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Définition: CE1, C', Ç', pronom démonstratif neutre et particule.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CE1, C', Ç', pronom démonstratif neutre et particule. Désigne un objet inanimé (plus rarement un être animé) présent, tout au moins dans l'esprit du locuteur. Abréviation c' devant e, ç' devant a. I.— Ce, pronom neutre. A.— Familier ou littéraire. [En dehors de la fonction d'antécédent] (Locutions généralement figées, souvent avec valeur adverbe). 1. Ce Quelque chose de précis qui vient d'être dit ou qui va l'être. a) Ce, complément verbal + participe présent en proposition absolue au début d'une phrase. — Courant. · Ce disant En disant cela : Ø 1. — S'il m'arrivait de mourir demain, (...), je demande que l'on fasse mon autopsie (...). Ce disant, avec la pointe de l'index, il esquissait, sur le devant de sa blouse, le tracé d'une incision imaginaire... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, page 204. · Ce faisant : Ø 2. Je serrais. Une poigne rose de bambin vaut un étau. Et, ce faisant, pour la mieux considérer et m'instruire, je rapprochais la vipère de mon nez... HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 8. · Ce que voyant : Ø 3. C'était l'automne : les pommes tenaient à peine aux branches et tombaient au moindre souffle. Ce que voyant, chacun de nos promeneurs se disait : — Puisque cette pomme est tombée, c'est qu'elle est mûre... PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 139. — Rare, affecté. · Ce étant (ce, sujet du verbe être). Confer Honoré de Balzac, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 279. · Ce rêvant En rêvant à cela : Ø 4. Baudelaire et les autres construisent des châteaux de l'âme où ils se réfugient pour échapper à la vie... Ce rêvant, nous sommes voisins des grands esprits religieux, car nous croyons avec eux que la connaissance sensible n'est pas une véritable science... MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913-14, page 117. — Ce. en incise (vieux) Ce dit-on. Dit-on. Et, ce dit-on, il en était aimé (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe. 1848 dans G. MAUGER, Grammaire pratique du français d'aujourd'hui, Paris, Hachette, 1968, page 127 ). Ce crois-je : Ø 5. Entre deux beautés qui l'agaçaient, il choisit la plus petite : La grande en fut, ce crois-je, bien despite... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 36. — Ce en apposition + pronom relatif. · Ce que dessus : Ø 6. Comme vous êtes, après ma mère, ce que je révère le plus au monde, je vous fais ces lignes pour vous annoncer ce que dessus. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Armance, 1827, page 201. · Ce qu'à Dieu ne plaise (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 513 ). b) Ce, complément prépositionnel, en fonction de complément circonstanciel. — Archaïsme. Nonobstant ce. Soit : mais nonobstant ce, (...) le Christianisme n'est pas passé (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Études et discours historiques, 1831, page CLIII. ). Ce nonobstant Un certain cheval sans tête qui, ce nonobstant, galope fort vite au milieu des pierres (PROSPER MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, page 320 ). Pendant ce. Pendant ce, moi qui cependant ne suis pas un pudibond, je croyais assister à une récréation de bagne (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 210 ). Ce pendant (que). Confer cependant À ce. Inscription aux bureaux à ce établis (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 387 ). Pour ce. La pauvre Sidoine fut convaincue par le juge d'avoir fait la ribaude et pour ce mise nue sur un âne (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail, 1897, page 213 ). — Courant, familier. [Avec valeur anaphorique (renvoie à l'antécédence immédiate)] Sur ce. Sur ces mots (souvent pour prendre congé de quelqu'un). Je vous souhaite, sur ce, le bonsoir (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1891, page 44 ). Sur ces entrefaites, ensuite. M. Élie vérifia la stabilité de sa chaise. Sur ce, un petit monsieur entra (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 740 ). Et ce. Et cela qui vient d'être dit. Des messieurs disaient des douceurs à des têtes de femmes enveloppées jusqu'au cou des rideaux de leurs loges (...) — et ce, pendant qu'on les habillait par derrière (EDMOND DE GONCOURT, La Faustin, 1882, page 94 ). Pour ce faire. Saisissant l'occasion d'assister un malade, un blessé, mais n'ayant pour ce faire ni titre, ni facilités (MAURICE BARRÈS, Les Diverses familles spirituelles de la France, 1917, page 20 ). c) Ce. sujet de est (ou doit être, ou peut être, ou allait être) Des pas légers, des pas de femme qui crièrent tout à coup sur le sable du jardin lui mirent la mort dans l'âme. C'était, ce devait être elle (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 286 ). Vous vous dites peut-être que Michele était pour elle, pour nous deux, une sorte de remords vivant? Non. Ç'aurait pu être, en effet. Ça n'était pas (ROGER MARTIN DU GARD, Confidence africaine, 1931, page 1127 ). — [Valeur anaphorique] Ce. sujet d'une proposition attributive qualificative. C'est beau, c'est bien, c'est vrai, c'est sûr. Ce sont des villes! C'est un peuple (ARTHUR RIMBAUD, Les Illuminations, Villes I, 1873, page 276 ). · Archaïque et littéraire. Ce m'est, ce lui est. C'est pour moi, pour lui (elle) : Ø 7. Et nous qui souffrons de ces raffinements et de cette civilisation, ce nous est une étrange ivresse que de nous plonger, ne fût-ce qu'un instant, au jaillissement primitif de cette source d'universelle activité. PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface. 1885, page 115. · [Pour reprendre un adjectif] Ce l'est : Ø 8. — Ce que tu m'annonces, ô vierge, s'écria l'apôtre, me semble prodigieux et au-dessus de la puissance humaine. — Ce l'est, répliqua la vierge Orberose. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 120. · Ce désigne parfois une personne, avec une nuance familière, plaisante ou ironique, péjorative. Synonymes : cela, ça. Comme cela s'appelle un roi, comme c'est né Fleurdelysé (...) C'est bien, c'est le damné; vous serez sans entrailles! (VICTOR HUGO, La Pitié suprême, 1879, page 153 ). · [Pour résumer une action énoncée dans la phrase précédente] : Ø 9. L'injection d'essence est terminée? Dans les deux cylindres? Avez-vous pensé à essuyer un peu les bougies? C'eût été prudent après une étape de onze kilomètres. Enveloppez bien le carburateur. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Knock, 1923, I, page 2. Remarque : Archaïque et littéraire (ce + verbe d'état). Ce peut, ce paraît, ce semble, ç'avait l'air... (avec une nuance d'affectation) : Ø 10. Ce jour-là, ç'avait l'air d'un métier si calme, si facile, celui de pêcheur d'Islande; — un métier de demoiselle... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 64. Ø 11. Et le verger fut grand où hantait la calandre diserte. Et quant à la Dame, elle avait ce geste prompt, Ce « ce me plaît » qui déconcerte;... JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, page 11. Ø 12. Un chef-d'oeuvre? (...) Ce n'a même pas la prétention d'être un tableau, mais une simple esquisse (il avait raison). MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 223. · Ce. en incise, explétif. Ce me semble. Nous avons au grenier un nombre suffisant Ce me semble, de vieilles planches? (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1857, page 282 ). Ce semble. Il convient, ce semble, de distinguer la science de l'instruction (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 112 ). — [Valeur anaphorique] Ce. sujet d'une proposition attributive d'identification. C'est moi, toi, lui, elle; ce sont eux, elles; familier c'est eux, elles. Remarque : C'est nous, c'est vous restent toujours au singulier C'était nous, en train de patauger dans la boue jaune (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 223). — [Le référent n'est pas dans la phrase] Confer c'est-à-dire, c'est à savoir (au mot savoir). — [Le référent est dans la même phrase] Ce. sujet d'une proposition attributive qualificative. C'est bien, c'est beau; c'est un homme. 2. Ce Ce dont on parle, la situation actuelle. C'est aujourd'hui, c'est l'heure; c'est l'hiver. Les armureries n'ouvriront pas aujourd'hui, c'est dimanche (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 445 ). B.— Ce. antécédent du pronom relatif neutre. 1. [En dehors de l'interrogation, pour introduit une subordonnée relative] Ce qui, ce que, ce dont, ce à quoi, ce pour quoi, etc. : Ø 13. L'homme naît avec la faculté de recevoir des sensations; (...) de saisir ce qu'elles ont de commun et ce qui les distingue... ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 1. Ø 14. Vous savez par l'annonce de la quatrième livraison ce dont je m'occupe pour le deuxième volume des Scènes de la Vie privée; mais ce à quoi vous ne vous attendez point, c'est le Père Goriot, une maîtresse oeuvre! HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 195. Remarque : Ce désigne un être humain dans l'expression ce qu'il y a de plus + adjectif (superlatif absolu). Des lettres venues de Paris, (...) écrites par ce qu'il y a de plus illustre (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 95). 2. [Dans l'interrogation indirecte] (Demander) ce qui, ce que : Ø 15. Il m'envoie à cette heure lui présenter ses civilités, savoir ce qu'elle fait, ce qu'elle dit et comment elle se porte. ALBERT CAMUS, Les Esprits, adapté de Pierre de Larivey, 1953, I, 1, page 451. — Forme redoublée. ce que c'est que : Ø 16. Entre le père et la mère, dans le pays où vous êtes née, Vous avez crû, comme un arbre dans un jardin. Jeune être heureux, vous ne savez ce que c'est que souffrir... PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 2e. version, 1901, I, page 573. 3. [Dans l'interrogation directe] Qu'est-ce que c'est que? (Confer la particule interrogative est-ce que...?). Qu'est-ce que c'est que cela? dit le bonhomme dont les yeux s'animèrent à la vue d'une poignée d'or que lui montra Charles (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 171 ). Qu'est ceci? Remarque : Autres locutions interrogatives courantes : qui est-ce qui...? quand est-ce que...? qu'est-ce que...? n'est-ce pas que...? Confer aussi le verbe être. II.— Ce. particule déictique ou base d'incidence. A.— [Ce, particule déictique en dehors de la fonction de base d'incidence] C'est. 1. C'est. locution de la mise en relief. a) C'est à lui de (à) + infinitif. Il lui appartient de. Glenarvan comprit que c'était à lui de donner l'exemple de l'obéissance (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 54 ). Vous pensez, n'est-ce pas, plombier, que c'est bien au propriétaire à payer les dégâts? (PAUL BERNARD, DIT TRISTAN BERNARD, Monsieur Codomat, 1907, I, 2, page 139 ). b) [Pour mettre en relief au début d'une phrase un terme autre que le verbe à un mode personne] Le gallicisme. c'est... qui, c'est... que : Ø 17. Ce fut au pied du tombeau même de Socrate que Platon dicta les leçons qu'il avait reçues de son maître. ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 52. Ø 18. On dit toujours que c'est d'un ver que sort le papillon; chez l'homme, c'est le papillon qui devient un ver. HENRI DE MONTHERLANT, La Reine morte, 1942, I, 1, 3, page 143. Remarque : 1. C'est... que se rencontre souvent à la forme interrogative qu'est-ce que? et la locution reste toujours au singulier Qu'est-ce que ces gens-là? Ce sont des gens bien? (DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 11). 2. Forme redoublée qu'est-ce que c'est que (confer supra I B 3). c) [Ce est explétif] Ce qui... c'est : Ø 19. Ce qui caractérise surtout le vrai sage, c'est un sentiment profond d'ordre et d'harmonie. Toute erreur lui est pénible, tout mal l'afflige, toute injustice l'indigne... ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Rêveries sur la nature primitive de l'homme, 1799, page 212. — Celui (celle, ceux...) qui (que, dont...)... c'est (ce sont) : Ø 20. Mais ceux dont on avait le plus de peine à contenir l'indignation vertueuse contre le parti de l'usurpateur, c'étaient les nobles ou leurs adhérents... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 228. — C'est à + infinitif C'est de nature à. C'est à mourir de rire. Je me sens aujourd'hui si active, si gaillarde, c'est à ne pas croire (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 534 ). — [Pour marquer une intention] C'est pour + infinitif : Ø 21. — Mais, maman, j'ai peur aussi, moi. — Comment? répond Madame Lepic, un grand gars comme toi! c'est pour rire. JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 2. — C'est pourquoi. Voilà pourquoi, c'est la raison pour laquelle : Ø 22. Le temps est de nouveau complètement couvert. C'est aussi pourquoi sans doute j'ai mal dormi. ANDRÉ GIDE, Journal, 1914, page 418. d) C'est. [Valeur anaphorique d'anticipation, pour annoncer un sujet rejeté en fin de phrase] · C'est..., + sujet : Ø 23. Je me demande souvent comment vivent ceux qui n'ont rien à se reprocher. C'est si mystérieux une âme pure! JULIEN GREEN, Journal, 1943, page 4. · C'est... que (explétif) + sujet. Ce ne fut pas une petite affaire pour les Le Pesnel que ce voyage (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 78 ). · C'est... de + infinitif : Ø 24. À moi, le grand horizon de l'Ouest! Je te salue, Océan, c'est bon de respirer, c'est bon d'être avec toi, c'est bon de te sentir sur la face et sous les pieds! PAUL CLAUDEL, Le Livre de Christophe Colomb, 1929, 1re. partie, page 1149. · C'est..., que de + infinitif. C'est une distraction puissante que d'écrire un roman (JULIEN GREEN, Journal, 1928, page 3 ). · C'est... que + infinitif : Ø 25. Mais c'est trop qu'être roi dans un air qu'ils respirent. C'est trop que les avoir, c'est trop que les conduire. Et c'est encore trop, hélas! que les haïr. HENRI DE MONTHERLANT, Encore un instant de bonheur, 1934, page 677-678. Remarque : Forme redoublée (voilà) ce que c'est que (de), quand...! (exclamatif pour constater un résultat défavorable). Il allait bientôt nous en cuire. Ce que c'est quand on n'a pas d'expérience [!] (François Vidocq, Mémoires de Vidocq, tome 2, 1828-29, page 73). Connaissant enfin par lui-même ce que c'est que de trembler et de souffrir pour ce qu'on aime... (George Sand, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 79). Une baronne!... Un marquis!... Ce que c'est que les hasards de la navigation... Me voilà dans le monde, alors... dans le plus grand monde... (Henri Meilhac, Ludovic Halévy, La Cigale, 1877, II, 13, page 87). — [Valeur anaphorique de reprise ou d'anticipation, pour annoncer ou reprendre une proposition introduit par si, comme ou quand] : Ø 26. Il avait sombré plus d'une fois dans les sables, la montagne, la nuit et la mer. Et quand il était revenu, ç'avait toujours été pour repartir. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 156. — [Valeur anaphorique de reprise, c'est reprend un sujet exprimé en tête de phrase] : Ø 27.... ce qui a été dur, ç'a été de me trouver dans la petite salle, avant l'audience, avec la mère de Greslou... PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 233. — Le gallicisme c'est reste au singulier. · quand il est suivi d'une somme, d'un nombre d'heures, d'une quantité au pluriel : Ø 28.... c'était vingt mille francs qu'elle voulait de ma part, comme des autres... NICOLAS-EDME RESTIF, DIT RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur Nicolas, 1796, page 99. Ø 29. JACQUES. — Mais ce n'est pas vingt ans que tu sembles avoir, mon Jean, et l'on dirait que tu en as à peine douze. PAUL CLAUDEL, La Nuit de Noël 1914, 1915, II, page 568. · quand il est suivi de plusieurs substantifs au singulier ou dont le premier est au singulier : Ø 30.... l'enthousiasme se rallie à l'harmonie universelle : c'est l'amour du beau, l'élévation de l'âme, la jouissance du dévouement, réunis dans un même sentiment qui a de la grandeur et du calme. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 5, 1810, page 187. Remarque : Sauf dans le cas d'une énumération. Ce sont : Ø 31. Plate-forme au sommet d'une tour destinée à l'observation et à l'adoration des astres. Quatre figures colossales de génies marquent les points cardinaux : ce sont : Sed, taureau à face humaine; Nergal, lion à face humaine; Oustour, l'homme; Nattig, à tête d'aigle. PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 124. · dans les interrogations. est-ce là...? qu'est-ce que? Remarque : La plupart des écrivains évitent d'écrire sont-ce là...? par souci d'euphonie. · devant une préposition. Dans la jeunesse, les pensées me venaient en sonnets; maintenant c'est en maximes (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1840, page 15 ). · avec le pronom en. C'en est : Ø 32. Lahirel, en toilette du matin, un petit peigne d'une main, et de l'autre, un miroir dans lequel il se regarde. (...) Voyons donc! c'en est bien un... c'en est même trois! Il arrache un ou deux cheveux. ÉDOUARD PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, I, 1, page 1. Remarque : Locution c'en est fait. Confer faire. · dans l'expression si ce n'est.. Excepté, sinon : Ø 33. Dans l'air silencieux ni souffles ni bruits d'ailes, Si ce n'est, enivré d'arome et de chaleur, Autour de l'églantier et du cytise en fleur, Le murmure léger des abeilles fidèles. CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Paysage 1864, 1874, page 232. · devant nous et vous (Confer supra I A 1 c c'est valeur d'identification) Remarque : Dans tous les autres cas, c'est ou ce sont sont employés concurremment devant un pluriel, bien que c'est + substantif ou pronom pluriel soit plus familier. Ce n'est pas des visages, c'est des masques (ANATOLE FRANCE, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, 1893, page 317). 2. C'est que. locution conjonctive. · Si ce n'est que. Excepté que. · Si..., c'est que + indicatif (causal, explicatif = c'est parce que) : Ø 34. Si les préfaces de cette édition complète de mes oeuvres, tiennent de la nature des mémoires, c'est que je n'ai pu les faire autrement. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, préface, tome 1, 1797, page XLIX-XLX. · Ce n'est pas que + subjonctif. Ne pensez pas que, il n'est pas exact que : Ø 35. Ce n'est pas que je croie que S. Luc, avant d'être chrétien, eût été pharisien. Loin de là, je crois qu'il était Essénien avant sa conversion au christianisme... PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 807. B.— [Ce, base d'incidence d'un élément non pronominal.] 1. Ce. base d'incidence de que adverbe (dans une phrase exclamative) Ce que...! Locution adverbiale indiquant une quantité ou une intensité. — Devant un adverbe. Synonyme : combien...! — Devant un adjectif. Synonyme : comme...! : Ø 36. Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d'autobus! Et ce que ce garçon pouvait avoir l'air bête et ridicule! RAYMOND QUENEAU, Exercices de style, 1947, page 14. 2. Ce. base d'incidence de que conjonction de subordination. — [Non soudé] · À ce que : Ø 37. Il faut toujours s'attendre à ce que les choses se passent conformément à la pesanteur, sauf intervention du surnaturel. SIMONE WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, page 11. Remarque : [En style de chancellerie] À ce que nul n'en ignore. Afin que nul n'en ignore. · De ce que. Darius se plaignoit de ce que les Grecs entretenoient la révolte des villes d'Ionie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, tome 2, 1797, page 9 ). · En ce que : Ø 38.... les paroles de Saint-Loup ne me déplaisaient pas en ce qu'elles rappelaient que la prétention avoisine la bêtise et que la simplicité a un goût un peu caché mais agréable. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 740. · Jusqu'à ce que : Ø 39. Elle [Eurydice] tricotera pendant toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. JEAN ANOUILH, Antigone, 1946, page 136. · Pour ce que (archaïque, littéraire) Confer parce que : Ø 40. Laissons le rustre, l'immonde Ignorant dénier à notre Apollon le prix Des larmes, pour ce qu'il est si bien appris À couvrir de beauté la misère du monde. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves, À R... de la Tailhede, 1896, page 165. · De façon, de manière à ce que (vieux ou familier pour de façon que) : Ø 41. Eugénie fit cacher Louise dans l'angle de la porte, de manière à ce que le concierge, s'il lui plaisait par hasard de se réveiller, ne vît qu'une personne. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 523. — [Soudé] Confer parce que.

« plus au monde, je vous fais ces lignes pour vous annoncer ce que dessus. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Armance, 1827, page 201. · Ce qu'à Dieu ne plaise (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 513 ). b) Ce, complément prépositionnel, en fonction de complément circonstanciel. — Archaïsme.

Nonobstant ce.

Soit : mais nonobstant ce, (...) le Christianisme n'est pas passé (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Études et discours historiques, 1831, page CLIII.

).

Ce nonobstant Un certain cheval sans tête qui, ce nonobstant, galope fort vite au milieu des pierres (PROSPER MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, page 320 ).

Pendant ce.

Pendant ce, moi qui cependant ne suis pas un pudibond, je croyais assister à une récréation de bagne (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 210 ).

Ce pendant (que). Confer cependant À ce.

Inscription aux bureaux à ce établis (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 387 ). Pour ce.

La pauvre Sidoine fut convaincue par le juge d'avoir fait la ribaude et pour ce mise nue sur un âne (ANATOLE- FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail, 1897, page 213 ). — Courant, familier.

[Avec valeur anaphorique (renvoie à l'antécédence immédiate)] Sur ce.

Sur ces mots (souvent pour prendre congé de quelqu'un).

Je vous souhaite, sur ce, le bonsoir (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1891, page 44 ).

Sur ces entrefaites, ensuite.

M.

Élie vérifia la stabilité de sa chaise.

Sur ce, un petit monsieur entra (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 740 ).

Et ce. Et cela qui vient d'être dit.

Des messieurs disaient des douceurs à des têtes de femmes enveloppées jusqu'au cou des rideaux de leurs loges (...) — et ce, pendant qu'on les habillait par derrière (EDMOND DE GONCOURT, La Faustin, 1882, page 94 ).

Pour ce faire.

Saisissant l'occasion d'assister un malade, un blessé, mais n'ayant pour ce faire ni titre, ni facilités (MAURICE BARRÈS, Les Diverses familles spirituelles de la France, 1917, page 20 ). c) Ce.

sujet de est (ou doit être, ou peut être, ou allait être) Des pas légers, des pas de femme qui crièrent tout à coup sur le sable du jardin lui mirent la mort dans l'âme. C'était, ce devait être elle (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 286 ).

Vous vous dites peut-être que Michele était pour elle, pour nous deux, une sorte de remords vivant? Non.

Ç'aurait pu être, en effet.

Ça n'était pas (ROGER MARTIN DU GARD, Confidence africaine, 1931, page 1127 ). — [Valeur anaphorique] Ce.

sujet d'une proposition attributive qualificative.

C'est beau, c'est bien, c'est vrai, c'est sûr.

Ce sont des villes! C'est un peuple (ARTHUR RIMBAUD, Les Illuminations, Villes I, 1873, page 276 ). · Archaïque et littéraire.

Ce m'est, ce lui est.

C'est pour moi, pour lui (elle) : Ø 7.

Et nous qui souffrons de ces raffinements et de cette civilisation, ce nous est une étrange ivresse que de nous plonger, ne fût-ce qu'un instant, au jaillissement primitif de 2. »

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