Devoir de Philosophie

Définition et usage du mot: BANDE2, substantif féminin.

Publié le 02/11/2015

Extrait du document

Définition et usage du mot: BANDE2, substantif féminin. A.— Courant. 1. Groupe de plusieurs personnes rassemblées pour un but précis : Ø 1. Je ne sais si le livre de Cicéron sur l'amitié a fait de grands amis; mais la bande sacrée des jeunes Thébains, formée par Pélopidas, en renfermait un bon nombre, qui, après avoir vécu dans la plus parfaite union, périrent tous ensemble le visage tourné vers l'ennemi. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 310. Ø 2. — Tiens, dit l'Évêque, j'y songe. Vous avez raison. Je puis les [les brigands] rencontrer. Eux aussi doivent avoir besoin qu'on leur parle du bon Dieu. — Monseigneur! Mais c'est une bande! C'est un troupeau de loups! VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 37. Ø 3. « Homme étonnant! » pensait Jerphanion. « Ce qu'il ferait bien dans ma bande du Meygal!... Encore deux ou trois ans, et quelques déchirements de plus (...) ce sera seulement un homme de bande, un compagnon. » LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 130. SYNTAXE : Bande de cavaliers, d'insurgés, de patriotes, de pirates; une bande furieuse, redoutable; bandes rivales; chef de bande; enrôler quelqu'un dans sa bande; se mettre en bande; mener, organiser, recruter une bande; faire partie d'une bande. 2. En particulier. a) Vieux, et souvent péjoratif. Groupe d'hommes armés, rangés sous la même bannière, guerroyant de façon régulière ou non. Bande armée; la bande des Armagnacs : Ø 4. En outre, des compagnies de gens de guerre, formées d'hommes de toute nation et de tout état, désolaient la France par leurs brigandages. (...) ces bandes aimaient mieux guerroyer pour le pillage et sans discipline : elles se trouvaient si bien en France, qu'elles la nommaient leur chambre. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1824, page 110. Ø 5. La Grèce ne fut jamais au point de ruine et de désolation où nous la trouvons. C'est un champ de bataille, de massacres et de pillage universel. Il y a autant d'armées ou plutôt de bandes qu'il y a de villages. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1832, page 293. SYNTAXE : Bande d'assassins, de chenapans, d'enragés, de gangsters, de pillards, de scélérats. b) Péjoratif. [Comme 1er. terme d'un syntagme exprimant une injure adressée à un groupe de personnes] Bande d'andouilles, de cinglés, de feignants, d'idiots, de salauds, de vaches : Ø 6. — Eh bien? Qu'elle leur dit... Qu'est-ce que vous avez?... Bande de paumés! Bande de saindoux! Vous êtes que des sales morveux! Allez-vous-en vous gratter! Malfrins! Cressons! LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 530. B.— Par extension, non péjoratif. 1. Groupe étroitement uni de personnes réunies par des goûts communs pour des motifs divers : Ø 7. À propos d'un article de Lemaître sur Anatole France dans le Figaro, Daudet me disait : « C'est bien de la bande de Renan, une bande d'érudits à l'érudition un peu fanée, mais avec un grain de poésie. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 1015. Ø 8. LE MALADE. — Et vous n'êtes pas un vrai malade, hein! Vous faites partie, en quelque sorte, de la bande. Il fait signe vers le monde du dehors. CORTE. — De quelle bande? LE MALADE. — La bande, la maffia, la sainte compagnie de ceux qui vivent dehors, la clique des gens en bonne santé. ALBERT CAMUS, Un Cas intéressant, adapté de Dino Buzzati, 1955, 2e. temps, 9e. tableau, page 696. SYNTAXE : Bande d'amis, de comédiens, d'étudiants, de jongleurs, de touristes; une joyeuse bande; une bande d'une douzaine; la petite bande des amis; la bande de quelqu'un (familier à) : la bande à Bébert, à Bonnot; le plus bavard, le plus courageux de la bande; aller quelque part en bande, être de la même bande; faire bande à part. 2. Spécialement. — MUSIQUE. Réunion, ensemble, compagnie de musiciens formant un orchestre : Ø 9. Si tu sens sur toi des regards soupçonneux, sors une expression de Québec, appelle un orchestre une bande, un wagon-restaurant un char réfectoire. JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 31. Ø 10. Comme j'attaquais la rue solitaire, les premières mesures du jazze-bande furent attaquées aussi, avec une violence incroyable. PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 48. — SOCIOLOGIE. " Groupe d'individus, le plus souvent non intégrés à leur milieu socio-familial, dont l'âge moyen est 16 ans et demi " (Lexique des sciences sociales (ARLETTE MUCCHIELLI, ROGER MUCCHIELLI) 1969). Les bandes de jeunes; « la plupart des auteurs voient dans la bande une réponse à un système social désorganisé » (La Sociologie (sous la direction de Jean Cazeneuve et David Victoroff) 1970, au mot gang. ). C.— Par analogie. [En parlant d'animaux] Bande de brochets, de canards, d'étourneaux, de loups, de rats, de sarcelles. Forme dérivée du verbe "bander" bander BANDER, verbe transitif. A.— Couvrir, entourer, lier ou serrer avec une bande (confer bande1 ) : Ø 1. La cloche sonne, le signal est donné. Ils vont lier mes mains, bander mes yeux; je monterai sur l'échafaud sanglant, et le tranchant du fer tombera sur ma tête... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 121. Ø 2. Et, comme Jeanlin se décidait, il roula son mouchoir, en banda fortement le cou du soldat, sans retirer le couteau, qui empêchait le sang de couler. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1493. SYNTAXE : Bander le bras, les poignets; bander une plaie; bander un enfant de langes. — Par métaphore : Ø 3. Mais puisque tu as bandé ton coeur et que tu es prêt, à l'oeuvre, toi et ta fortune! PAUL CLAUDEL, Les Choéphores, traduit d'Eschyle, 1920, page 929. Ø 4.... elle avait l'air d'une panthère encagée; mais lui, assis, replié sur lui-même, courbé en avant (...), les yeux plissés, la bouche mauvaise, tout bandé par la méchanceté et la lâcheté, il évoquait irrésistiblement une hyène. HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1351. — Par analogie : Ø 5.... le pantalon blanc collait à ses cuisses allègres [de Dubourg] , bandait étroitement son ventre aux muscles durs, auxquels sa volonté ne permettait aucun relâchement. ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 189. — Absolument, argot des casernes " Mettre ses bandes molletières " (Gaston Esnault, Notes complétant et rectifiant "Le Poilu tel qu'il se parle ", 1956). B.— Par extension. 1. Tendre avec effort. Antonymes : débander, détendre quelque chose : Ø 6. C'était [Spendius] lui-même qui bandait les écheveaux des balistes. Pour qu'il y eût, dans leurs tensions jumelles, une parité complète, on serrait leurs cordes en frappant tour à tour de droite et de gauche, jusqu'au moment où les deux côtés rendaient un son égal. GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 2, 1863, page 80. Ø 7. Papadakis tournait et retournait ma badine dans ses grosses pattes et il la tortillait et il la bandait en arc et il la tenait comme un fusil, visant le soleil... BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 175. SYNTAXE : Bander une arbalète, un arc, un câble, un ressort, les scorpions des balistes; bander quelque chose de toutes ses forces. — Par métaphore : Ø 8. La volonté de séduire, c'est-à-dire de dominer, les diverses manières de bander un souhait ou un ordre, de les darder vers leur but, je les sens encore élastiques,... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1929, page 24. — Absolument, vulgaire. Être en état d'érection : Ø 9. Rien que de l'embrasser [Mme. C.] , aussitôt je bande... PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, tome 4, 1922-24, page 364. · Au figuré, argot " Éprouver le désir sexuel pour (...) ou avoir envie de quelque chose. " (Charles-Louis Carabelli, [Langage de la pègre] ). « Ex. : il bande pour cette montre et cette bague » (Charles-Louis Carabelli, [Langue de la pègre] ). — [En parlant de l'effort physique] Bander ses muscles; bander toutes ses forces contre quelqu'un : Ø 10. On nous conte à dîner que les truites et saumons, pour remonter des écluses, bandent leur corps de la tête à la queue et se lancent. JULES MICHELET, Journal, 1835, page 210. Ø 11. Comme beaucoup d'hommes petits, il portait des chaussures à grands talons. Il se dressa, se roidit, bandant tous ses muscles pour ne pas perdre une ligne de sa taille. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, page 25. · Par métaphore ou au figuré. Bander sa volonté : Ø 12. Par contre, au cours de ces derniers pas, un raidissement intérieur bandait sa volonté contre le désespoir et lui enlevait la notion du présent. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 235. Ø 13. Comme si le plus sage n'eût pas été de tendre la main au vaincu, de l'aider à se relever, au lieu de s'ingénier à le prosterner davantage, absurdement et sans se rendre compte que, ce faisant, l'on bandait sa rancoeur et raidissait ses énergies. ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 30. · Emploi pronominal : Ø 14. Chaque muscle du ventre travaillait, se bandait sur les hanches, avec des raccourcissements et des allongements de ressorts;... ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1089. Ø 15. Je me contracte, je me bande, je me resserre et m'épaissis sur la neige, où je deviens d'un bleu presque noir... ALEXANDRE ARNOUX, Royaume des ombres. 1954, page 52. · Par métaphore. Se bander contre une envie, contre l'imprévu. 2. ARCHITECTURE. Bander un arc, une plate-bande, une voûte. " Fermer un cintre, en posant le dernier claveau, c'est-à-dire celui du milieu qui est souvent plus saillant que tous les autres et porte le nom de clef de voûte " (Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 207. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 163, b) 412; XXe. siècle : a) 310, b) 336.

« ? 4.

En outre, des compagnies de gens de guerre, form?es d'hommes de toute nation et de tout ?tat, d?solaient la France par leurs brigandages.

(...) ces bandes aimaient mieux guerroyer pour le pillage et sans discipline?: elles se trouvaient si bien en France, qu'elles la nommaient leur chambre. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1824, page 110.

? 5.

La Gr?ce ne fut jamais au point de ruine et de d?solation o? nous la trouvons.

C'est un champ de bataille, de massacres et de pillage universel.

Il y a autant d'arm?es ou plut?t de bandes qu'il y a de villages. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance g?n?rale.

1832, page 293.

SYNTAXE?: Bande d'assassins, de chenapans, d'enrag?s, de gangsters, de pillards, de sc?l?rats.

b) P?joratif.

[Comme 1er.

terme d'un syntagme exprimant une injure adress?e ? un groupe de personnes] Bande d'andouilles, de cingl?s, de feignants, d'idiots, de salauds, de vaches?: ? 6.

? Eh bien? Qu'elle leur dit...

Qu'est-ce que vous avez?...

Bande de paum?s! Bande de saindoux! Vous ?tes que des sales morveux! Allez-vous-en vous gratter! Malfrins! Cressons! LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT C?LINE, Mort ? cr?dit, 1936, page 530.

B.? Par extension, non p?joratif.

1.

Groupe ?troitement uni de personnes r?unies par des go?ts communs pour des motifs divers?: ? 7.

? propos d'un article de Lema?tre sur Anatole France dans le Figaro, Daudet me disait?: ? C'est bien de la bande de Renan, une bande d'?rudits ? l'?rudition un peu fan?e, mais avec un grain de po?sie. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 1015.

? 8.

LE MALADE.

? Et vous n'?tes pas un vrai malade, hein! Vous faites partie, en quelque sorte, de la bande. Il fait signe vers le monde du dehors.

CORTE.

? De quelle bande? LE MALADE.

? La bande, la maffia, la sainte compagnie de ceux qui vivent dehors, la clique des gens en bonne sant?. ALBERT CAMUS, Un Cas int?ressant, adapt? de Dino Buzzati, 1955, 2e.

temps, 9e.

tableau, page 696.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles