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chanson n.

Publié le 14/07/2014

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chanson n. f. 1. Pièce que l'on chante, en vers ou en prose, composée généralement de couplets et d'un refrain. Chanson populaire. Chanson à boire. Mettre un poème en chanson. V. Encycl. 2. Au Moyen Âge, poème lyrique ou épique, dit ou chanté par les trouvères et les troubadours. Chanson de geste: V. Encycl. 3. Par ext. Bruit harmonieux. La chanson d'une source. 4. Fig. et fam. Propos répétés à l'excès ou sans aucune importance. C'est toujours la même chanson. C'est une autre chanson, une nouvelle difficulté. Encycl. Chanson. Les chansons les plus anciennes dont on connaît les paroles et la musique remontent au Moyen Âge et sont l'oeuvre des troubadours et des trouvères. Elles ont pour thème l'amour, l'histoire, la religion, la politique. Charles d'Orléans (1391-1465) mit à la mode les chansons de cour, dont beaucoup furent adoptées par le peuple et subirent ainsi des modifications. Vers cette époque apparaissent des chansons dites «rurales», parce qu'elles sont anonymes et que leur langue est celle du peuple (chansons à boire, chansons satiriques, politiques). L'imprimerie, dès le début du XVIe s., favorise la diffusion de la chanson (le premier recueil français paraît en 1501 à Venise). Au XVIe s., leur caractère populaire s'accentue souvent, mais elles sont écrites par des poètes; le fait que ceux-ci soient restés inconnus a fait croire pendant longtemps qu'elles étaient des créations spontanées. D'ailleurs, les plus grands poètes, et surtout Ronsard, admettent que certains poèmes atteignent une plus grande perfection s'ils sont mis en musique. La chanson galante se développe dans le cadre de la cour, sous Louis XIII. Sous la Fronde, l'inspiration politique prend davantage d'ampleur: elle ose s'attaquer directement aux grands (mazarinades) et même aux rois, en particulier pendant la fin de leur règne (Louis XIV, Louis XV, Louis XVI). La chanson politique jouera un rôle important pendant la Révolution (la Carmagnole), en 1848, pendant la Commune (J.-B. Clément, E. Pottier) et jusqu'au début du XXe s.; elle connaîtra une surprenante renaissance pendant les années 60. Dès le XVIIe s., de grands musiciens adoptent le genre de la chanson (Lully, Donizetti, Bellini, Schubert, Schumann) dont les paroles sont parfois d'un écrivain connu (Benserade, Voiture). C'est l'époque des «brunettes», charmantes petites compositions d'inspiration pastorale que l'on chante à une ou plusieurs voix, mais c'est aussi, à Paris, l'époque des chansonniers du Pont-Neuf. Au XVIIe s., un phénomène nouveau apparaît: les membres de clubs privés se réunissent dans ce qu'on nomme un caveau (le premier est fondé en 1733, rue de Buci) pour écouter des chansons dont l'inspiration est le plus souvent épicurienne. Avec la Révolution, la chanson prend un ton violent et provocateur puis, sous l'Empire et la Restauration, elle devient volontiers romance. Mais le romantisme met aussi à l'honneur le folklore, et Béranger fait applaudir ses chansons patriotiques et libérales. Sous le Second Empire, qui fait fermer les lieux de réunion des chansonniers, se multiplient les cafés-concerts où, par la suite, devaient s'illustrer Ouvrard, Polin, Mayol, Yvette Guilbert. En même temps, dans certains cabarets, apparaît la chanson littéraire. Après la Première Guerre mondiale, le café-concert disparaît, supplanté par le music-hall. Le répertoire des chansons devient alors extrêmement varié. Parmi les noms qui s'imposent, citons Mistinguett, M. Chevalier, Damia, J. Baker, Piaf, L. Boyer, T. Rossi (qui chante Scotto). À partir de 1933, Mireille, J. Nohain, Ch. Trenet, en empruntant au jazz son rythme, renouvellent la chanson française. Après la Libération, la mode est aux chansons intellectuelles (B. Vian, J. Gréco), aux chanteurs de charme (L. Mariano), aux chansons sociales ou poétiques (Y. Montand). On remarque ensuite le succès des chanteurs qui composent eux-mêmes leurs oeuvres (G. Bécaud, L. Ferré, G. Brassens, Ch. Aznavour, Mouloudji, J. Ferrat, J. Brel, M. Jonasz, V. Sanson, Renaud, S. Gainsbourg, M. Le Forestier, P. Perret, M. Berger), ainsi que celui des chanteurs québécois (F. Leclerc, G. Vigneault, D. Dufresne, P. Julien, R. Charlebois, F. Thibaud, etc.). Il faut noter aussi l'influence de plus en plus grande de la chanson américaine (et, dans une moindre mesure, anglaise) que favorise la puissance de l'industrie discographique de ce pays. Le succès d'E. Presley dans la chanson rock facilite celui de J. Hallyday en France, tandis que les Beatles hissent au premier plan la musique pop. La chanson contestataire, qui eut ses meilleurs représentants avec B. Dylan et J. Baez, semble laisser la place à la chanson régionaliste. Aux États-Unis, le renouveau du folk song, qu'on doit d'abord à W. Guthrie et à P. Seeger, n'a pas affecté la gloire des crooners qui, en parfait accord avec la société où ils vivent, fondent leur succès sur une grande maîtrise de leur voix et sur leur expérience de la scène (F. Sinatra, D. Martin, S. Davis Jr., T. Turner, Madonna, M. Jackson, Prince, Sting). La Grande-Bretagne, avec ses groupes pop (les Beatles, déjà cités, les Rolling Stones) et ses chanteurs de mélodies imitant les anciennes ballades (Donovan, G. O'Sullivan), constitue toujours un modèle, en particulier pour les pays de l'Europe du Nord.

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