L'Inceste en anthropologie

« Inceste 113 fondement de toute culture.

Il va jusqu'à penser que la prohfbltion de l'inceste doit être interprétée comme une obligation d'échange plus que comme une interdiction : le grou·pe cherche inconsciemment non pas à éviter les unions consanguines, mais à instaurer une circulation des femmes.

4 Cette démarche s'inspire beaucoup des thèses de Marcel Mauss, qui souligne l'importance du don et de l'échange dans la vie primitive.

Claude Lévi-Strauss envisage de traiter par ordinateur l'ensemble des sys­ tèmes matrimoniaux relevés par les ethnologues, sys­ tèmes qui s'apparentent à de véritables modèles mathé­ matiques.

5 Émile Durkheim relie l'interdiction de l'inceste et les règles d'exogamie qui en découlent à l'organisation d'une tribu en dans totémiques.

Le lien intime entre ce mode d'organisation sociale et l'exogamie avait déjà été mis en lumière par James Frazer (• Totémisme et Exoga­ mie •) : l'ordre des forces sociales est calqué sur le monde naturel, où les espèces restent distinctes.

Ainsi s'explique sans doute que les mythes de fondation des tribus évoquent très souvent l'inceste originel sur lequel Freud fonde en partie sa théorie du complexe d'Œdipe.

6 Dans les mythes totémiques, la prohibition de l'inceste s'accompagne d'une énumération d'Interdits alt­ mentalres.

De plus, ·Je fondateur de la tribu apparait souvent comme celui qui mange ses enfants ou est mangé par eux.

De nombreux ethnologues ont souligné cette correspondance entre ·les r&DPOrta sexuels et la consommation des aliments.

~ Voir aussi : Clan, Lévi-Strauss (C.), Mauss (M.}, Systèmes de parenté.. »