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La prostitution est-ce réellement un choix ?

Publié le 04/07/2012

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On remarque que la violence et abus sexuel sont également des facteurs implicites de la prostitution qui prédispose la personne à se prostituer. La fabrication de cette marchandise particulière a une histoire préalable, une histoire qui se déroule en amont. C’est le poids de cette histoire qui permet à une personne d’envisager de se prostituer, de vendre son sexe. Les personnes prostituées ont un lourd passé traumatique et une histoire d’abus sexuels chroniques. Au Brésil, Gilberto Dimestein (1992), qui a interrogé cinquante-trois fillettes et adolescentes « venues d’elles-mêmes à la prostitution « soutient que 95 % d’entre elles étaient issues de familles dysfonctionnelles. Ces violences sont la raison de la fugue d’adolescent(e)s qui sont attendu(e)s par des recruteurs dans les gares de train et d’autobus des grandes villes. L’enfance des personnes prostituées a été marquée par l’abus sexuel et physique. Les survivant(e)s de traumatismes sexuels vécus dans l’enfance risquent de vivre des dysfonctionnements importants : ils développent souvent des idées et des comportements autodestructeurs, un mépris de soi, un sentiment de honte, des désordres alimentaires, l’abus de drogues, etc. La fille a besoin de protection.

« la prostitution -du latin prostituere , • mettre devant exposer au public • -est une activité consistant à fourn ir des services sexuels , féminins ou masculins , en èchange d 'une rémunération ou d'avantages d'autres natures .

Source de rejet mais aussi de fascination , la prostitution est profondément ancrée dans l'histoire des hommes , dans les mentalités, dans les mœurs , et aucune politique n 'a pu à ce jour , ni en Europe ni dans le monde , traiter de façon satisfaisante le problème qu'elle pose à la société .

B i en que cette activité soit pratiquée par des membres des deux sexes, elle concerne principalement des femmes .

Toutefois, elle ne peut être réduite à la personne prostituée , partie visible d 'un iceberg qui recouvre aussi bien la demande des clients , les pratiques des proxénètes et des réseaux d'exploitation, l'industrie du sexe , les malaises sociaux que la responsabilité des États .

• À •-· la prostitut ion est licite et florissante .

Comme en Grèce, elle est cons idérée comme normale , car elle est censée protéger les femmes mariées et les enfants de naissance libre en offrant un exuto ire à la sexualité de leur mari .

• La tradition chrétienne considère la prostitution comme inévitable et la prostituée est un personnage bien présent dans le monde de la Bible .

le Jésus des hangiles a de la compassion pour les pècheresses comme Mar ie-Madele ine.

• Au VI' siècle , l'empereur byzantin Justinien , qui règne avec son épouse Théodora , une ancienne hétaïre, s 'attaque pour la première fois ---------------l aux racines de la prostitution UNE ACTMTt • NOIIIIAI.l » • Dans certaines sociétés antiques , par exemple chez les Étrusques , on pratique l'hospitalité sexuelle : les femmes de la famille peuvent être offertes aux invités en signe d'hospitalité .

• Dans d'autres régions, la prostitution hospital ière donne naissance à la prostitution religieuse ou sacrée , qui cons iste, comme en Mésopotamie , à offrir son corps aux divinités , l'offrande étant assimil ée à un sacrifice .

• Parallèlement la prostitution devient une aàivité profane .

En Grèce , elle est exercée par des esclaves , les pornai- en grec, • vendre » -, qui sont la propr iété des proxénètes -en grec, • berger » -, mais également par des prostituées indépendantes ou des hétaïres -• compagnes • maîtresse de Périclès , -..

..........

.

la Grecque la plus célèbre du v• siècle av.

J.-C.

• C'est le législateur athénien Solon (VI' s.

av.

J.-C) qui aurait le premier organisé la pratique de la p rostitution -des deux sexes - en ouvrant des maisons publiques contrôlées par des fonctionnaires.

en s'Intéressant à la réinsertion des prostituées et en menaçant de pun ir les proxénètes dans son Corpus juris civilis.

UN • IIAl NkESWH • • Au MoyN A,., en Europe , la prostitution est dénoncée -le péché de chair est condamné par l'Église- , mais on s'en accom ­ mode .

Elle est considérée comme un moindre mal ou un « mal nècessaire ».

Elle présenterait l 'avantage de détourner certains jeunes gens de l'homosexualité et de protéger les jeunes filles et les femmes honorables contre le désir des hommes .

• les responsables de l'ordre public -municipalités , seigneurs laïcs ou ecclés iastiques -organisent progressivement la prostitution en édiàant des réglementations.

Celles-< i concernent les restrictions apportées aux libertés des prostituées -relatives à leurs déplacements, leurs fréquentations et leurs tenues vestimenta ires -, le calendrier d 'ouverture des maisons , les relations financières entre les gérants de ces maisons et les autorités.

LA PlosmvTION EN fiANCE • À l'Image des autres pays , la France a adopté différentes politiques à l'égard de la prostitution au cours de son histoire.

Charlemagne est le premier à indure dans ses capitulaires une loi punissant la prostitut ion -coupe des cheveu x et coups de fouet • Confronté au problème des prostituées qui suivaient les croisades , Saint louis est d 'abord prohibitionniste .

En 1254 , il fait fermer les baraques en bois baties à l 'extérieur de l'enceinte de Paris, où s'exerce le • métier» .

Ces baraques sont construites en • bords » -en planches -, d 'où leur nom de • bordes • et celui de leurs occupantes , les • bordelières •.

termes qui sont à l'origine du mot • bordel ».

• En 1256 , devant l'échec de la politique intransigeante , l'édit royal est révoqué et la prostitution est tolérée sous réserve du respeà de certa ines règles qui la cantonnent dans des quartiers spécifiques.

À Paris , le quartier réserv é est sillonné de rues aux noms évocateurs .

• Au XIV' siècle naît un mouvement d'Institutionnalisa tion de la prostitution qui vise à tirer profit de ce • commerce ».

De nombreuses villes font construire un bordel municipal financé sur les deniers communaux et «tenu • par un tenancier ou une tenancière .

• Aàive à part ir d e ma , la police des mœurs est officialisée sous la Révolution .

En 1796 est établi à Paris un registre de la prostitution .

Enfin en 1804 est mis en place le système de la • tolérance » qui donne une existence légale aux maisons : leur fonàionnement est • toléré ».

Deux objeàifs sont visés : protéger la moralité publique et protéger la santé publique .

le système , qui prévoit notamment que les pensionna ires des maisons seront examinées par un médecin deux fois par mois , trouve son principal défenseur en la personne du médecin hygiéniste Alexandre Jean-Baptiste Parent -Duchatelet membre du Conseil de salubrité de la Ville de Paris .

• les -lsolts tk loU,.IKt se multiplient au X IX' siècle , notamment dans la capitale : établissements de luxe comme le One Two Two et le Chabanais , ou maisons d'• abattage », comme le Moulin Galant ou le Panier Fleuri, où les passes sont minutées et fixées à soixante-d ix par jour .

• la croisade internationale contre les maisons de tolérance est soutenue en France par les figures les plus célèbres de l'histoire des droits de l'homme , comme les sénateurs Viàor Hugo ou Viàor Schœlcher .

• la loi du 13 avril1946 , dite • Marthe Richard • .

conseillère municipale de Paris, impose la fermeture des • maisons doses », appelées ainsi à cause de leurs fenêtres obstruées qui empêchaient les femmes de racoler en se penchant au dehors.

Quelque 1 500 maisons sont alors répertoriées en France , dont m à Paris .

la loi d 'avril 1946 interdit aussi le racolage actif sur la voie publique , passible d'une contravention , et punit le proxénétisme .

• la loi «Marthe Richard» rend la prostitution moins visible sans pour autant la suppr imer .

les filles rejoignent la rue, où elles exercent clandestinement leur activité , ou animent des « maisons de rendez-vous • également illégales .

• En 1951, le sénateur de la Gironde Jean Durand fait une première demande officielle de réouverture des « maisons doses » .

le débat est régulièrement relancé .

• En juin 1975 , le mouvement d 'occupation des églises par les prostituées , à lyon , puis à Paris , obtient la fin du fichage policier , théor iquement suppr imé en 1946 , mais dont la pratique a subsisté .

Il s'Inspire des groupes représentatifs des prostituées qui font grand bruit aux États-Unis .

le premier d'entre eux s'appelle Coyote, fondé par M•IYO S.hrt· hltHS à San Francisco en 1973 .

Il milite pour la reconnaissance de l'activité prostitution nene en tant que « profess ion comme une autre ».

UNECONOAMNAnONINniNAnO~ • En dècembre 1949, l'ONU adopte la convention internationale pour la « répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autru i •.

Son article 6 interdit théor iquement toute légalisation de la prostitution .

la France ratifiera la convention de l 'ONU en avril 1960 .

• En 1983, une résolution du Conseil économique et social de l'ONU proclame que • l'esclavage des femmes et des enfants soumis à la prostitution est incompatible avec la dignité de la personne humaine et avec ses droits fondamentaux •.

LES POLITIQUES DE LA PROSTITUTION • Tous les pays , et toutes les époques , ne répondent pas à la prostitution de manière identique ni concertée .

On reléve troi s régimes juridiques s'appl iquant à ce phénomène .

LE ltGIME PIOHiamONNim • C'est le système le moins répandu.

Il interdit la prostitution , son organisation et son exploitation , qui sont considérées comme des délits .

les prostituées , mais aussi les proxénètes et les clients sont tous passibles de poursuites .

• le régime prohibitionniste est en vigueur dans la plupart des tttds ths ttllfs-UIIIs, en Chine , dans les pays du goMe Persique.

•la Suède s 'en est rapprochée depuis 1999 en dècidant de réprimer l'• achat de services sexuels • : le client est considéré comme un exploiteur, au même titre que le proxénète et risque jusqu 'à six mois de prison ; en revanche , la prostituée n'est pas poursuivie .

LE ltGIME •tcuMENTAIIm • Ce régime considère la prostitution comme un « mal nécessaire » qu'il convient de contrôler en le soumettant sous l'autorité de la police et des communes, à une série de régies , en particulier, l 'enregistrement des prostituées , leur surveillance médicale , la reconnaissance des maisons doses ou des uos cflltfrs et l'Institution de quartiers réservés .

• Cette • industrie » est trés rentable pour les financiers qui y investissent des capitaux ainsi que pour l'État grace aux taxes qu'il perçoit.

• le régime régtementariste est en vigueur en Allemagne , en Grèce, en Turquie ou aux Pays -Bas.

Dans ces pays, la prostitution est professionnalisée et intégrée dans la vie économique et sociale .

le délit de proxénétisme a été supprimé et le contrôle de la prostitution est confié aux communes.

Nombre de maisons doses fonctionnant en France lors du vote de/aloi Marthe Richard, en 1946.

9000 à 12 000 euros moyen d 'une personne prostituée en france.. »

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