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Définition: CECI, pronom démonstratif neutre.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CECI, pronom démonstratif neutre. A.— [En corrélation et en opposition avec cela, confer la même opposition entre celui-ci/celui-là, ici/là, -ci/-là, voici/ voilà] 1. [Désigne ce qui est plus proche du locuteur qui parle ou dont on rapporte les paroles] a) [Dans l'espace environnant] : Ø 1.... étendant avec un soupir sa main droite vers le livre imprimé qui était ouvert sur sa table et sa main gauche vers Notre-Dame, et promenant un triste regard du livre à l'église : — Hélas! dit-il, ceci tuera cela. VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 206. b) [Dans l'espace d'un texte ou dans le temps d'une énonciation orale] : Ø 2. Puisque ma mère, en me plongeant dans le Styx, a eu l'imprudence de laisser émerger mon talon... Il était si simple de me plonger dans les deux sens... comme ceci, d'abord... et puis comme ça, après! HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Belle Hélène, 1865, II, 5, page 225. Ø 3. Notre génération, et les deux précédentes n'ont guère entendu parler que de conflit entre foi et science. Au point qu'il a pu sembler un moment que ceci était décidément appelé à remplacer cela. PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, page 316. — [Notamment pour distinguer deux choses et éventuellement valoriser la première] Ce garçon qui possédait des livres rares, qui distinguait avec assurance : « Ceci est beau... Cela ne l'est pas » (JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 37 ). 2. Familier. [Valeur d'indéterminé] Telle et/ou telle chose, telle qualité, telle autre non précisée ou non précisable : Ø 4. TURELURE. — Est-ce ma faute si je suis pair de France, et comte, et maréchal, et grand officier de je ne sais quoi, et président de ça et ministre de ceci, et le diable sait quoi! PAUL CLAUDEL, Le Pain dur, 1918, I, 3, page 428. B.— [Sans opposition à cela] 1. [Désigne une chose, un objet proche du locuteur, souvent avec accompagnement du geste et valeur insistante] a) [Dans l'espace] Un objet présent, par exemple que l'on tient en main, que l'on tend à quelqu'un. Regardez, lisez ceci; permettez-moi de vous offrir ceci; ceci est à moi : Ø 5. — Tenez, ma soeur, lui dit-elle en lui mettant dans la main une pièce d'or qui était cachée sous son oreiller, vous mettrez ceci dans le tronc des pauvres malades. — C'est toute ma fortune. Adieu! HENRI MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 111. — Spécialement. [À la messe, paroles du Christ que le prêtre prononce à la Consécration sur le pain et le vin qu'il montre à l'assistance] Ceci est mon corps livré pour vous. Ceci est le calice de mon sang ( Évangile selon Matthieu XXVI, 26-28): Ø 6. Posément, distinctement, nous prononçâmes ensemble les paroles de la Consécration : Hoc est enim corpus meum, « car ceci est mon corps ». Devant le corps de Jésus-Christ nous fîmes une génuflexion profonde. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 151. — Comme ceci. Comme ce que vous voyez (confer supra exemple 2). Je me le rappelle quand il était haut comme ceci (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 574 ). b) [Dans le temps] Ce dont il est actuellement question entre le locuteur et ses interlocuteurs, ce qu'ils sont en train de dire, de faire. Ceci est une autre question. La môme, pendant tout ceci, est près du buffet, très entourée (GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 2, page 34) : Ø 7. Pourtant je ne regrette pas cette guerre. Non. Je crois que de ceci il sortira de grandes choses... JEAN BRULLER, DIT VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, page 38. — [Avec valeur plus ou moins péjorative] : Ø 8. « Est-ce qu'on ne pourrait pas enlever ceci? » (...). Il désignait par « ceci » trois roses fanées dont un maître d'hôtel bien intentionné avait cru devoir décorer la table. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, pages 1006-1007. Remarque : Dans ces emplois la langue familière remplace de plus en plus ceci par cela, plus expressif. Ceci marque dès lors une recherche d'élégance dans la langue soutenue, où il peut prendre une valeur laudative (exemple 7). 2. [Dans la conversation, dans le récit, annonce avec valeur généralement insistante des précisions qui vont suivre] a) [Des paroles qui vont être prononcées par le locuteur] — [Avec une ponctuation forte, très souvent un double point annonçant l'explication qui suit] Écoutez bien, retenez bien ceci; j'ai noté pour vous ceci, figurez-vous ceci : Ø 9. — C'est assez, c'est bien, je me tais. J'ajouterai simplement ceci : je ne suis après tout, dans votre maison, qu'un serviteur comme un autre. GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 548. — [Souvent en incise] Ceci entre nous, et ceci est très important. b) [Des précisions détaillées énoncées en apposition] — [Apposition infinitive] Forcé de courir la poste faute de temps, vous en arrivez à ceci, de mettre « Victor-Grégoire » en place de « Grégoire-Victor », ce qui n'est plus la même chose (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 5e. tableau, 1, page 171 ). — [Apposition propositionnelle] On me reconnaît à ceci que je suis vêtu de velours comme un charpentier et que j'ai l'air d'une brute (LÉON BLOY, Journal, 1906, page 292 ). — [Apposition adjectivale, suivie d'apposition propositionnelle] Les opinions religieuses ont ceci de particulier, qu'elles donnent un pouvoir illimité à ceux qui les annoncent (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 389 ). Remarque : Lorsque les précisions ne sont pas données, ceci indique qu'on laisse volontairement la chose à désigner dans le vague : Je suis M. un tel, âgé de tant, riche de ceci, né à ... (DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 57). 3. [Synonyme de cela, pour renvoyer à ce qui précède, par exemple à des paroles qui viennent d'être prononcées (confer supra B 1 b)] Tu réfléchiras à tout ceci; tout ceci pour dire que; ceci (soit dit) entre nous : Ø 10.... je vis cette fois la porte de la ferme ouverte, le feu allumé dans la grande cuisine et j'entendis le bruit habituel des voix et des pas à l'heure de la soupe. Ceci me rassura sans me renseigner. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 297. — [En particulier en proposition postposée, ou en incise, ou en construction participiale absolue] Ceci fait, on mit le feu au bois, dont la chaleur se communiqua aux schistes (VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 156); Martin, je te félicite de ton exactitude. Ceci dit, passe-moi la valise (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 176) : Ø 11.... les Allemands comme les Français avaient considéré comme irréalisable l'idée de fabriquer en quelques années une bombe atomique et y avaient renoncé, et ceci non pas par des scrupules moraux, comme on a depuis parfois cherché à le faire croire. BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 49. SYNTAXE : Ceci dit (plus fréquent que cela dit), ceci étant dit, ceci soit dit en passant; ceci fait, ceci posé, ceci retenu, ceci mis à part. — [Avec valeur fréquemment péjorative, notamment si ceci est précédé de tout] : Ø 12. — Tout ceci est un roman, un roman. Je ne veux pas discuter avec vous, mes enfants. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 287. Remarque : Quand ceci a un attribut au pluriel, le verbe être se met soit au singulier, soit au pluriel : Tout ceci n'est que des conjectures (NICOLAS-EDME RESTIF, DIT RESTIF DE LA BRETONNE, M. Nicolas, 1796, page 80); Tout ceci sont des mensonges (JARRY, Ubu Roi, 1895, V, 1, page 85). C.— Emploi comme substantif. 1. Péjoratif. Une ceci, une cela. Une femme dont on dit des choses diverses, généralement peu élogieuses : Ø 13. — Je sais bien, elle est une ceci, une cela. Mais elle peut savoir du nouveau sur Robert. Pauline ajoutait qu'il n'y avait certainement pas plaisir à fréquenter cette créature : une fantasque, ou maussade ou cajoleuse; elle se disputait avec ses servantes, tenait des conversations déplacées, se permettait des excentricités à l'occasion. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 74. — En particulier. Une ceci. Une femme de mauvaise vie. — Albert, Albert, je t'en supplie, ne fais pas de bruit dans la maison; on me renverrait; je passerais pour une ceci! (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, Passereau, l'écolier, 1833, page 167 ). 2. PHILOSOPHIE. seulement au singulier. [Chez Sartre] Le ceci. L'être que je ne suis pas présentement, en tant qu'il paraît sur le fond de la totalité de l'être, c'est le ceci (JEAN-PAUL SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, page 231) : Ø 14. Comment une science spécialisée dans le savoir du ceci-ou-cela et qui prétend connaître cet objet sans limites ni réalité serait-elle une science normale? (...). Le je-ne-sais-quoi est pour l'intellectualisme un sujet inépuisable d'inquiétude et de perplexité :... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 58.

« paroles de la Consécration : Hoc est enim corpus meum, « car ceci est mon corps ».

Devant le corps de Jésus-Christ nous fîmes une génuflexion profonde. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 151. — Comme ceci.

Comme ce que vous voyez (confer supra exemple 2).

Je me le rappelle quand il était haut comme ceci (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 574 ). b) [Dans le temps] Ce dont il est actuellement question entre le locuteur et ses interlocuteurs, ce qu'ils sont en train de dire, de faire.

Ceci est une autre question.

La môme, pendant tout ceci, est près du buffet, très entourée (GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 2, page 34) : Ø 7.

Pourtant je ne regrette pas cette guerre.

Non.

Je crois que de ceci il sortira de grandes choses... JEAN BRULLER, DIT VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, page 38. — [Avec valeur plus ou moins péjorative] : Ø 8.

« Est-ce qu'on ne pourrait pas enlever ceci? » (...). Il désignait par « ceci » trois roses fanées dont un maître d'hôtel bien intentionné avait cru devoir décorer la table. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, pages 1006-1007. Remarque : Dans ces emplois la langue familière remplace de plus en plus ceci par cela, plus expressif.

Ceci marque dès lors une recherche d'élégance dans la langue soutenue, où il peut prendre une valeur laudative (exemple 7). 2.

[Dans la conversation, dans le récit, annonce avec valeur généralement insistante des précisions qui vont suivre] a) [Des paroles qui vont être prononcées par le locuteur] — [Avec une ponctuation forte, très souvent un double point annonçant l'explication qui suit] Écoutez bien, retenez bien ceci; j'ai noté pour vous ceci, figurez-vous ceci : Ø 9.

— C'est assez, c'est bien, je me tais.

J'ajouterai simplement ceci : je ne suis après tout, dans votre maison, qu'un serviteur comme un autre. GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 548. — [Souvent en incise] Ceci entre nous, et ceci est très important. b) [Des précisions détaillées énoncées en apposition] — [Apposition infinitive] Forcé de courir la poste faute de temps, vous en arrivez à ceci, de mettre « Victor-Grégoire » en place de « Grégoire-Victor », ce qui n'est plus la même chose (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les- Ronds-de-cuir, 1893, 5e.

tableau, 1, page 171 ). — [Apposition propositionnelle] On me reconnaît à ceci que je suis vêtu de velours comme un charpentier et que j'ai l'air d'une brute (LÉON BLOY, Journal, 1906, page 292 ). — [Apposition adjectivale, suivie d'apposition propositionnelle] Les opinions religieuses ont ceci de particulier, qu'elles donnent un pouvoir illimité à ceux qui les annoncent (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu.

1807, page 389 ). Remarque : Lorsque les précisions ne sont pas données, ceci indique qu'on laisse volontairement la chose à désigner dans le vague : Je suis M.

un tel, âgé de tant, riche de ceci, né à ...

(DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 57). 2. »

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