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caricature.

Publié le 23/10/2013

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caricature. n.f. (de l'italien caricare, « charger «), représentation déformée, schématique ou exagérée, à des fins comiques et satiriques. Naissance de la caricature. Présente dans l'Antiquité et au Moyen Âge sous la forme du grotesque et à des fins d'exorcisme, elle ne prit son essor qu'à la fin du XVIe siècle ; les études de Dürer et de Vinci ouvrirent la voie à un style où le comique naît de la transgression des normes idéales de la représentation du corps humain. Le terme lui-même n'apparut qu'en 1646 dans la préface d'un recueil de dessins de Carrache, les Cris de Bologne. Ces croquis devaient servir de divertissement pour l'atelier des frères Carrache. Les soubresauts de la Réforme et des guerres de Religion virent fleurir des portraits en charge du pape et de Luther. La caricature devint une mode quand le Bernin l'importa à la cour de Louis XIV ; puis au XVIIIe siècle en Angleterre où le goût italien s'imposa, Hogarth, Gillray et Rowlandson en furent les plus virulents représentants. L'apogée du genre. Le XIXe siècle marqua l'essor de la caricature, qui devint le véhicule de la satire politique et sociale. Plusieurs facteurs furent déterminants : l'influence des thèses de Lavater, dont le dessinateur Töpffer s'inspira dans son Essai de physiognomonie (1845) ; la montée de la bourgeoisie et un climat politique particulièrement instable ; le progrès des techniques de reproduction en série avec la lithographie ; enfin l'essor de la presse. En France, Philipon dessina dans son quotidien le Charivari (1832) des portraits de Louis-Philippe dont le visage se transformait en poire. Sa condamnation et les lois de 1835 soumettant les dessins à la censure préalable provoquèrent la disparition de la Caricature, à laquelle avaient collaboré les plus grands dessinateurs de l'époque (Daumier, Gavarni, Grandville). Cette interdiction qui pesa sur la satire politique permit à la peinture de moeurs et surtout au portrait en charge de s'affirmer ; Daumier créa Robert Macaire, l'aventurier sans scrupule, Monnier créa Joseph Prudhomme, le bourgeois ridicule. La levée de la censure sur les dessins (1881) et la succession de crises politiques (boulangisme, Panamá, affaire Dreyfus) stimulèrent les caricaturistes : Caran d'Ache et Forain créèrent le Psst...! (1898), feuille antidreyfusarde. La caricature occupa une place de choix dans le Rire, Gil Blas ou l'Assiette au beurre à laquelle collaborèrent Jossot, Steinlen, Vallotton. L'Allemagne atteignit une semblable virulence avec Simplicissimus (1897) et l'expressionnisme ; en Angleterre, la reine Victoria fut la cible de Punch (1841) ; ce journal atteignit une renommée internationale et accueillit par la suite des contributions françaises. Un genre très vivant mais menacé. En pleine guerre de 1914-1918 naquit le Canard enchaîné. Dans le contexte de l'affaire Stavisky, puis du Front populaire, la caricature atteignit des moments forts avec Gassier et Sennep. Après 1945, le genre connut un fléchissement malgré une pléiade de talents : Brétecher, Chaval, Dubout, Faizant, Piem, Plantu, Reiser, Sempé, Siné, Solé, Tim, Topor, Wolinski. Autour de 1968, la cari cature entra en effervescence (Hara-Kiri, Charlie-Hebdo), mais le dessin est désormais concurrencé par d'autres moyens : photographie, imitateurs à la télévision... De plus, sa force provocatrice s'émousse faute d'interdits, et la reconnaissance du genre diminue ses effets scandaleux ; la caricature devient dessin d'humour, un art où s'illustrent Levine, Ungerer, Steadman. Au Canada francophone, elle a également assuré le renom de dessinateurs tels que Lapalme, Hudon ou Berthio. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bande dessinée - L'âge d'or Canard enchaîné (le) Caran d'Ache (Emmanuel Poiré, dit) Carjat Étienne censure Cham (Amédée, comte de Noé, dit) Charivari (le) Chaval (Yvan Le Louarn, dit) Daumier Honoré Dubout Albert Effel (François Lejeune, dit Jean) Faizant Jacques Forain Jean-Louis Gavarni (Guillaume Chevalier, dit Paul) Grandville (Jean Ignace Isidore Gérard, dit) Grévin Alfred Low David Monnier Henri Bonaventure Poulbot Francisque Prudhomme Joseph Punch (The) Rabier Benjamin Rip (Georges Thenon, dit) Robert Macaire Robida Albert Sem (Georges Goursat, dit) Septembre 1835 (lois de) Silhouette (Étienne de) Simplicissimus Siné (Maurice Sinet, dit) Steinlen Théophile Alexandre Topor Roland Les livres caricature - l'Assemblée des notables, page 872, volume 2 caricature - La Parade, page 872, volume 2 caricature - Zola saluant en Balzac le chef de l'école naturaliste, page 872, volume 2 caricature - De Gaulle et Marianne, page 872, volume 2 Chaval (Yvan Le Louarn, dit), page 1019, volume 2 Daumier Honoré, page 1387, volume 3 Dreyfus (affaire), page 1515, volume 3 Grandville, page 2209, volume 4 Steinlen Théophile Alexandre, page 4894, volume 9

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