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LES JEUNES EN RUPTURE SOCIALE

Publié le 02/06/2012

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“Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus l’autorité de la personne

au-dessus d’eux, alors c’est le début de la tyrannie” (Platon, La République)

INTRODUCTION

Notre société est marquée par le mal-être et la jeunesse le subit de plein fouet. Une très grande partie des jeunes éprouve des difficultés à se projeter dans l’avenir, l’insouciance et la légèreté ayant progressivement cédé le pas au

désoeuvrement et à la désespérance.

Ces quelques propos de Jacqueline de Romilly qui résonnent de ces rires d’antan sont frappants : « Nous avons, Roger Caillois et moi, découvert la Grèce ensemble : le même été, à bord du même bateau, alors que nous avions tous les deux le même âge, et que, jeunes normaliens prêts à passer l’agrégation, nous faisions, grâce à des bourses, la croisière de l’association Guillaume Budé. C’était en 1935, à bord du “Théophile Gautier”. Nous étions une bande d’amis ou de camarades, embarquant joyeux pour cette fête. Je me rappelle ces jeunes d’alors, avides et confiants « (Jeux de Lumière sur l’Hellade, page 7, éditions Fata Morgana — 1996). Aujourd’hui, ces propos, concernant de jeunes normaliens, sont saisissants. Ils surprennent en raison du message qu’ils véhiculent et de l’état d’esprit de la jeunesse d’alors qu’ils traduisent : joie de vivre et avidité. Mais à bien y réfléchir, ne sont-ce pas là les caractéristiques que l’on prête traditionnellement à la jeunesse ?

Or, aujourd’hui, des jeunes normaliens écriraient-ils encore cela ? Quelle image avons-nous de la jeunesse ? Quelle impression générale parvient-elle à dégager ? Que s’est-il donc passé ? Les difficultés éprouvées par les jeunes se déclinent sous de multiples facettes (santé, emploi, marginalisation, délinquance et violence, etc...). C’est la raison qui fait qu’il est sans doute préférable de parler des jeunes, cette expression relatant toute leur diversité et non pas de la jeunesse qui se réfère plutôt à une tranche d’âge particulière. Cette diversité des jeunes rend extrêmement délicate la construction de projets globaux à destination de la jeunesse.

« J EUNES EN RUPTURE SOCIALE “Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les maîtres tremblent devant les élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus l’autorité de la per- sonne au-dessus d’eux, alors c’est le début de la tyrannie” (Platon, La République) INTRODUCTION Notre société est marquée par le mal-être et la jeunesse le subit de plein fouet.

Une très grande partie des jeunes éprouve des difficultés à se projeter dans l’avenir, l’insouciance et la légèreté ayant progressivement cédé le pas au désoeuvrement et à la désespérance. Ces quelques propos de Jacqueline de Romilly qui résonnent de ces rires d’antan sont frappants : « Nous avons, Roger Caillois et moi, découvert la Grèce ensemble : le même été, à bord du même bateau, alors que nous avions tous les deux le même âge, et que, jeunes normaliens prêts à passer l’agrégation, nous faisions, grâce à des bourses, la croisière de l’association Guillaume Budé.

C’était en 1935, à bord du “Théophile Gautier”.

Nous étions une bande d’amis ou de camarades, embarquant joyeux pour cette fête.

Je me rappelle ces jeunes d’alors, avides et confiants » (Jeux de Lumière sur l’Hellade, page 7, éditions Fata Morgana — 1996). Aujourd’hui, ces propos, concernant de jeunes normaliens, sont saisissants.

Ils surprennent en raison du message qu’ils véhiculent et de l’état d’esprit de la jeunesse d’alors qu’ils traduisent : joie de vivre et avidité.

Mais à bien y réfléchir, ne sont-ce pas là les caractéristiques que l’on prête traditionnellement à la jeunesse ? Or, aujourd’hui, des jeunes normaliens écriraient-ils encore cela ? Quelle image avons-nous de la jeunesse ? Quelle impression générale parvient-elle à dégager ? Que s’est-il donc passé ? Les difficultés éprouvées par les jeunes se déclinent sous de multiples facettes (santé, emploi, marginalisation, délinquance et violence, etc...).

C’est la raison qui fait qu’il est sans doute préférable de parler des jeunes, cette expres- sion relatant toute leur diversité et non pas de la jeunesse qui se réfère plutôt à une tranche d’âge particulière.

Cette diversité des jeunes rend extrêmement délicate la construction de projets globaux à destination de la jeunesse. Aussi, l’E.N.C.

a tenté une approche qui se veut modeste mais concrète, approche consistant à sérier les difficultés majeures rencontrées par les jeunes pour tenter d’y apporter des éléments de réponse.

A ce stade, il s’est penché sur les jeunes en rupture sociale, dont il convient de rappeler qu’ils ne constituent pas la jeunesse dans son ensemble (et cela est heureux !), mais dont les souffrances et les comportements posent aujourd’hui des questions fondamentales. Les travaux de l’E.N.C.

sur ce sujet ont été guidés par l’idée que nous ne devons jamais oublier que nous avons, en tant qu’adultes et en tant que citoyens, un devoir à l’égard des jeunes : celui de les préserver, de les aider car, quels qu’ils soient, ils sont l’avenir d’un pays. C’est l’un des principes qui a présidé à l’élaboration de l’ordonnance du 2 février 1945, alors que notre pays était en guerre et que le Gouvernement provisoire travaillait à la reconstruction.

Il ne s’agit surtout pas ici d’excuser tous les débordements, commis aujourd’hui par des jeunes, qui contribuent très largement au sentiment d’insécurité et même d’impunité.

Mais il convient également de se méfier de tout comportement réactionnel, voire réactionnaire, face à des situations, par ailleurs totalement inacceptables.

Pour cela, nous tentons de dépassionner le débat en prenant le plus de recul possible face à un problème d’une grande actualité.

Ce recul se nourrit particulièrement des expériences passées et présentes tant en France qu’à l’étranger.

En effet, le phénomène touche, à des degrés divers, un très grand nombre de pays. Après avoir retenu quelques éléments du problème qui nous paraissent importants, nous nous sommes attachés aux causes qui paraissent essentielles.

Ensuite, nous nous sommes efforcés de réfléchir à de nouveaux projets suscepti- bles d’enrayer cette violence et de redonner espoir aux jeunes. I L A DÉLINQUANCE JUVÉNILE : ÉLÉMENTS D’ANALYSE : 1 La violence, une source d’énergie à maîtriser et à canaliser… Lorsque l’on parle de violence de nos jours, le mot est entendu dans son sens négatif.

Il renvoie à l’absence d’État, c’est-à-dire de contrat social interdisant “la guerre de tous contre tous”.

Cette violence personnelle, individuelle, est alors prohibée et conférée à l’État, seul dépositaire d’une violence dite légale voire légitime s’il s’agit d’un État de droit,. »

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