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Définition et usage du mot: BARQUE, substantif féminin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BARQUE, substantif féminin. A.— 1. Petit bateau ponté ou non, avec ou sans mât(s) et de faible capacité. Barque à rames, à voiles; barque de pêche (ur), de sauvetage; barque frêle, rapide : Ø 1.... un passeur était assis sur la proue de sa bèche, espèce de barque abritée sous des toiles ou pavois, comme une gondole. PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, Dina, la belle juive, 1833, page 149. Ø 2.... les canots, eux aussi, s'éloignaient vers les barques, un homme à l'arrière, qui godillait, un homme à l'avant.. HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 125. SYNTAXE : Barque à eau. « Petit bâtiment non ponté dont on se sert pour le transport d'eau douce, ou d'eau de mer pour les salines » (Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Barque à vivier. « Barque destinée au transport du poisson vivant » (GUÉRIN 1892). Barque d'avis ou aviso. « Barque destinée au transport d'ordres » (Nouveau Larousse illustré). Barque de lamaneur, barque lamaneuse. « Celle qui, au Havre, sert pour toutes sortes de pêches » (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments, 1842). Barque latine. « Barque à voiles triangulaires » (Larousse 20e. ) : Ø 3. C'était un gonflement comme un réseau de mer que l'on a retiré de la vague marine. C'était un tremblement comme un filet amer que l'on a mis à sécher sur la barque latine. CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 819. · Arrimage en travers de barque. Arrimage dans le sens latéral au lieu du sens horizontal. Par extension, en parlant de poids lourds, camions, locomotives, etc. (d'après Glossaire des termes de marine (JULIEN LE CLÈRE)) : Ø 4. — C'est Cléristin? dit la vieille [marchande de tabac] ... Je n'ai pas encore ton tabac sous la main. Tu m'as tout salopé en foutant mes trucs barque à travers. Ton tabac est là-dessous dans ces caisses. JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, page 178. Remarque : 1. Le mot est employé en poésie comme synonyme de navire (confer PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 676 et GLOSSAIRE DES TERMES DE MARINE (JULIEN LE CLÈRE) 1960). 2. Péjoratif. " Le nom de barque se donne aussi par dérision à un bâtiment qui a de mauvaises qualités " (DICTIONNAIRE DE MARINE (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ ) 1831). — Par métonymie. Ensemble de personnes installées dans une barque : Ø 5. Mais on verra qui je suis... Le père! Le Boeuf! Le patron!... Allez! Tout le monde en bas. (Il crie vers l'escalier.) Qu'elles dévalent toutes, toutes! La Parisienne, avec sa peinture! Les filles, les cousines, les pensionnaires, les employées! Toute la barque! Toute la barque! JACQUES AUDIBERTI, Les Femmes du Boeuf, 1948, page 124. — [Par analogie de fonction] Barque aérienne, barque-oiseau, barque volante (Le vocabulaire de l'aviation (LOUIS GUILBERT) 1965). 2. Par métaphore ou au figuré. Ø 6. Il y a dans les traditions littéraires un double fleuve. Le premier coule à découvert; le second, occulte, fut jusqu'en ces dernières années insoupçonné. Ces deux littératures roulent sur le même fond de sable : l'homme et ses vieux malheurs; très souvent, ils s'en vont, parallèles, l'un à fleur de terre, l'autre dedans, — portant au même but, le définitif oubli, d'identiques barques. RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 257. Ø 7. Ce petit garçon qui, à sept ans, débarqua là, d'un bateau que l'opulence de son père avait affrété pour l'amener de Guadeloupe en France faire ses études, y était rapporté par les flots de la vie, dans la barque étroite et triste que l'on sait [son cercueil] . FRANCIS JAMMES, Mémoires, 1922, page 76. — En particulier. a) MYTHOLOGIE et POÉSIE. La barque de Caron (populairement la barque à Caron), la barque fatale, infernale, ou simplement la barque. " La nacelle dans laquelle les anciens poètes supposaient qu'après la mort les âmes traversaient le Styx pour entrer dans les enfers " (Dictionnaire de l'Académie Française). Par extension, la mort. Passer dans la barque (de Caron). Mourir : Ø 8. Ah! je voudrais par quelque pouvoir de conjuration que lui aussi [Allan] m'endorme avec lui pour toujours, me fasse mourir à ce monde de fantômes, et, couchés côte à côte dans la barque funèbre, glisser, enfin morts au monde, vers ce pays inconnu dont une malédiction l'exile et que tout lui rappelle. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 131. b) [La barque errante est le " symbole immémorial de la destinée humaine " (Huyghe, Dialogue avec le visible, 1955, page 336).] Entreprise, intérêts, affaires privées ou publiques. (Bien/mal) conduire, gouverner, mener la/sa barque. Commander; diriger bien ou mal ses propres affaires ou les affaires publiques : Ø 9. Comprends donc une bonne fois que j'ai résolu de mener seul ma barque. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 224. c) [La barque est le symbole de l'Église gouvernée par le pape, en tant que successeur de saint Pierre le pêcheur] La Barque de l'Apôtre, la barque du pêcheur : Ø 10. Voilà ce que j'ai vu par le nocturne espace, en ce monde où l'Agneau divin bêle et trépasse pour l'âme et pour la chair d'Adam dur et têtu; où le Sang qui nous lave a perdu sa vertu; où la barque de Pierre, aux trois courants livrée, heurte les rocs aigus, et s'en va, démembrée, en haute mer, portant, sous les cieux assombris, la pauvre Chrétienté qui charge ses débris. CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, 1878, page 346. — Familier. Mener (quelqu'un) en barque. (L')induire en erreur, (le) tromper, se moquer de (lui) : Ø 11.... quand je vous vois vous acharner à vous mener vous-même en barque, (...), quand je vous vois vous enfoncer dans le mensonge, (...), non que vous mentiez, (...)! mais parce que vous n'arrêtez pas de prendre le faux pour le vrai, de choisir le faux, de préférer le faux, j'ai envie de la prendre, votre tête, (...), et de la poser, crac, devant la vérité, la véritable vérité. JACQUES AUDIBERTI, Le Mal court, 1947, III, page 182. B.— Emplois techniques. 1. PÊCHE. " Sorte de viviers occupant toute la superficie d'une barque pour le transport du poisson vivant " (Nouveau Larousse illustré). 2. TECHNOLOGIE : Ø 12.... la gemme [de pin] est conservée dans d'immenses réservoirs en bois auxquels on donne le nom de barques. CHARLES COFFIGNIER, Les Vernis, 1921, page 118. a) " Cuve en bois utilisée dans l'industrie de la teinture et de l'apprêt des tissus, pour contenir certains bains dans lesquels on fera circuler l'étoffe à traiter " (Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE), 1959). b) " Sorte de bassin ou grand baquet pour les brasseurs " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)).

« parlant de poids lourds, camions, locomotives, etc.

(d'apr?s Glossaire des termes de marine (JULIEN LE CL?RE))?: ? 4.

? C'est Cl?ristin? dit la vieille [marchande de tabac] ...

Je n'ai pas encore ton tabac sous la main.

Tu m'as tout salop? en foutant mes trucs barque ? travers.

Ton tabac est l?-dessous dans ces caisses. JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, page 178.

Remarque?: 1.

Le mot est employ? en po?sie comme synonyme de navire (confer P?GUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 676 et GLOSSAIRE DES TERMES DE MARINE (JULIEN LE CL?RE) 1960).

2.

P?joratif.

" Le nom de barque se donne aussi par d?rision ? un b?timent qui a de mauvaises qualit?s " (DICTIONNAIRE DE MARINE (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ ) 1831).

? Par m?tonymie.

Ensemble de personnes install?es dans une barque?: ? 5.

Mais on verra qui je suis... Le p?re! Le Boeuf! Le patron!...

Allez! Tout le monde en bas.

(Il crie vers l'escalier.) Qu'elles d?valent toutes, toutes! La Parisienne, avec sa peinture! Les filles, les cousines, les pensionnaires, les employ?es! Toute la barque! Toute la barque! JACQUES AUDIBERTI, Les Femmes du Boeuf, 1948, page 124.

? [Par analogie de fonction] Barque a?rienne, barque-oiseau, barque volante (Le vocabulaire de l'aviation (LOUIS GUILBERT) 1965).

2.

Par m?taphore ou au figur?.

? 6.

Il y a dans les traditions litt?raires un double fleuve.

Le premier coule ? d?couvert; le second, occulte, fut jusqu'en ces derni?res ann?es insoup?onn?.

Ces deux litt?ratures roulent sur le m?me fond de sable?: l'homme et ses vieux malheurs; tr?s souvent, ils s'en vont, parall?les, l'un ? fleur de terre, l'autre dedans, ? portant au m?me but, le d?finitif oubli, d'identiques barques. R?MY DE GOURMONT, Esth?tique de la langue fran?aise, 1899, page 257.

? 7.

Ce petit gar?on qui, ? sept ans, d?barqua l?, d'un bateau que l'opulence de son p?re avait affr?t? pour l'amener de Guadeloupe en France faire ses ?tudes, y ?tait rapport? par les flots de la vie, dans la barque. »

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