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ASSENTIMENT, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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ASSENTIMENT, substantif masculin. A.— PHILOSOPHIE. Acte de l'esprit par lequel on donne son adhésion à une idée, à une opinion que l'on reconnaît pour vraie. Synonyme : croyance : Ø 1. L'inférence, dit Newman, a des degrés, mais l'assentiment n'en a pas. Le contenu du jugement peut avoir bien des origines; mais l'assentiment, en quoi consiste la croyance, est purement personnel. Sans doute l'affirmation n'a pas sa valeur uniquement en elle-même; celle-ci dépend avant tout du mouvement de pensée qui la sous-tend. Mais le grand mérite de la Grammaire de l'Assentiment est d'avoir montré qu'il y a entre l'inférence et l'assentiment une différence de nature, une hétérogénéité radicale; l'assentiment n'est pas seulement la conséquence d'une inférence, il est autre qu'elle. Entre les raisons sur lesquelles s'appuie la croyance et la croyance elle-même, il y a un saut, en quoi consiste précisément l'engagement de la personne. JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 100. — Courant. Affirmation que l'on est du sentiment de quelqu'un, que l'on partage son avis, sa manière de voir : Ø 2. Lanoue m'écoutait avec une complaisance attentive et murmurait à chacune de mes phrases : « Je suis parfaitement de ton avis ». Cet assentiment obstiné ne tardait pas à me donner de l'impatience. GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 182. — Par extension. Adhésion (à une forme d'art, à un genre, à une oeuvre, etc.) : Ø 3. Je ne puis admettre que deux écoles : ou bien la volupté pratiquée comme un art, avec des esclaves spécialisées et tout ce qu'on lit dans Suétone; ou bien le mariage, la réalisation parfaite de cette promesse que la nature m'a faite, la nuit où je me suis éveillé dans la honte à la puberté. Mais l'adultère, cette demi-mesure, cette littérature bourgeoise... Le monde entier peut y aller, il ne m'aura pas. (Je me demande pourquoi je n'ai pas formulé plus tôt ces protestations : l'assentiment que je donnais aux histoires et aux romans d'adultère n'a jamais été sincère : même, je me cachais mal mon dégoût.) VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 287. Ø 4. L'ordre dans lequel les pensées nous sont présentées, toute la composition même du livre n'ont d'autre objet que de gagner, sans jamais le forcer, notre assentiment. CHARLES DU BOS, Journal, 1922, page 60. B.— Consentement (à une décision, à un acte, etc.) accompagné de l'adhésion aux motifs qui y engagent. Synonymes : accord, approbation : Ø 5. Il hésita, pâlit, regarda autour de lui d'un air ombrageux; mais alors il vit tous les fronts s'incliner et toutes les mains s'étendre en signe d'assentiment; Trenmor avait laissé voir ses traits. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 416. Ø 6.... dans les premiers siècles, le vote des centuries dans l'élection du magistrat n'était, nous l'avons vu, qu'une pure formalité. Dans le vrai, le consul de chaque année était créé par le consul de l'année précédente, qui lui transmettait les auspices, après avoir pris l'assentiment des dieux. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 419. Remarque : 1. Assentiment/consentement. Au sens A, l'assentiment n'est qu'un acte de l'esprit et non un acte de volonté propre à déterminer la conduite d'autrui. Consentement signifie, au contraire, " acquiescement à l'exécution de quelque chose " (Nouveau dictionnaire des synonymes français (ANTOINE-LÉANDRE SARDOU), 1877). Par le consentement, " on veut avec (cum) d'autres personnes; on veut que ce qu'elles veulent se fasse " (Ibidem) ou du moins on ne s'y oppose pas. En ce sens " assentiment semble dire moins que consentement : il est moins volontaire et ne conditionne pas l'action " (Dictionnaire de la langue philosophique (PAUL FOULQUIÉ, RAYMOND SAINT-JEAN)1962). Au sens B, assentiment dit plus que consentement : il suppose non seulement qu'on n'empêche pas l'action d'autrui, mais encore que l'on y adhère, que l'on approuve les mobiles. " On peut donner son consentement à une chose sans y donner son assentiment, c'est-à-dire qu'on peut consentir qu'elle se fasse sans adopter les motifs qui engagent à la faire " (Manuel des synonymes de la langue française (A. BONNAIRE), 1835). 2. En vénerie, vieux, synonyme de assentement (confer assentirdeux dérivés). Confer Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (Jacques-Joseph Baudrillart) 1834, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845 (au mot assentement), Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 446. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 583, b) 523; XXe. siècle : a) 445, b) 850.

« pas formul? plus t?t ces protestations?: l'assentiment que je donnais aux histoires et aux romans d'adult?re n'a jamais ?t? sinc?re?: m?me, je me cachais mal mon d?go?t.) VAL?RY LARBAUD, A.

O.

Barnabooth, 1913, page 287.

? 4.

L'ordre dans lequel les pens?es nous sont pr?sent?es, toute la composition m?me du livre n'ont d'autre objet que de gagner, sans jamais le forcer, notre assentiment. CHARLES DU BOS, Journal, 1922, page 60.

B.? Consentement (? une d?cision, ? un acte, etc.) accompagn? de l'adh?sion aux motifs qui y engagent. Synonymes?: accord, approbation?: ? 5.

Il h?sita, p?lit, regarda autour de lui d'un air ombrageux; mais alors il vit tous les fronts s'incliner et toutes les mains s'?tendre en signe d'assentiment; Trenmor avait laiss? voir ses traits. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, L?lia, 1839, page 416.

? 6....

dans les premiers si?cles, le vote des centuries dans l'?lection du magistrat n'?tait, nous l'avons vu, qu'une pure formalit?.

Dans le vrai, le consul de chaque ann?e ?tait cr?? par le consul de l'ann?e pr?c?dente, qui lui transmettait les auspices, apr?s avoir pris l'assentiment des dieux. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cit? antique, 1864, page 419.

Remarque?: 1.

Assentiment/consentement.

Au sens A, l'assentiment n'est qu'un acte de l'esprit et non un acte de volont? propre ? d?terminer la conduite d'autrui.

Consentement signifie, au contraire, " acquiescement ? l'ex?cution de quelque chose " (Nouveau dictionnaire des synonymes fran?ais (ANTOINE-L?ANDRE SARDOU), 1877).

Par le consentement, " on veut avec (cum) d'autres personnes; on veut que ce qu'elles veulent se fasse " (Ibidem) ou du moins on ne s'y oppose pas.

En ce sens " assentiment semble dire moins que consentement?: il est moins volontaire et ne conditionne pas l'action " (Dictionnaire de la langue philosophique (PAUL FOULQUI?, RAYMOND SAINT-JEAN)1962).

Au sens B, assentiment dit plus que consentement?: il suppose non seulement qu'on n'emp?che pas l'action d'autrui, mais encore que l'on y adh?re, que l'on approuve les mobiles. " On peut donner son consentement ? une chose sans y donner son assentiment, c'est-?-dire qu'on peut consentir qu'elle se fasse sans adopter les motifs qui engagent ? la faire " (Manuel des synonymes de la langue fran?aise (A.

BONNAIRE), 1835).

2.

En v?nerie, vieux, synonyme de assentement (confer assentirdeux d?riv?s).. »

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