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Définition et usage du mot: BÉATITUDE, substantif féminin.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BÉATITUDE, substantif féminin. A.— RELIGION, MYSTIQUE. 1. Félicité éternelle que goûte l'homme jouissant de la vision de Dieu : Ø 1. Comme l'intuition appartient à l'entendement, la délectation appartient à la volonté : ainsi, connaissance et amour, la béatitude est l'homme élevé à sa plus haute puissance. À un autre point de vue, la béatitude est Dieu même se donnant en possession. L'homme et Dieu, le sujet et l'objet, se touchent, mais ne se confondent pas; le fini subsiste distinct, en présence de l'infini. FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 188. Ø 2. La conséquence de la perfection, c'est la béatitude. Dieu est infiniment heureux, parce qu'il est infiniment parfait. Ayant donc appelé le monde à jouir de sa perfection, il a dû l'appeler aussi à jouir de sa béatitude;... PÈRE HENRI-DOMINIQUE LACORDAIRE, Conférence de Notre-Dame, 1848, page 117. Ø 3.... c'est alors que nous n'aurions plus rien à dire. Car ce serait que nous serions dans le royaume. Dans le royaume où l'on ne dit plus rien, où l'on n'a plus rien à dire. Car ce serait que nous partagerions avec eux la béatitude éternelle. Ce serait que nous partagerions leur béatitude éternelle. Leur béatitude. La béatitude qu'ils ont gagnée. Dans le royaume où l'on ne dit plus rien, parce que l'on n'a plus rien à dire. CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 157. Ø 4.... la fin de la politique n'est pas Dieu lui-même, et donc, si élevée qu'elle soit par ailleurs, elle est infiniment au-dessous de la fin de la morale, qui est Dieu lui-même, souveraine béatitude de l'homme... JACQUES MARITAIN, Primauté du spirituel, 1927, page 202. 2. Perfections évangéliques exaltées par le Christ dans le sermon sur la Montagne (Matthieu V, 1-12; Luc VI, 20-22) comme moyens d'accéder à la félicité de la " vie éternelle " : Ø 5. À ce jour donc de la Toussaint de 1608, un écolier des Bernardins, à défaut des Capucins que, dans son premier feu, M. Arnauld avait fait exclure, s'en vint prêcher à Port-Royal; il le fit assez bien, et s'étendit fort sur la huitième béatitude : Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 105. — Par extension. a) Sérénité apportée à l'âme par la contemplation : Ø 6. Il resta longtemps plongé dans la béatitude de l'extase et se laissant enivrer par tout cela, laissant son âme humer par tous ses pores l'harmonie et les délices de ce ciel diaphane, si large et si pur... GUSTAVE FLAUBERT, Smarh, 1839, page 93. Ø 7. Le repos de la paresse est un charme secret de l'âme qui suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres résolutions. Pour donner enfin la véritable idée de cette passion, il faut dire que la paresse est comme une béatitude de l'âme, qui la console de toutes ses pertes et qui lui tient lieu de tous les biens. ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1099. b) Sérénité de la nature dans certaines circonstances : Ø 8.... tu te montres myope et crédule s'il te vient de t'inquiéter des plaintes comme des jurons dont ils se caressent le coeur, et leur expédies tes chanteurs aux confitures sucrées qui nieront les périls de la soif et leur vanteront la béatitude des crépuscules dans le désert. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 930. c) Euphorie caractéristique de certains états pathologiques et pouvant résulter de l'usage des stupéfiants : Ø 9. Puis un morne abattement succède petit à petit, une sorte de lassitude morale et physique, approchant de ce marasme plein de béatitude qui se manifeste chez les peuples qui font abus du hachisch. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 225. Ø 10. Ce sentiment de « spiritualité » est caractéristique des états de béatitude pathologique; états d'inaction complète, ils s'accompagnent d'une conscience aiguë de perfection et de sainteté personnelle,... EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 744. d) Euphorie obtenue par la satisfaction des appétits naturels : Ø 11.... c'est une femme à soupers. Elle est déjà empâtée, elle tourne à l'oie grasse. Elle contait à son amie un dîner récent, un joli gueuleton, les vins, le café, le service, en tournant les yeux avec une béatitude gastronomique. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 2. Ø 12. Le repas commença. Ce fut un de ces repas lorrains avec un défilé de plats interminable, qui assoient au bord de la table les robustes appétits, les assoupissent dans la béatitude des digestions commencées. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 41. B.— HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE. " Titre honorifique donné d'abord aux évêques et réservé actuellement aux patriarches orientaux " (Larousse du XXe. siècle en six volumes) : Ø 13. Mais, Très-Saint-Père, quand pourrez-vous m'entretenir des travaux qui vont m'être confiés? Quand, où, comment vais-je employer d'abord mes forces au service de votre béatitude? LE PAPE. — Monsignor Civitale vous renseignera. HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, II, 6, page 480. C.— Argot. D'après l'expression faire le béat. " Roulement de service allégé, à permissions collectives " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme béatitudinaire, adjectif, synonyme de béatifiant Béatitudinaires langueurs (LÉON BLOY, Histoires désobligeantes, 1894, page 101).

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c'est une femme à soupers.

Elle est déjà empâtée, elle tourne à l'oie grasse.

Elle contait à son amie un dîner récent, un joli gueuleton, lesvins, le café, le service, en tournant les yeux avec une béatitudegastronomique. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 2.Ø 12.

Le repas commença.

Ce fut un de ces repas lorrains avec un défilé de plats interminable, qui assoient au bord de la table les robustes appétits, lesassoupissent dans la béatitude des digestions commencées. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 41. B.— HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.

" Titre honorifique donné d'abord aux évêques etréservé actuellement aux patriarches orientaux " (Larousse du XXe.

siècle ensix volumes) :Ø 13.

Mais, Très-Saint-Père, quand pourrez-vous m'entretenir des travaux qui vont m'être confiés? Quand, où, comment vais-je employer d'abord mes forcesau service de votre béatitude? LE PAPE.

— Monsignor Civitale vous renseignera.HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, II, 6, page 480. C.— Argot.

D'après l'expression faire le béat.

" Roulement de service allégé,à permissions collectives " (Dictionnaire historique des argots français (GASTONESNAULT)).Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme béatitudinaire,adjectif, synonyme de béatifiant Béatitudinaires langueurs (LÉON BLOY, Histoiresdésobligeantes, 1894, page 101). Pge p. »

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