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Piero della Francesca par Virgilio Gilardoni Piero della Francesca fut le premier

Publié le 05/04/2015

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Piero della Francesca par Virgilio Gilardoni Piero della Francesca fut le premier à rompre l'isolement de l'homme et de la personne humaine qui se perdaient dans les ciels transcendantaux de la peinture byzantinisante ou médiévale, même après la merveilleuse affirmation de violence physique de Masaccio. Pour la joie de la contemplation pure, la peinture de Piero exprime l'espace dans lequel, pour la première fois, les corps ne disparaissent pas écrasés ou absorbés, ne s'anéantissent, ne sombrent, ne fuient pas en reliefs isolés, mais où espace et volumes s'harmonisent, et, bien plus, se résolvent en une seule entité exprimée par la lumière et la couleur. De là, cette brillante pureté de ses perspectives, non plus exacerbées et nues dans leur apparence héraldique de tapisseries ou de marqueteries abstraites, mais fondues dans la couleur, vibrantes et vivantes. Le rôle nouveau de la lumière, non plus éblouissement éclatant ni violence de mouvement, mais splendeur cristalline et fluide qui, avec une intensité prodigieuse, irradie et vivifie même les ombres qui cessent d'être floues, crues ou opaques et prennent des couleurs sonores et harmonieuses, ce rôle lui fait atteindre des registres de force et d'intimité chromatiques que seuls les Flamands semblaient rechercher ; et Piero concrétise et exprime ces valeurs d'une façon large et solennelle grâce à l'objectivité, presque " more geometrico ", de sa vision des choses réduite aux termes essentiels d'une syntaxe figurative qui rappelle l'antique manière allusive de la poésie grecque. Il ne nous est peut-être pas encore possible d'expliquer le phénomène de Piero della Francesca ni sa représentation figurée " douce et neuve " (Vasari), si nous ne voulons pas nous limiter à un cadre abstrait de recoupements et de comparaisons formelles dans le panorama si varié de la peinture du Quattrocento ; et ce qui contribue à rendre plus périlleux et difficile un essai de comprendre intimement son histoire, c'est justement le silence des textes et l'absence de documents sur sa personne. Nous savons peu de choses de lui, presque rien, sauf quelques indications qui se rapportent plus souvent à son activité scientifique qu'à son art, et quelques documents trop vides de faits pour conserver le souvenir de l'homme au delà de la petite chronique. La critique moderne a même dû renoncer à la date de 1406 indiquée par Vasari comme étant celle de la naissance de Piero, car un document le révèle encore aux côtés de Domenico Veneziano en 1439, certainement en qualité de garçon ou d'aide, et ferait donc supposer sa naissance plutôt entre 1410 et 1400. Piero vit le jour à Borgo San Sepolcro, petite ville de la haute vallée du Tibre, et les quelques documents qu'on y a trouvés sur sa vie civile et artistique laissent présumer la brièveté de ses absences du pays natal. D'après ses oeuvres, et d'après de rares allusions dans la littérature artistique du temps, on sait qu'il resta environ une année à Florence, autour de 1439, avec Domenico Veneziano, qu'il accompagna Domenico à Loreto, qu'il demeura et travailla aux cours d'Urbin, de Ferrare et de Rimini, qu'il passa par Bologne, Ancône et Pesaro dans les a...

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