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Définition et usage du mot: BANNIÈRE, substantif féminin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BANNIÈRE, substantif féminin. A.— HISTOIRE. Drapeau militaire féodal. 1. FÉODALITÉ. Enseigne quadrangulaire que le seigneur ou chevalier banneret avait le droit de porter à la guerre et sous laquelle se rangeaient ses vassaux. Lever (la) bannière; arborer la bannière; se ranger sous la bannière : Ø 1. C'était bien beau. Une procession de tous les gentilshommes de France avec leurs oriflammes qui rougeoyaient à l'oeil. Il y avait ceux à pennon et ceux à bannière. Que sais-je, moi? Le sire de Calan, à pennon; Jean de Châteaumorant, à bannière; le sire de Coucy, à bannière, et plus étoffément que nul des autres, excepté le duc de Bourbon... VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 392. SYNTAXE : Bannière de France. Celle des anciens rois de France lorsqu'ils allaient à la guerre (BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne, tome 2, 1821-24, page 189). Fief de bannière. Fief de chevalier banneret (CHATEAUBRIAND, Études historiques, 1831, page 375). 2. Par analogie. HÉRALDIQUE. En bannière. Manière de disposer les armes en carré, comme les bannières féodales, plus honorable qu'en écusson ou en pointe. Armes, armoiries, écu en bannière. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. 3. Par métonymie. Compagnie de vassaux formée par le seigneur banneret et qui se rangeait sous sa bannière. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse encyclopédique. — Par extension. terme d'ancien droit coutumier. Ensemble de personnes habitant dans un quartier. Chef de bannière. Capitaine de quartier dans une ville (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du XXe. siècle en six volumes):): Ø 2. Dans les sept quartiers de la ville nommés bannières, parce que chacun avait son drapeau et ses couleurs, les citoyens [de Besançon] choisissaient tous les ans vingt-huit notables qui, à leur tour, nommaient quatorze personnes deux par bannière, pour former la magistrature de l'année. AUGUSTIN THIERRY, Essai sur l'histoire de la formation et des progrès du Tiers-état, 1853, page 337. — Locution. Cent ans bannière, cent ans civière. En parlant des changements de fortune qui surviennent dans les familles, la civière étant autrefois un instrument des travaux les plus abjects. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. B.— Par extension. Étendard de ralliement. 1. Signe de ralliement d'un mouvement, d'une faction, d'une organisation, dont il symbolise les idéaux. Synonyme : drapeau national : Ø 3. « Qu'est-ce que c'est que cette fantaisie? dit ma mère. Tu salues le drapeau à présent? C'est tout à fait inutile. » J'essayai de lui expliquer, mais elle me coupa la parole en me parlant de ma grand'tante qui, elle, avait bravé les baïonnettes des soldats fédéraux plutôt que de s'incliner devant la bannière du Nord. Que de fois on m'avait conté cette histoire! Les soldats en bleu sombre autour de la crinoline indignée, le drapeau tendu en travers de la rue, l'officier à barbe discutant avec la dame rebelle, cette scène était pour moi une des plus importantes de toute la guerre de Sécession. JULIEN GREEN, Journal, 1932, page 91. · Bannière étoilée. Drapeau national des États-Unis d'Amérique : Ø 4. Mais à l'élan patriotique se mêlait, ce jour-là, [à Colmar] un autre élément d'enthousiasme : la fraternité d'armes entre Français et Américains. (...). Au centre de la place Rapp submergée de drapeaux tricolores et de bannières étoilées, devant le front de nos troupes et de celles de nos alliés rangées fièrement côte à côte, sous les vivats de la foule alsacienne, (...), je décorai d'abord le général de Lattre, vainqueur de Colmarine CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 151. — Spécialement. MARINE. vieux. Nom du pavillon de poupe. Synonyme : actuel pavillon. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. 2. Étendard, généralement suspendu aux branches d'une hampe en T, que l'on porte aux processions et servant à distinguer une paroisse ou une confrérie : Ø 5. C'est la procession qui arrive d'un pas rythmé, la première procession du printemps. — la voilà dans le chemin vert, — elle va passer devant nous. (...). La bannière de la Vierge passe, portée par deux jeunes hommes recueillis et graves. Tous les hommes de Trémeulé et de Toulven la suivent, tête nue, jeunes et vieux, leur feutre bas,... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 270. — Se dit également pour des corporations et plus rarement pour un club : Ø 6. Notre hôtel des Trois Maures était, dit-on, l'ancien palais des Fugger. (...). Nous vîmes à la cathédrale les antiques bannières des métiers : antiques pour le fond de l'étoffe; les figures ont été renouvelées. Bannières cramoisies des tailleurs, bleues des boulangers, vertes des jardiniers, etc. Elles ne servent plus pour l'assemblée ni le combat, mais seulement pour les processions. Les vieilles corporations ont leurs bannières dans ce choeur poudreux, abandonné, près du Siège carlovingien de saint Ulric... JULES MICHELET, Journal, 1842, page 439. — Locutions proverbiales. a) La croix et la bannière. Le maximum de cérémonie : Ø 7. « Cela dit, la croix en tête et la bannière du comte venant ensuite, on entra dans la ville en chantant le Te Deum. On alla droit à l'église, et on la réconcilia, en y plantant la croix au plus haut de la tour, on plaça ailleurs l'étendard du comte; et il était juste que la croix précédât et dominât l'étendard, car c'était le Christ qui avait pris la ville. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 44. — Au figuré : Ø 8. — Attendez-moi un instant, dit le voisin en faisant asseoir Octave, je vais faire un bout de toilette. — Je vous en supplie, monsieur, dit Octave en se levant, ne faites point de cérémonies à cause de moi. — Eh! monsieur, s'écria le vieillard avec un sourire, c'est aujourd'hui fête; on sort la croix et la bannière, comme on dit; je ne puis point rester comme je suis là. Ne voyez-vous pas que je suis en cuisinier? HENRI MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 125. b) C'est (il faut) la croix et la bannière (pour)... Cela représente beaucoup d'embarras, de difficultés (André Gide, Si le grain ne meurt, 1924, page 431). 3. Par métaphore. a) [En parlant d'une personne, de ses idées, de ses opinions] Synonyme : école : Ø 9. Dans le vocabulaire musical du XXe. siècle, on a désormais adopté l'expression « école de Vienne » — malgré les autres souvenirs historiques qui y sont attachés — pour signifier que l'on réunit sous la même bannière Arnold Schoenberg et ses deux disciples les plus illustres : Alban Berg et Anton Webern. (...). L'école de Vienne nous propose l'exemple de trois créateurs qui, en deçà des mille liens esthétiques et humains qui les rassemblent, indiquent trois directions parfois divergentes, trois styles parfaitement différenciés, trois oeuvres enfin aux visages profondément dissemblables. On en connaît cependant le dénominateur commun :... CLAUDE SAMUEL, Panorama de l'art musical contemporain, 1962, page 203. b) [Dans un contexte politique] Synonyme : parti : Ø 10.... c'est en France que peut s'opérer la contre-révolution, et que le système atroce qui règne doit favoriser le retour à l'ancien régime; mais qu'il faut offrir au peuple une bannière sous laquelle il puisse se rallier. GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1693. c) Au figuré. Signe de ralliement : Ø 11. Aux temps naïfs où le tyran rasait des villes pour sa plus grande gloire, où l'esclave enchaîné au char du vainqueur défilait dans les villes en fête... devant des crimes aussi candides, la conscience pouvait être ferme, et le jugement clair. Mais les camps d'esclaves sous la bannière de la liberté, les massacres justifiés par l'amour de l'homme ou le goût de la surhumanité, désemparent, en un sens, le jugement. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 14. — Locution. Se ranger sous la bannière de... Partager les idées de..., adhérer au parti de... : Ø 12. On sent qu'un changement de régime n'amènerait rien de neuf, et précisément parce que tout le monde crie contre l'Empire, je crois l'Empire solide. On ne trouverait pas vingt hommes pour se ranger sous une bannière, le mot d'ordre manque à tous les partis;... GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1868, page 363. C.— [Par analogie de forme (sans valeur symbolique)] MARINE. Voiles en bannière. Voiles non fixées du bas, dont les écoutes sont larguées ou cassées et qui flottent librement. Larguer les voiles en bannière : Ø 13. Pour faciliter le séchage des voiles en rade, on peut, lorsqu'il n'y a aucune brise, les larguer en bannière au lieu de les larguer sur les cargues. J. GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie, 1925, page 21. — Par métonymie. · Autrefois, manière d'effectuer des signaux convenus en laissant voltiger les perroquets et les cacatois. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. · Par calme plat, manière de hisser des pavillons pour effectuer des signaux convenus. Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Larousse du XXe. siècle en six volumes et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. Remarque : 2. La langue de la pêche connaît le sens « longueur de la ligne comprise entre l'extrémité de la canne et le flotteur » : Ø 14. Et faire vite, car le garbeau ne traîne pas. Une mouche artificielle, (...) cela n'a pas de goût, on appelle ça un « leurre » : le chevesne l'a tôt recrachée (...). Ce grand pendard de fil, cette bannière démesurée tord sur l'eau des méandres avachis... MAURICE GENEVOIX, La Boîte à pêche, 1926, page 60. Remarque : 3. Peut-être s'agit-il d'un emploi métonymique de bannière, drapeau très allongé, s'étendant entre la hampe et son extrémité (souvent terminée par des ornements). D.— Populaire. Chemise, pan de chemise : Ø 15.... elle [Clémence] rabattait le pan de devant [de la chemise d'homme] et le plissait également à larges coups. — Ça, c'est la bannière! dit-elle en riant plus fort. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 512. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 528. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 161, b) 754; XXe. siècle : a) 657, b) 455.

« ? Par extension.

terme d'ancien droit coutumier.

Ensemble de personnes habitant dans un quartier.

Chef de banni?re.

Capitaine de quartier dans une ville (Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue fran?aise (?mile Littr?), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Gu?rin) 1892, Nouveau Larousse illustr?, Larousse du XXe.

si?cle en six volumes):): ? 2.

Dans les sept quartiers de la ville nomm?s banni?res, parce que chacun avait son drapeau et ses couleurs, les citoyens [de Besan?on] choisissaient tous les ans vingt-huit notables qui, ? leur tour, nommaient quatorze personnes deux par banni?re, pour former la magistrature de l'ann?e. AUGUSTIN THIERRY, Essai sur l'histoire de la formation et des progr?s du Tiers-?tat, 1853, page 337.

? Locution.

Cent ans banni?re, cent ans civi?re.

En parlant des changements de fortune qui surviennent dans les familles, la civi?re ?tant autrefois un instrument des travaux les plus abjects.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle.

B.? Par extension.

?tendard de ralliement.

1.

Signe de ralliement d'un mouvement, d'une faction, d'une organisation, dont il symbolise les id?aux. Synonyme?: drapeau national?: ? 3.

? Qu'est-ce que c'est que cette fantaisie? dit ma m?re.

Tu salues le drapeau ? pr?sent? C'est tout ? fait inutile.

? J'essayai de lui expliquer, mais elle me coupa la parole en me parlant de ma grand'tante qui, elle, avait brav? les ba?onnettes des soldats f?d?raux plut?t que de s'incliner devant la banni?re du Nord.

Que de fois on m'avait cont? cette histoire! Les soldats en bleu sombre autour de la crinoline indign?e, le drapeau tendu en travers de la rue, l'officier ? barbe discutant avec la dame rebelle, cette sc?ne ?tait pour moi une des plus importantes de toute la guerre de S?cession. JULIEN GREEN, Journal, 1932, page 91.

? Banni?re ?toil?e.

Drapeau national des ?tats-Unis d'Am?rique?: ? 4.

Mais ? l'?lan patriotique se m?lait, ce jour-l?, [? Colmar] un autre ?l?ment d'enthousiasme?: la fraternit? d'armes entre Fran?ais et Am?ricains.

(...).

Au centre de la place Rapp submerg?e de drapeaux tricolores et de banni?res ?toil?es, devant le front de nos troupes et de celles de nos alli?s rang?es fi?rement c?te ? c?te, sous. »

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