimétrique et équilibré aussi bien que des tensions internes, figées dans le corps humain, du michelangélisme. C'est alors, vers la fin du XVIe siècle, qu'entre en scène le Caravage. La révolution caravagesque refait entièrement l'image du monde ; elle regarde à nouveau la nature ; elle saisit de près et avec une intense exactitude le modèle individuel, en écartant tout cliché traditionnel. C'est à peu près ce que Jean van Eyck avait fait deux siècles auparavant pour sortir de la formule gothique. Mais la révolution de 1590 est plus consciente d'elle-même et beaucoup plus radicale que celle de 1420 ; c'est pourquoi elle sera dénoncée comme sacrilège par les défenseurs de la " dignité " et provoquera, peut-être pour la première fois dans l'histoire, une retentissante querelle esthétique parmi les contemporains. Cette révolution est surtout beaucoup plus profonde : le nouveau naturalisme ne se borne pas à voir avec force et à rendre véridiquement son modèle humain. L'essentiel est qu'il revit, avec une intensité toute nouvelle, le sujet qu'il traite. Il se penche sur l'acte, sur l'action humaine ; il suit de près la succession de ses phases ; il remonte aux sources psychologiques qui l'ont engendrée ; il met à nu le mécanisme de l'action en même temps que son dynamisme ; il la dramatise en faisant jouer les émotions et les passions. C'est cela avant tout : passionnelle elle-même, cette époque s'attache passionnément à l'analyse des passions humaines. Il ne lui suffit plus de rendre la surface, la belle forme statique des choses. Il lui faut creuser plus profond. La peinture s'intériorise. Par comparaison avec la vie intense qu'acquiert maintenant toute représentation, les oeuvres de la Renaissance nous apparaissent comme lointaines idoles impassibles de divinités recul&ea...

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Buschbeck Conservateur de la peinture au Musée d'histoire de l'art, Vienne. »

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