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Les règles de la méthode sociologique, Chapitre II, Emile Durkheim

Publié le 22/01/2012

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durkheim

                  Pour Durkheim, la sociologie se définit et se distingue par la volonté d’étudier les faits sociaux. Ceux-ci se caractérisent principalement par leur extériorité par rapport aux  consciences individuelles et leur pouvoir de coercition. Or, il ne suffit pas de définir l’objet de la sociologie, il faut aussi préciser ses méthodes d’analyse. Dans le chapitre II des Règles de la méthode sociologique, E. Durkheim énonce donc les règles de l’analyse sociologique. Il faut, selon lui, que les faits sociaux puissent être observés et expliqués de manière semblable à celle dont les faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués. En quoi ces règles s’inscrivent dans une logique de distinction par rapport aux autres sciences sociales (psychologie, philosophie,…) et au contraire, illustrent l’ambition de E. Durkheim de fonder une science capable d'égaler les sciences de la nature ? Pourquoi les bases de la démarche sociologique posées par cet extrait débouchent naturellement sur une logique déterministe ? 

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« 3) Comment le sociologue peut-il gagner en objectivité et en rigueur ? Il e st indispensable, selon E.

Durkheim d’appréhender les faits sociaux par le côté où ils se présentent isolés de leurs manifestations individuelles.

Tandis que la méthode traditionnelle part de la psychologie (donc de l’ individu) pour expliquer les faits sociaux, E.

Durkheim propose sa propre méthode qui consiste à rechercher l’explication des faits dans la société qui n’est pas la somme des individus mais plutôt leur association ayant ses caractères propres.

De cette association, émane des comportements bie n spécifiques -la réaction de l'homme en groupe ne correspond pas toujours à celle de l'isolé -. Ainsi, ce ne sont pas les incarnations individuelles des faits sociaux qui intéressent les sociologues mais leur manifestation collective : les sociologues s’in téressent plutôt au crime qu’au criminels, au suicide plutôt qu’aux suicidés, au mariage plutôt qu’aux mariés.

Le fait social « est dans chaque partie parce qu’il est dans le tout, loin qu’il soit dans le tout parce qu’il est dans les parties ».

Pour Durkh eim, ce ne sont pas les individus (« les parties ») qui structurent la réalité sociale ou les phénomènes collectifs (« le tout ») mais c’est bien la société (« le tout ») qui par l’intermédiaire du pouvoir de coercition des faits sociaux influence et expli que la manière d’être et de penser des individus.

D’où la nécessité de partir de la société, en écartant les manifestations individuelles, pour une analyse sociologique objective.

Cette définition est essentielle dans le sens qu’elle débouche naturellem ent sur une logique déterministe selon laquelle tout est déterminé par la société et non l’inverse, contrairement à l’analyse individualiste Weberienne, par exemple.

Cette méthode qui se veut objective, atteste de l’ambition de l’auteur de fonder une science du social capable d’égaler les sciences de la nature.

Il s’agit d’analyser les faits sociaux comme l’aurait fait un scientifique.

Or, c’est bien parce que les faits sociaux ne sont pas des choses qu’il faut les considérer comme tels.. »

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