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Qu'est ce que la culture ?

Publié le 22/04/2013

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culture
Examens - Année universitaire 2012/2013 Licence sociologie 3ème année David Le Breton SUJET D'EXAMEN Qu'est ce que la culture ? Hérodote peut être considéré comme le premier penseur à faire état d'une distinction des cultures. Il s'étonnait devant la barbarie des Egyptions à se retirer dans leur sphère priver pour faire leurs "affaires personnelles", tandis que les Grecs civilisés allaient dans la rue. Aujourd'hui, le terme est communément associé à une valeur laudative, c'est-à-dire qu'elle est ce qui donne de la valeur à un individu. Mais c'est alors faire une association restrictive de la culture au capital culturel, qui peut être constitué des connaissances artistiques, littéraires, etc. Cette conception de la culture se rapporte aux processus de productions en même temps qu'à la "consommation" de ces produits culturels. Mais il existe également une définition plus extensive utilisée en sciences sociales, qui s'est développé en premier lieu en anthropologie. La base de cette définition est l'opposition entre nature et culture, transcendant l'homme et le différenciant des animaux. Il existe des centaines de définitions possibles de la culture, dans divers champs des sciences sociales. Cette notion de culture demande alors un examen approfondi, car elle constitue une part essentielle de la société. On peut alors se demander comment les variations idéologiques et théoriques de la notion de culture en anthropologie permet-elle de comprendre les sociétés ? Nous ferons tout d'abord une généalogie historique du mot culture en caractérisant son invention en anthropologie avec les premières théories relatives à sa conception. Puis étudierons comment cette notion de culture s'est développé au sein de l'anthropologie, puis étendue à d'autres disciplines des champs sociales, faisant naitre un grand nombre de théories plus ou moins unanimes à son sujet. Enfin, nous tenterons de donner une définition plus concrète de la culture dans le monde contemporain, en mettant particulièrement en évidence l'existence non pas d'une mais de plusieurs cultures. Pour saisir le sens contemporain que l'on attribue à la notion de culture, il convient de se pencher sur l'origine du mot et de l'idée de culture. Il faut donc étudier sa généalogie, en faisant bien la distinction entre le concept de culture dans les sciences sociales, et toutes les autres acceptions que ce terme possède. Etymologiquement, le mot "culture" provient du latin cultura, et désigne le soin apporté au bétail ou aux champs. Dès le XIIIème siècle, on l'utilise pour qualifier une parcelle de terre cultivée. Trois siècles plus tard, il renvoit non plus à l'état, mais à l'action de cultiver la terre. Le sens figuré du mot "culture" n'apparait qu'au milieu du XVIème siècle, et peut alors être associé au fait de cultiver, de développer une faculté. Mais ce n'est qu'à partir du XVIIIème siècle, ère des philosophes des Lumières, que son sens figuré acquiert une réelle acception, en entrant dans l'édition de 1718 du Dictionnaire de l'Académie française. On l'associe alors à un domaine particulier, comme les sciences ou les arts. Petit à petit, le mot "culture" s'émancipe de ces compléments d'objet, et on commence à l'utiliser pour qualifier l'"éducation" de l'esprit. Dans l'édition suivante du dictionnaire de l'Académie, on voit apparaitre l'opposition conceptuelle entre "nature" et "culture", distinction qui est pour les Lumières fondamentales, en celà qu'elle place la culture comme signe caractéristique et distinctif de l'humanité, l'opposant aux animaux. Elle représente alors l'ensemble des idées et connaissances que l'humanité a accumulé, et qui se transmettent aux générations suivantes. Pourtant, le mot ne s'utilise pas encore au pluriel, il désigne chez les philosophes un concept universaliste et humaniste. On ne fait alors pas encore de distinction entre plusieurs sociétés, on considère la culture comme le propre de l'Homme. On lui attribue les notions de progrès, d'évolution, d'éducation, de raison, ce qui concorde avec cette période de consécration des Lumières. Ces derniers ont apporté un renouveau dans de nombreux domaines tels que la philosophie ou la science, pronant une vision optimiste de l'avenir de l'humanité qui doit se baser sur le progrès et l'éducation. C'est en cela que la culture acquiert une place fondamentale, au côté également du concept de civilisation, également prépondérant dans les réflexion de l'époque, mais toutefois pas exactement analogue. Le concept de culture fera ainsi référence au développement personnel et individuel, tandis que celui de civilisation renverra aux progrès collectifs. Ainsi, l'idée de civilisation désigne une évolution des moeurs, qui pour les philosophes réformiste est le signe de la transcendance de l'ignorance et de l'irrationalité des sociétés. Elle se traduit donc par un perfectionnement des institutions et de la législation, avec toujours l'objectif de permettre le progrès de la société. Phénomène toujours en évolution, il est dépendant des actions qu'entreprennent les hommes, et surtout certaines institutions dont c'est le rôle, en particulier l'Etat. La finalité étant que la civilisation atteigne toutes les sociétés, qui ne sont pas égales face à elle. Cette conception progressiste considère qu'il existe des sociétés "sauvages", et des peuples "avancés" qui ont alors comme "devoir" d'aider les premier à atteindre ce stade de population civilisée. Ainsi, l'utilisation des concepts de culture et de civilisation constitue une nouvelle étape vers une désacralisation de l'histoire des peuples, qui n'est plus considérée comme figée, mais en mouvement constant. A la même période (XVIIIème siècle), le mot "culture" dans son sens figuré va également faire son apparition dans la langue allemande, transposé fidèlement de la langue française en "Kultur". Pourtant sa signification ne va pas passer par toutes les étapes sémantiques comme cela a été le cas en France et aura un sens plus restrictif. En outre, cette notion de "Kultur" aura une place bien plus dominante que celle de civilisation, fait pouvant être expliqué par l'usage qu'en fait la bourgeoisie intellectuelle allemande dans le but de s'opposer à l'aristocratie de cour, du fait de la distance sociale qui existe entre ces deux classes. Cette opposition se traduit dans la distinction sémantique des deux termes, les nobles de cours étant considérés comme civilisés mais peu cultivés. La culture fait ainsi plus référence à des qualités intellectuelles et spirituelles, alors que la civilisation est apparenté à des caractéristique apparentes de raffinement, savoir-vivre, etc. C'est cette conception de la culture qui va pousser l'intelligentsia allemande, parallèlement à son ascension sociale, à développer la culture allemande pour l'enrichir. À partir du 19ème siècle, cette opposition entre culture et civilisation va se déplacer au niveau national, et va être à l'origine des différences au sein de la nation. Ce concept particulariste se différencie de la vision française universaliste de "civilisation". C'est avec J.G. Herder que nait le concept de "génie national" propre à chaque peuple (Volksgeist), signe de la pluralité culturel due à la richesse des Hommes. Il s'oppose ainsi fondamentalement à la vision universaliste des Lumières qu'il juge réductrice et dégradant pour les différentes sociétées. Sa conception est donc fortement associée à celle de la "nation" et influencée par un nationalisme naissant. Elle s'oppose radicalement à la vision unitaire française de la culture, et ce débat franco-allemand va être à la base d'une bifurcation conceptuelle de la notion de culture en sciences sociales contemporaines, d'un côté universaliste, de l'autre particulariste. C'est ainsi que l'anthropologue britannique va s'inspirer de la conception universaliste pour donner une des premières définitions de la culture en anthropologie, en 1871. Selon lui, "Culture ou civilisation, pris dans son sens ehtnologique le plus étendu, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l'art, la morale, le droit, le coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société" (La Civilisation primitive, p.1). Cette définition, extrêmement vaste et non exhaustive, associe donc la culture à la vie sociale de l'homme dans son ensemble. C'est donc un ensemble de patterns (anglicisme désignant un modèle, une structure) regroupant les modes de pensée, d'agir, les croyances, normes et valeurs, s...



culture

« parcelle de terre cultivée.

Trois siècles plus tard, il renvoit non plus à l’état, mais à l’action de cultiver la terre.

Le sens figuré du mot “culture” n’apparait qu’au milieu du XVIème siècle, et peut alors être associé au fait de cultiver, de développer une faculté.

Mais ce n’est qu’à partir du XVIIIème siècle, ère des philosophes des Lumières, que son sens figuré acquiert une réelle acception, en entrant dans l’édition de 1718 du Dictionnaire de l’Académie française.

On l’associe alors à un domaine particulier, comme les sciences ou les arts.

Petit à petit, le mot “culture” s’émancipe de ces compléments d’objet, et on commence à l’utiliser pour qualifier l’”éducation” de l’esprit.

Dans l’édition suivante du dictionnaire de l’Académie, on voit apparaitre l’opposition conceptuelle entre “nature” et “culture”, distinction qui est pour les Lumières fondamentales, en celà qu’elle place la culture comme signe caractéristique et distinctif de l’humanité, l’opposant aux animaux.

Elle représente alors l’ensemble des idées et connaissances que l’humanité a accumulé, et qui se transmettent aux générations suivantes.

Pourtant, le mot ne s’utilise pas encore au pluriel, il désigne chez les philosophes un concept universaliste et humaniste.

On ne fait alors pas encore de distinction entre plusieurs sociétés, on considère la culture comme le propre de l’Homme.

On lui attribue les notions de progrès, d’évolution, d’éducation, de raison, ce qui concorde avec cette période de consécration des Lumières.

Ces derniers ont apporté un renouveau dans de nombreux domaines tels que la philosophie ou la science, pronant une vision optimiste de l’avenir de l’humanité qui doit se baser sur le progrès et l’éducation.

C’est en cela que la culture acquiert une place fondamentale, au côté également du concept de civilisation, également prépondérant dans les réflexion de l’époque, mais toutefois pas exactement analogue.

Le concept de culture fera ainsi référence au développement personnel et individuel, tandis que celui de civilisation renverra aux progrès collectifs.

Ainsi, l’idée de civilisation désigne une évolution des moeurs, qui pour les philosophes réformiste est le signe de la transcendance de l’ignorance et de l’irrationalité des sociétés.

Elle se traduit donc par un perfectionnement des institutions et de la législation, avec toujours l’objectif de permettre le progrès de la société.

Phénomène toujours en évolution, il est dépendant des actions qu’entreprennent les hommes, et surtout certaines institutions dont c’est le rôle, en particulier l’Etat.

La finalité étant que la civilisation atteigne toutes les sociétés, qui ne sont pas égales face à elle.

Cette conception progressiste considère qu’il existe des sociétés “sauvages”, et des peuples “avancés” qui ont alors comme “devoir” d’aider les premier à atteindre ce stade de population civilisée.

Ainsi, l’utilisation des concepts de culture et de civilisation constitue une nouvelle étape vers une désacralisation de l’histoire des peuples, qui n’est plus considérée comme figée, mais en mouvement constant.

A la même période (XVIIIème siècle), le mot “culture” dans son sens figuré va également faire son apparition dans la langue allemande, transposé fidèlement de la langue française en “Kultur”.

Pourtant sa signification ne va pas passer par toutes les étapes sémantiques comme cela a été le cas en France et aura un sens plus restrictif.

En outre, cette notion de “Kultur” aura une place bien plus dominante que celle de civilisation, fait pouvant être expliqué par l’usage qu’en fait la bourgeoisie intellectuelle allemande dans le but de s’opposer à l’aristocratie de cour, du fait de la distance sociale qui existe entre ces deux classes.

Cette opposition se traduit dans la distinction sémantique des deux termes, les nobles de cours étant considérés comme civilisés mais peu cultivés.

La culture fait ainsi plus référence à des qualités intellectuelles et spirituelles, alors que la civilisation est apparenté à des caractéristique apparentes de raffinement, savoir-vivre, etc.

C’est cette conception de la culture qui va pousser l’ intelligentsia allemande, parallèlement à son ascension. »

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