La science et le mal de l'Âme moderne.
Publié le 30/06/2012
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Pendant des centaines de milliers d'années. la destinée d'un homme se confondait avec celle de son groupe, de sa tribu, hors laquelle il ne pouvait survivre. La tribu, quant à elle, ne pouvait survivre et se défendre que par sa cohésion. D'où l'extrême puissance subjective des lois qui organisaient et garantissaient cette cohésion. Tel homme peutêtre pouvait parfois les enfreindre ; aucun sans doute n'aurait sonaé à les nier. Etant donnée l'immense importance sélective qu'ont nécessairement assumée de telles structures sociales, et pendant de si longues durées, il est diffiCile de ne pas penser qu'elles ont dû influencer l'évolution génétique des catégories innées du cerveau humain. Cette évolution devait non seulement faciliter l'acceptation de la loi tribale, mais créer le besoin de l'explication mythique qui la fonde en lui conférant la souveraineté.
«
alliance animiste de l'homme avec la nature, ne laissant à la place de
ce lien précieux qu'une quête anxieuse dans un univers glacé de
solitude.
Comment une telle idée.
qui semblait n'avoir pour soi qu'une
puritaine arrogance, pouvait-elle être acceptée ? Elle ne l'a pas été ;
elle ne l'est pas encore .
Si elle s'est malgré tout imposée, c'est en raison.
uniquement, de son prodigieux pouvoir de performance.
En trois siècles , la science, fondée par le postulat d'objectivité, a
conquis sa place dans la société ; dans la pratique, mais pas dans les
âmes.
Les sociétés modernes sont construites sur la science.
Elles lui
doivent leur richesse, leur puissance et la certitude que des richesses et des pouvoirs bien plus grands encore seront demain, s'il le veut, accessibles à l'homme.
Mais aussi, de même qu'un ((choix>) initial dans l'évolution biologique d'une espèce peut engager l'avenir de
toute sa descendance.
de même le choix, inconscient à l'origine.
d'une
pratique scientifique a-t-illancé l'évolution de la culture dans une voie
à sens unique ; trajet que le progressisme scientiste du XIX• siècle
voyait déboucher infailliblement sur un épanouissement prodigieux
de l'humanité.
alors que nous voyons aujourd'hui se creuser devant
nous un gouffre de ténèbres.
Les soeiétés modernes ont accepté les richesses et les pouvoirs que
la science leur découvrait.
Mais elles n'ont pas accepté.
à peine
ont-elles entendu.
le plus profond message de la science: la définition
d'une nouvelle et unique source de vérité.
l'exigence d'une révision
totale des fondements de l'éthique .
d'une rupture radicale avec la
tradition animiste, l'abandon définitif de r(( ancienne alliance )), la
nécessité d'en forger une nouvelle .
Armées .de tous les pouvoirs .
jouissant.
de toutes les richesses qu'elles doivent à la science.
nos
sociétés tentent encore de vivre et d'enseigner des systémes de valeurs
déjà ruinés.
à la racine.
par cette science même.
Aucune société; avant la nôtre.
n'a connu pareil déchirement.
Dans
les cultures primitives comme dans les classiques.
les sources de la
connaissance et celles des valeurs étaient confondues par la tradition animiste.
Pour la première fois dans l'histoire.
une civilisation tente de
s'édifier en demeurant désespérément attachée.
pour justif.er ses
valeurs.
à la tradition animiste.
tout en l'abandonnant comme source
de connaissance.
de vérité.
Les sociétés (( libérales » d'Occident
enseignent encore, du bout des lèvres.
comme base de leur morale, un écœurant niélange de religiosité judéo-chrétienne.
de progressisme scientiste.
de croyance en des droits (( naturels » de l'homme et de pragmatisme utilitariste.
Les sociétés marxistes professent toujours la
religion matérialiste et dialectique de l'histoire ; cadre moral plus
solide d'apparence que celui des sociétés libérales.
mais plus
vulnérable peut-être en raison de la rigidité même qui en avait fait
jusqu'ici la force .
Quoi qu'il en soit .
tous ces
systèmes enracinés dans l'animisme sont hors de la connaissance objective.
hors de la vérité.
étrangers et en défmitive hostiles à la science, qu'ils veulent utiliser, mais non respecter et servir .
Le divorce est si grand, le mensonge si
flagrant, qu'il obsède et déchire la conscience de tout homme pourvu
de quelque culture.
doué de quelque intelligence et habité par cette.
»
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