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Définition et usage du mot: BASSE1, substantif féminin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BASSE1, substantif féminin. A.— [Dans une oeuvre musicale] Partie d'un morceau qui fait entendre les sons les plus graves et sur laquelle s'établissent les accords d'harmonie. Synonyme : Basse harmonique : Ø 1.... il [le courrier mélomane] me présentait aussitôt sa polka... pour que j'en ecrivisse la basse et l'harmonie... HECTOR BERLIOZ, Souvenirs de voyage, 1869, page 231. Ø 2. La Basse ne comportant d'ordinaire qu'une seule note exécutée par la main gauche,... HENRI REBER, Traité d'harmonie, 1949, page 9. 1. En particulier. — Basse noble, basse profonde. Partie qui exécute les sons les plus graves (plus grave que la basse-taille* et la basse-contre*) : Ø 3.... s'arrêtant, redressant gravement la tête, prenant une note de basse profonde qu'il tâcha de rendre harmonieuse, il ajouta : « et c'est si loyal! » MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 255. · Par métaphore : Ø 4.... des thèmes, pour lui [Byron] nouveaux, apparaissaient dans les vers qu'il écrivait alors. Au « vanité des vanités » qui formait la basse profonde de toute poésie byronienne se mêlaient des notes plus douces. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS. Lord Byron et le démon de la tendresse, tome 2, 1930, page 83. Ø 5. Un raidillon nous mène en moins de rien devant l'évêché, une bien jolie bâtisse du dix-huitième siècle, mélange de grès blond de Salamanque et d'une pierre bleutée qui fait une basse harmonique à cette chanson dorée. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 262. — Basse chiffrée. " Au xviiie. siècle (...) on créa des procédés d'enseignement pour apprendre l'Art de composer, parmi lesquels on faisait usage de basses composées de notes au-dessus desquelles on plaçait des chiffres correspondant aux intervalles formant des accords que les élèves devaient écrire ou jouer sur l'orgue ou le clavecin " (Dictionnaire général de l'art musical (PAUL ROUGNON) 1935). · Par métaphore : Ø 6.... les condors des Andes qui s'inscrivent comme des coulées de notes noires... entre les portées parallèles des Cordillières, dont les volcans enneigés sont les blanches en arpège ou les accords d'accompagnement, la basse chiffrée, le point d'orgue... BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 155. — Basse continue. " Lorsque s'accomplit tant à l'église qu'à la chambre et au théâtre, l'avènement du style monodèque, on adopta la figuration de la partie d'A [ccompagnement] sur une seule portée de basse, chiffrée ou non, dite basse continue ou continuo, que l'accompagnateur développait selon des formules convenues, sur l'instrument qui lui était familier " (Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, 1926, page 26). Basse contrainte. " Partie de basse dans laquelle un sujet, borné à un petit nombre de mesures, se reproduit sans cesse, tandis que le compositeur s'est astreint à varier le chant et l'harmonie dans les parties supérieures " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). Basse fondamentale. " Basse qu'on pourrait appeler théorique, parce qu'elle n'est formée que des sons fondamentaux de l'harmonie " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). · Par comparaison : Ø 7..., dans une tête philosophique, il n'y a point, et il ne peut y avoir, de questions entièrement indépendantes et substantiellement isolées. On y trouve, au contraire, comme une basse continue, le sentiment, le son fondamental d'une dépendance latente, quoique plus ou moins prochaine, entre toutes les pensées qu'elle contient ou pourrait jamais contenir. PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 140. Ø 8.... ces voix d'enfants, ces cris, ces chocs dans la maison de granit et de sapin près de la mer... Ces sursauts de l'ouïe dont le chant de cuisson et de frisson, le soyeux et homogène froissement forme la base, ou la basse continue, donne aussi l'idée, au possesseur de l'oreille philosophique, — sous l'apparence de vie, de vacarme et de jaillissement, — d'une dissipation, dépense. PAUL VALÉRY, Tel quel II, 1943, page 23. 2. Par analogie. Des basses sourdes, caverneuses : Ø 9.... au milieu de la canonnade sourde des vagues, sous un rayon de soleil passager, on entendit nasiller un disque et — sur la basse inégale du ressac, au milieu de la grande caisse de résonance des nuages et de l'eau — sans trace aucune de vulgarité. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 14. · Un bruit de basse profonde (noble), qui fait entendre des sons très graves : Ø 10. À force de pas et de glissements d'autos dans tous les quartiers s'était élevé un grondement de basse noble qui ondulait sur un mouvement de respiration logique, mais surhumaine. Il soutenait le ténor déchirant des tramways, frottant la courbe des rails dans les détours du boulevard... JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 316. B.— Voix de basse. Voix apte à chanter les parties basses : Ø 11. En un clin d'oeil nous arrivâmes à la brasserie où tous les soirs une société chorale d'Allemands graves vient prendre son bock et chante gratis, avec d'effroyables voix de basse et des hurlements qui se marient au bruit du Rhin, les choeurs de tous les opéras de Wagner, de Weber et de Gluck. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1869, page 130. — Spécialement (Voix de) basse noble ou profonde, voix la plus grave. Basse chantante. " Voix de basse (...) (qui) ne le cède en rien aux voix aiguës pour le charme et la légèreté " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). — Par métonymie. Celui qui a une voix de basse : Ø 12.... Remorini... belle basse, et qui a une voix très flexible, très travaillée, chose rare dans les basses... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Rome, Naples et Florence, tome 1, 1817, page 19. C.— Instrument de musique exécutant les parties basses. — Basse de viole, basse de violon. Instruments à cordes, ancêtres du violoncelle. Basse à cordes. Violoncelle : Ø 13. Quatre petits démons, sous un archet de fer, font ronfler et mugir quatre basses géantes. Un gras soprano tord ses mâchoires béantes. THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 181. Remarque : Confer TÉNOT 1967 : " basse, abréviation de contrebasse ". — " Instrument de cuivre usité dans les musiques d'harmonie et de fanfare " (Dictionnaire général de l'art musical (PAUL ROUGNON) 1935). — Les basses d'un instrument. Les grosses cordes. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux. — Expression familière. Doucement les basses. Expression qui sert à modérer les paroles ou l'action de quelqu'un : Ø 14. AURÉLIE — Écoute, je vais te dire la vérité. LE BOULANGER — Oh! Doucement les basses, mon petit coeur. C'est encore un truc comme les trucs de M. le Curé, ça : il faut regarder les choses en face... Un peu de vérité, je ne dis pas, mais beaucoup de vérité... Je me fais vieux, qu'est-ce que tu veux, une clarté un peu vive ça me gêne, ça me pique les yeux. JEAN GIONO, La Femme du boulanger, 1943, III, 15, page 343. Remarque : 1. En argot la basse, la terre (confer ÉTUDES DE PHILOSOPHIE COMPARÉE SUR L'ARGOT ET SUR LES IDIOMES ANALOGUES PARLÉS EN EUROPE ET EN ASIE (FRANCISQUE MICHEL) 1856, LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE FRANÇAIS (LORÉDAN LARCHEY ) 1880, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907, LA RUE 1954 et DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1965). 2. Manège. " Pente douce sur laquelle on dresse le cheval à galoper et à plier les jambes " (LITTRÉ; attesté dans la plupart des dictionnaires généraux).

« ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itin?raire espagnol, 1933, page 262.

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" Au xviiie.

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les condors des Andes qui s'inscrivent comme des coul?es de notes noires...

entre les port?es parall?les des Cordilli?res, dont les volcans enneig?s sont les blanches en arp?ge ou les accords d'accompagnement, la basse chiffr?e, le point d'orgue... BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 155.

? Basse continue.

" Lorsque s'accomplit tant ? l'?glise qu'? la chambre et au th??tre, l'av?nement du style monod?que, on adopta la figuration de la partie d'A [ccompagnement] sur une seule port?e de basse, chiffr?e ou non, dite basse continue ou continuo, que l'accompagnateur d?veloppait selon des formules convenues, sur l'instrument qui lui ?tait familier " (Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, 1926, page 26).

Basse contrainte.

" Partie de basse dans laquelle un sujet, born? ? un petit nombre de mesures, se reproduit sans cesse, tandis que le compositeur s'est astreint ? varier le chant et l'harmonie dans les parties sup?rieures " (Dictionnaire g?n?ral des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (TH?ODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882).

Basse fondamentale.

" Basse qu'on pourrait appeler th?orique, parce qu'elle n'est form?e que des sons fondamentaux de l'harmonie " (Dictionnaire g?n?ral des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (TH?ODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882).

? Par comparaison?: ? 7..., dans une t?te philosophique, il n'y a point, et il ne peut y avoir, de questions enti?rement ind?pendantes et substantiellement isol?es.

On y trouve, au contraire, comme une basse continue, le sentiment, le son fondamental d'une d?pendance latente, quoique plus ou moins prochaine, entre toutes les pens?es qu'elle contient ou pourrait jamais contenir.. »

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