Devoir de Philosophie

Le rite de la séduction

Publié le 02/05/2012

Extrait du document

Dans les analyses scientifiques, les enquêtes sociologiques et les études psychanalytiques, sans parler des exhortations à l'indépendance individuelle et au comportement rationnel, tout romantisme a disparu. Ou plutôt, quand le sexe est devenu un sujet digne de respect, ses atours et son prélude n'ont pas semblé devoir mériter beaucoup d'attention. On prétend souvent que les attitudes modernes envers l'amour et le sexe ont tué le romantisme; cette affirmation n'est pas toujours justifiée par le contenu habituel des chansons, de la littérature, du cinéma, de la poésie, ...

« jamais fait la connaissance).

La tradition lit­ téraire de l'amour a continué jusqu'au siècle dernier, inspirée par l'aphorisme de Goethe: 'L'éternel féminin nous pousse en avant et nous élève.' Pour l'homme, faire une cour élaborée à la ·femme est resté une règle des relations socia­ les jusqu'à récemment et survit encore dans certains milieux et certaines classes, mais est perçu aujourd'hui par beaucoup comme un anachronisme.

Comme le faisait remarquer une jeune femme: 'Je pense que ma généra­ tion a perdu cette aptitude -ou ce besoin -de se laisser duper par un discours romantique.' Ce que cette jeune fille voulait peut-être dire est développé très nettement par Kate Millet dans son livre Sexual Politics (Politique se­ xuelle): 'L'amour romantique masque les réalités du statut de la femme et le fardeau de la dépendance économique.

Palliant l'in­ justice de la position sociale de la femme, la chevalerie est aussi une technique pour la masquer.

Il faut reconnaître que l'attitude chevaleresque est un jeu joué par le groupe maître pour élever son subordonné sur un piédestal.

..

Les versions courtoises et roman­ tiques de l'amour sont toutes deux des 'con­ cessions' que l'homme fait de ses pouvoirs absolus.

Toutes deux ont eu pour effet de masquer le caractère patriarcal de la culture occidentale et, par leur tendance générale à attribuer des vertus impossibles aux femmes, elles ont fini par les confiner dans une sphère de comportement étroite et souvent remar­ quablement limitée.' Il est vrai qu'un repas raffiné, une bague et un bouquet de fleurs ne coûtent rien par rapport au travail domesti­ que gratuit effectué en retour.

Les aspects les plus agréables du romantisme ne devraient ni devenir des objets en eux-mêmes ni des moyens d'arriver à une fin, mais une façon de mettre occasionnellement en valeur une situation .

Il devrait s'agir de cadeaux, pré­ sentés avec considération, et non pas de la pure répétition de modèles comportemen­ taux dont on suppose qu'ils ont une valeur.

A gauche: Minuetto in Villa par Giovanni Domenico Tiepolo.

Dans l'Europe du XVIIIe siècle, un gentleman faisait la cour à sa dame en la poursuivant de ses dé­ clarations d'amour et des signes de son affection.

Elle ne succom ­ bait pas immédiatement, mais restait distante jusqu'à être suffi­ samment impressionnée.

47. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles