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Définition: CELA, ÇA, pronom démonstratif neutre.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CELA, ÇA, pronom démonstratif neutre. La chose, l'idée, les paroles que voilà. Abréviation familière : ça. I.— GRAMMAIRE. A.— [En corrélation et en opposition avec ceci] 1. [Désigne ce qui est plus éloigné du locuteur] a) [Dans l'espace environnant] Confer ceci exemple 1. b) [Dans l'espace d'un texte ou d'une énonciation orale] : Ø 1.... quand il parle de son équipage de chasse, et dans la pantomime intraduisible dont il accompagne ses récits, il n'est jamais question que de ceci et de cela, comme il dit, en montrant sa jambe valide et son bon oeil. EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 171. — [Notamment pour distinguer deux choses, sans idée de proximité ni d'éloignement] Confer ceci, Jacques de Lacretelle, Silbermann, 1922, page 37. — [Renvoie à ce qui est plus éloigné en remontant dans le discours alors que ceci renvoie à ce qui vient d'être nommé en dernier lieu] Confer ceci exemple 3. 2. Familier. [Valeur d'indéterminé] Telle et/ou telle chose, telle qualité, telle autre, non précisée ou non précisable. Ce triste adieu, il faut le dire à tout : d'abord à sa poupée, puis à ses dix-huit ans, puis à ceci, puis à cela (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1831, page 2 ). — Abréviation ci,... ça : Ø 2. Ah! tu sais, Charles commence à m'embêter. C'est toujours Charles par-ci, Charles par-là, Charles aimait ci, Charles aimait ça. GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 238. B.— [Seul, sans opposition à ceci] 1. [Désigne une chose, un objet proche du locuteur, souvent avec accompagnement du geste et valeur insistante] a) [Dans l'espace] Un objet présent, que l'on tient, que par exemple l'on tend à quelqu'un. Il me répond, en me tendant une extrémité de la nappe : — « Voulez-vous m'aider à plier ça, cher? » (ROGER MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1394 ). b) [Dans le temps] Un fait actuel, ce dont on parle. Cela vaut mieux; cela va de soi, va sans dire; qu'à cela ne tienne; ça ne fait rien, ça m'est égal; tout mais pas ça. Pendant cela, Poil de Carotte n'a servi à rien (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 245 ). Remarque : 1. Dans ces emplois, cela est synonyme de ceci et le remplace de plus en plus dans la langue parlée, très souvent sous la forme abrégée ça. 2. Parfois dans la langue écrite, cela est, cela sont deviennent c'est là, ce sont là : Que des floraisons courent en girandoles et en espaliers : c'est là un luxe ordinaire et presque facile (STÉPHANE MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, page 799). 2. [Rappelle ce qui précède, une personne, une chose, une idée, un fait] Exprimé par un mot, une proposition ou une phrase. Vous êtes un bon garçon, vous, je vois ça (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1162 ). — Et cela. Je désirerais causer avec lui, et cela le plus tôt possible... (HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Boule, 1875, II, 12, page 69 ). Plus rare. Cela. Ils sont là, ils regardent, ils regardent! Cela sans un geste, sans échanger une parole (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 25 ). — En particulier. [Rappelle des paroles qui viennent d'être prononcées] Cela (étant) dit, cela (étant) fait, cela étant; cela veut dire que. — Marguerite désire avoir des nouvelles de notre petit verger et surtout de ses fleurs; notez cela (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 212 ). Remarque : Ceci dit est plus courant que cela dit (confer ceci). — Cela, tout cela. [Résume une énumération, une succession] · [de personnes, d'animaux] Les rossignols, les bouvreuils, les merles, les grives, les loriots, les pinsons, les roitelets, tout cela chante et se réjouit (MAURICE DE GUÉRIN, Journal intime, 1833, page 167 ). · [d'inanimés concrets ou abstraits] Les griefs, les ressentiments, les rancunes, les haines, jetons ça au vent (VICTOR HUGO, Actes et paroles, 3, 1876, page 69 ). · [d'actions exprimées souvent dans la ou les phrases précédentes (couramment en phrase elliptique du verbe)] Tout cela avec une bonne humeur, une modestie, une simplicité délicieuses (FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 139 ). 3. [Remplace ce, pronom démonstratif, chaque fois que l'emploi de ce dernier est impossible, par exemple devant un verbe autre que être] : Ø 3. — Qu'est-ce que c'est que cette chose-là? — Ce n'est pas une chose. Ça vole. C'est un avion. C'est mon avion. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Le Petit Prince, 1943, page 417. — Populaire. [Remplace il, sujet d'un verbe impersonnel] Ça pleut ( BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 252 ). 4. [Pour souligner avec force ce que l'on affirme] a) En fin de phrase. [Reprend un mot, une idée déjà exprimée] · ..., cela. Ça ne m'a pas l'air de cris d'obéissance, ni de cris d'enthousiasme, cela!... (HECTOR CRÉMIEUX, Orphée aux enfers, 1858, I, 4, page 40 ). · ..., que cela. — Nous enverrons un costume grec. C'est quelque chose que cela! (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 162 ). b) En début de phrase. [Annonce un mot, une idée] — Tiens, ça a l'air bon ce que vous mangez là (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 507 ). — Ça s'est bien passé, la rentrée? (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1139 ). — [Renforce une affirmation] Ça, c'est vrai, ça j'y tiens, ça je veux bien. M. Brun, (il tire sa montre). — Tenez, César. Il est exactement huit heures quatre à l'horloge des docks. César. — Merci, Monsieur Brun. Ça, c'est un renseignement (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er. tableau, 1, page 11 ). c) [Avec une valeur déterminative, annonce ce qui va suivre] Synonyme : ceci. — [Parfois par un double point] Catholiques et révolutionnaires, vous avez au moins cela en commun : l'acte de foi (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 52 ). — [Souvent avec un complément déterminatif à l'infinitif] Ça me fait plaisir de vous voir (FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 26 ). — [Avec une complétive déterminative] À cela près que, en cela que, par cela seul, cela même que. Mon Dieu, ça me fait une peine infinie qu'il soit malade (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 680 ). — [Avec un adjectif en construction partitive] Il a cela de bon que : Ø 4.... mon projet a cela d'excellent que, s'il ne produit pas tout l'effet que j'en attends, s'il échoue même, notre situation ne sera pas empirée. Mais il doit réussir, il réussira. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 169. — Il a cela pour lui que. Il a cet avantage que : Ø 5. J'aime surtout les vers, cette langue immortelle. C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas. Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas, Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle, Que le monde l'entend, et ne la parle pas. ALFRED DE MUSSET, Namouna, 1832, page 418. d) [Comme particule renforçative des pronoms et adverbe interrogatif] Qui ça?, quand ça?, où cela?, comment cela?, pourquoi ça? (Confer çà1 adverbe). Siècle de vitesse! qu'ils disent. Où ça? Grands changements! qu'ils racontent. Comment ça? (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 11 ). — [Comme particule renforçative des adverbes oui et non] Ça oui, ça non. Pour cela oui, pour cela non. Il allait (...) faire un tour à l'exposition de l'Academy. « Ah! cela non, m'écriai-je. Allons au Park » (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 83 ). — [Comme particule renforçative d'un adjectif] Il m'est dévoué. Ça, pour être dévoué, il l'est (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 19 ). — [Comme interjection, avec les mêmes valeurs] Confer çà2 interjection uniquement sous la forme abrégée ça. · Ah ça!, oh ça!, ça alors!, etc. « Ah ça! Il faut que je vous remercie » (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1824, page 64 ). · Or ça, ça (vieux) Or ça, il ne vous est pas libre de ne point prendre de parti (HENRI DE MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, page 990 ). e) [Dans un gallicisme] C'est ça qui, c'est ça que. — C'est ça qui vous remet d'aplomb, un temps pareil (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 22 ). 5. Familier. [Désigne une personne, avec une valeur affective] — Péjoratif ou ironiquement. [De mépris, de dédain] : Ø 6. — Je déclare que ce marquis ne m'a pas charmé du tout, s'écria M. Levrault avec un dédain suprême. Qu'est-ce que c'est que ça, les La Rochelandier? D'où ça vient-il? Où ça perche-t-il? C'est la première fois que j'entends parler de ces gens-là. JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 18. — [De tendresse, d'affection, surtout en parlant d'enfants] Les petites filles, (...) si elles veulent grandir et avoir de bonnes joues, il faut que ça soit couché de bonne heure (FRANÇOIS COPPÉE, Les Vrais riches, 1891, page 195) : Ø 7. Ils sont heureux dans cette famille [de cordonniers] ! — C'est cordial, bavard, bon enfant : tout ça travaille, mais en jacassant; tout ça se dispute, mais en s'aimant JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 97. — [D'admiration] : Ø 8. Sa femme [de Maurice] aussi est charmante (...) c'est une nature et un type : ça chante à ravir, c'est colère et tendre, ça fait des friandises succulentes... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 5, 1812-76, page 239. — [De pitié ou d'indulgence] : Ø 9. — As-tu vu celle-là, la mouche qui l'a piquée? — Dame, vous savez, c'est de la campagne; ça porte encore la coiffe de Bannalec, ça n'a pas d'usage. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 361. C.— Locution familière courante de la langue parlée. [Cela est très souvent sous la forme ça] 1. Avec cela. a) En plus (de cela), en outre. Un beau teint, peu de barbe, des yeux faits pour sourire; avec cela, l'air d'être toujours en bonne fortune (EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 178 ). b) Malgré cela : Ø 10. À la fin de chaque phrase ma voix tombait; impossible de la soutenir. Avec cela ma voix était claire et ma prononciation distincte, et je n'étais que mieux entendu de tous ceux qui se moquaient de moi. JULES MICHELET, Mémorial, 1820-22, page 202. — Avec tout cela. Cependant, en attendant Avec tout ça, le docteur avait des soucis (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 210 ). — [Dans un magasin, pour demander au client s'il désire acheter autre chose] Et avec cela, monsieur (madame)? : Ø 11. Combien de ces châtelaines qui ont passé trente ans derrière un comptoir entre la commande et la facture et dont le lyrisme s'épuisa en des formules telles que ceci : « Et avec cela, monsieur? » LÉON BLOY, Journal, 1900, page 24. c) Populaire, ironiquement. [Pour marquer le doute, pour introduire une vive protestation] — Avec ça! Je vous crois! — Avec ça!... Faites celle qui ne sait rien... Farceuse va... : sacrée farceuse! (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 16 ). — Avec ça que...! Comme si...! Si vous croyez que! Yse. — Avec ça que l'on ne sait point ce que vous pensez! (PAUL CLAUDEL, Partage de midi, 1re. version, 1906, I, page 1001 ). 2. De cela. [Avec l'expression d'une durée introduit par il y a ou voilà] Depuis lors : Ø 12.... Pauline est d'une jalousie redoutable et vous n'imaginez pas combien j'ai dû ruser. « — Il y a longtemps de cela? demandai-je. — Oh! ça dure depuis cinq ans environ;... » ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1116. 3. Pour cela. a) À cet égard, en ce qui concerne cela. Oh! pour ça oui. Enfin elle est une bonne mère, pour ça elle est parfaite (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 118 ). b) [Après une négation] Malgré cela, pour autant Moi aussi j'ai été mariée au lit de mort de ma mère, et n'ai certes point été malheureuse pour cela (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 168 ). 4. Sans cela. Sinon. Ils [nos organes] doivent exercer une certaine somme d'action. Sans cela, le système ne conserverait point son équilibre (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 364 ). 5. Comme cela. a) Ainsi, de cette manière : Ø 13. — Allons, voilà que tu vas te remettre à divaguer, dit Andrea, à parler et à reparler du passé toujours! Mais à quoi bon rabâcher comme cela, je te le demande? ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 327. — [Pour indiquer une mesure, hauteur, grandeur, largeur..., avec un geste de la main] (Haut, grand, etc.) comme cela : Ø 14.... j'ai laissé tomber mon outil et je me suis coupé l'artère du pied. Le sang a giclé haut comme ça (il montrait à une hauteur d'un mètre). MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 7, 1908, page 79. — [Pour indiquer en particulier une très petite taille, en parlant d'une personne, d'un enfant] Haut, grand comme cela, pas plus haut que cela. Tout petit, de tout jeune, enfant Synonyme : haut comme trois pommes. Je l'appelle Maria, parce que je l'ai connue haute comme ça... (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 175 ). — [Pour indiquer une grosse quantité] Haut comme cela. Beaucoup : Elle en achète, des billets! Haut comme ça! (HENRI DE MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, II, 1, page 291 ). — Il (elle) est comme cela. C'est son caractère, son comportement habituel. Voilà, nous sommes comme ça, personne ne peut rien y faire (JEAN-PAUL SARTRE, L'Existentialisme est un humanisme, 1946, page 59 ). — C'est comme ça. C'est ainsi fait, on ne peut rien y changer. — [En fonction adjectif] Synonyme : tel. Mais c'est charmant, un domestique comme cela (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1819, page 30 ). — Populaire. [Pour indiquer un superlatif : très bien! extraordinaire!, avec un geste du pouce vers le haut] Un léger signe de lady Helena à son mari lui apprit que c'était « comme cela! » (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 8 ). b) [Le sens de comme ça est plus atténué] — [Le sens est précisé après coup par un ou plusieurs complément] — Où va-t-elle comme ça si vite, en robe du dimanche, un jour de semaine? (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 165 ). — [Pour introduire une interrogation] Comme ça...?, alors comme ça...? Ainsi donc...? — Comme ça, vous ne vous plaisez pas au pays! (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 45 ). — Populaire. Il me dit, me fait comme ça. — Y a le chef qui a dit comme ça que vous alliez lui parler sitôt que vous seriez ici (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 1er. tableau, 2, page 31 ). — [Pour donner une réponse vague, approximative] À peu près : Ø 15. Un peu après, il m'a demandé : « C'est votre mère qui est là? » J'ai encore dit : « Oui. » « Elle était vieille? » J'ai répondu : « Comme ça », parce que je ne savais pas le chiffre exact. ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1134. · Spécialement. Pour répondre à une question sur sa santé (comment ça va?) Comme ça. À peu près, pas trop bien. — Bien dormi? dit mon père. — Comme ça, répondis-je. J'ai trop bu de whisky hier soir (FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 65 ). Comme ci, comme ça (confer couci-couça). Plutôt mal que bien. Jimmy (...) (à Manuel). — Angelica va bien? Manuel. — Comme ci, comme ça. Enfin, elle va aussi bien que possible dans son état (ÉDOUARD BOURDET, Le Sexe faible, 1931, I, page 248 ). 6. Péjoratif. Comme de ça! (Je m'en soucie, m'en moque..., avec un geste de l'ongle, ou du pouce et du bout de l'index, exprimant le mépris). Pas du tout : Ø 16.... ce marquis! Crois-tu donc que son titre me jette de la poudre aux yeux? (...) Je me moque de la noblesse comme de ça! GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Le Gendre de Monsieur Poirier, 1854, page 230. 7. C'est (bien) cela, c'est (bien) ça. C'est juste, c'est exact, c'est comme il faut : Ø 17. — N'y avait-il pas deux tourterelles sur le couvercle? dit Eugène. — C'est bien cela. HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 60. — C'est entendu, nous sommes d'accord. — Adieu, chère madame, je compte sur vous, mercredi. — Oui, c'est cela, à mercredi (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 818) : Ø 18. Allons! à l'oeuvre! soufflez la forge, broyez le diamant, fondez l'or, remuez le creuset; bien! c'est cela. EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 3e. journée, la mort, page 224. — Par ironie. C'est ça. Ne vous gênez pas : Ø 19. Quand ils eurent fini, Gilbert tendit deux billets de cent sous pour offrir à boire. — C'est ça, plein la vue... grogna Fouillard jaloux. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 11. 8. C'est toujours ça, c'est déjà ça. C'est déjà quelque chose, en attendant mieux. Contentons-nous d'avoir échappé à la moitié de la comédie. C'est toujours cela de gagné (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 53 ). 9. Ça n'est plus ça. Ce n'est plus la même chose, cela a changé en moins bien. Lorsqu'il arriva au bagne de Toulon, il était gai comme un pinson. Au bout de quelques jours, ça n'était plus ça (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Vrais mystères de Paris, tome 3, 1844, page 347 ). 10. Ce n'est pas tout ça! (comme transition, pour passer d'une action à une autre). Il y a plus. — Ce n'est pas tout ça, dit un garçon; amène donc des chaises et des verres (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 97 ). 11. Ce n'est que cela! N'est-ce que cela? C'est moins important que prévu : Ø 20.... je me demandai soudain avec angoisse : « Qu'arrive-t-il? Est-ce cela ma vie? N'était-ce que cela? Est-ce que cela continuera ainsi, toujours? » SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 94. 12. Rien que ça! (pour marquer un étonnement quelque peu sceptique) — Ah! dites-donc! soixante francs, rien que ça... (MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, I, 7, page 51) : Ø 21.... il apprit que les Mourazof et Natacha Trébassof devaient avoir pris le train pour aller déjeuner à Pergalowo, une des premières stations de Finlande. — Rien que ça! fit-il, et il ajouta à part lui : Et ce n'est peut-être pas vrai! GASTON LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, page 81. 13. Ironique. Il ne manquait plus que cela! C'est un comble! Synonyme populaire : c'est complet! : Ø 22. — Il faut vous marier, madame, avoir des enfants. — Des enfants! Il ne me manquerait plus que cela pour m'achever! s'écria-t-elle. HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 161. 14. Elliptique. Pas de ça! (pour marquer une désapprobation et un refus très net) Je ne veux pas de ça! Il n'en est pas question. Si j'écoutais ma gouvernante, je serais M. Argan tout bonnement (...) Pas de cela! J'entends sortir seul (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 467 ). 15. Elliptique. Pas ça! a) [Avec un geste du pouce] Rien du tout! Pas la moindre quantité! Pas seulement fait un ch'ti bout de testament, mon bon monsieur, pas ça, rien de rien! À son âge! (ROGER MARTIN DU GARD, Le Testament du Père Leleu, 1920, I, page 1139 ). b) [Avec claquement de l'ongle du pouce contre une dent] Pas un sou. Si je ne peux pas m'embarquer, je ne recueillerai pas ça! Pas ça! répétait-il en faisant claquer son ongle contre ses dents... (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 32 ). 16. Par plaisanterie. Avoir de ça (avec un geste explicatif). a) [Geste de compter les billets ou la main sur la poche] Avoir de l'argent. b) [La main au front] Avoir de l'intelligence, de l'esprit, du talent... : Ø 23. « Il ne faut pas seulement de ça (ce qu'il entendait de son bras, instrument de travail), il faut aussi de ça (ce qu'il entendait de son front, siège de l'intelligence). » ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Étui de nacre, Mémoires d'un volontaire, 1892, page 234. — [La main sur le coeur] Avoir du coeur. — Vois-tu, mon cher, entre nous, il faut de ça. Et il se frappa le coeur (HONORÉ DE BALZAC, Les Petits bourgeois, 1850, page 166 ). — [En parlant d'une femme] Avoir une belle poitrine. 17. Il y a de ça! Il y a du vrai dans ce qui vient d'être dit. Ils le trouvaient drôle, ce boui-boui, et, en somme, il y avait de ça (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 6e. tableau, III, page 252 ). 18. Ça y est! (Confer y). 19. Spécialement. Faire ça. Faire l'amour; se prostituer. Puisque c'est son métier, à cette gueuse, de faire ça avec tous les hommes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Boule de suif, 1880, page 142 ). 20. Familier et très courant. [Pour s'informer de l'état de santé de quelqu'un, en lui disant bonjour] Comment cela va-t-il? Comment ça va? Comment allez-vous? Comment vous portez-vous? « — Comment ça va? — Ça va toujours bien quand je te vois » (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 200 ). [Réponse] Ça va bien, très bien, pas mal, doucement; comme ci, comme ça (confer supra). « Bonjour, Monsieur Courbet! Comment vous portez-vous? » (...) « Merci! Bien le bonjour, cela ne va pas mal » (THÉODORE DE BANVILLE, Odes funambulesques, Occidentales, 1859, page 176 ). — Elliptique. Ça va? — Ça va, Madame Sennevilliers? — Doucement... (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 114 ). 21. Le ça ira. Chanson de l'époque révolutionnaire française. Fredonner le ça ira : Ø 24. Agitation. Bruit qui se rapproche. Le ça ira. Les passants commencent à se disperser çà et là. Irruption d'une troupe de sans-culottes, armés de piques et de sabres, derrière un homme portant une tête à la pointe de la pique. GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, 5e. tableau, 9, page 1703. — Pluriel. Des ça ira ( OCTAVE FEUILLET, Bellah, 1850, page 20 ). II.— PSYCHANALYSE. uniquement emploi substantif. Ça, substantif masculin (chez Sigmund Freud). Ensemble des pulsions inconscientes formées par les instincts primaires (héréditaires) et les pulsions refoulées (acquises), et constituant l'une des trois instances de la personnalité. Antonyme : le moi et le surmoi : Ø 25.... le « ça », au neutre (es); il comporte non seulement les produits du refoulement, mais l'ensemble des instincts élémentaires, le primitif en nous, sous la domination souveraine du principe de plaisir. Il reste la grande force anarchisante. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 580.

« regardent, ils regardent! Cela sans un geste, sans échanger une parole (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 25 ). — En particulier.

[Rappelle des paroles qui viennent d'être prononcées] Cela (étant) dit, cela (étant) fait, cela étant; cela veut dire que.

— Marguerite désire avoir des nouvelles de notre petit verger et surtout de ses fleurs; notez cela (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 212 ). Remarque : Ceci dit est plus courant que cela dit (confer ceci). — Cela, tout cela.

[Résume une énumération, une succession] · [de personnes, d'animaux] Les rossignols, les bouvreuils, les merles, les grives, les loriots, les pinsons, les roitelets, tout cela chante et se réjouit (MAURICE DE GUÉRIN, Journal intime, 1833, page 167 ). · [d'inanimés concrets ou abstraits] Les griefs, les ressentiments, les rancunes, les haines, jetons ça au vent (VICTOR HUGO, Actes et paroles, 3, 1876, page 69 ). · [d'actions exprimées souvent dans la ou les phrases précédentes (couramment en phrase elliptique du verbe)] Tout cela avec une bonne humeur, une modestie, une simplicité délicieuses (FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 139 ). 3.

[Remplace ce, pronom démonstratif, chaque fois que l'emploi de ce dernier est impossible, par exemple devant un verbe autre que être] : Ø 3.

— Qu'est-ce que c'est que cette chose-là? — Ce n'est pas une chose. Ça vole.

C'est un avion.

C'est mon avion. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Le Petit Prince, 1943, page 417. — Populaire.

[Remplace il, sujet d'un verbe impersonnel] Ça pleut ( BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 252 ). 4.

[Pour souligner avec force ce que l'on affirme] a) En fin de phrase.

[Reprend un mot, une idée déjà exprimée] · ..., cela.

Ça ne m'a pas l'air de cris d'obéissance, ni de cris d'enthousiasme, cela!...

(HECTOR CRÉMIEUX, Orphée aux enfers, 1858, I, 4, page 40 ). · ..., que cela.

— Nous enverrons un costume grec.

C'est quelque chose que cela! (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 162 ). b) En début de phrase.

[Annonce un mot, une idée] — Tiens, ça a l'air bon ce que vous mangez là (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 507 ).

— Ça s'est bien passé, la rentrée? (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1139 ). — [Renforce une affirmation] Ça, c'est vrai, ça j'y tiens, ça je veux bien.

M.

Brun, (il tire sa montre).

— Tenez, César.

Il est exactement huit heures quatre à l'horloge des docks.

César.

— Merci, Monsieur Brun.

Ça, c'est un renseignement (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er.

tableau, 1, page 11 ). c) [Avec une valeur déterminative, annonce ce qui va suivre] Synonyme : ceci. — [Parfois par un double point] Catholiques et révolutionnaires, vous avez au moins cela en commun : l'acte 2. »

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