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Définition et usage du mot: BESOGNE, substantif féminin.

Publié le 03/11/2015

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Définition et usage du mot: BESOGNE, substantif féminin. A.— [La tâche en tant que devant se faire] 1. Ensemble de tâches (plus ou moins pénibles) que l'on s'impose ou qui sont imposées à soi. Être accablé, surchargé de besogne. 2. Par métonymie. a) Tâche (plus ou moins pénible) en tant que particulière. Une rude besogne; se mettre à la besogne : Ø 1. Il [Ch. Bovary] accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu'il broie. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 9. Ø 2. De là à appeler le chef « cher maître », comme fait Lesable, et à partir à six heures et demie, et à emporter de la besogne à domicile, il y a loin. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Héritage, 1884, page 465. Ø 3. Il était bien d'elle, ce petit Daniel, pensa Rose-Anna. Il n'abandonnerait jamais une recherche, une besogne, un devoir. Jusqu'au bout, dans le noir, dans la solitude, il suivrait sa petite idée fixe. Elle voulut du moins chercher à simplifier cette tâche qu'il s'était imposée. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 273. SYNTAXE : Une besogne facile; la besogne quotidienne; accomplir, continuer, faire une (sa) besogne; être occupé à une besogne; (la) besogne faite, terminée. — Résultat du travail : Ø 4. Donc j'aurai un maître, un supérieur, un chef à qui il faudra obéir, à qui j'irai porter la besogne, l'ouvrage, et qui sera là, assis dans son fauteuil, à examiner tout, à compter les virgules passées, les lignes de travers, les mots oubliés, et qui me grondera sur ma mauvaise écriture, et me bousculera comme un valet...! GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale. 1845, page 21. b) Tâche particulière en tant qu'effort. Ce n'est pas une mince besogne (que) de + infinitif Il n'est pas facile de : Ø 5. Mais Tartarin eut beau se presser, ce n'était pas une mince besogne d'arracher au sommeil les délégués... ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 232. Remarque : L'usage classique et les écrivains qui s'en inspirent construisent le mot sans article dans un syntagme du type de + adjectif + substantif; cet usage ne reste quelque peu vivant qu'avec les adjectifs bon et beau : Ø 6. Il débarquait de la campagne encore tout chaud des événements qu'il avait lus : « ah! » s'écriait-il, « que je suis aise de vous voir! Voilà de belle besogne! J'espère que nous autres, au Luxembourg, nous ferons notre devoir. » FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 657. — Par euphémisme : Ø 7. « Le couteau, pensa-t-il, est un ami silencieux et discret, avec lequel on fait sans bruit ni trompette de belle et bonne besogne;... » PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 515. 3. Locution. Abattre de la besogne. Travailler vite Dormir sur la besogne. Travailler trop lentement. Aller vite en besogne. Être (trop) expéditif; en particulier être trop prompt à faire l'amour : Ø 8. Enfin, elle s'est donnée comme une vraie fille. Je n'ai jamais vu une femme de la société aller si vite et si effrontément en besogne, avec une telle impudeur et une insouciance si grande de sa réputation, de sa position. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1247. — Parfois ironique. Faire bonne besogne. S'occuper très activement, et avec de grandes chances de succès, d'une chose : Ø 9. On dit, d'ailleurs, qu'un mot d'ordre a été donné à la presse française : ne pas attirer l'attention sur les affaires balkaniques, pour ne pas compliquer la tâche des diplomates... Mais, dans le parti, on se démène! Et, ma foi, on a tout l'air de faire bonne besogne! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 230. · N'avoir pas besogne faite. N'avoir pas la tâche facile : Ø 10. Messieurs les gens du roi, entre la chancellerie et la grande aumônerie, n'ont pas besogne faite, et sont en peine souvent. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Gazette du village, 1823, page 185. — Locutions proverbiales. Faire plus de bruit que de besogne : Ø 11. Quand on a gravi les escaliers de Bourmont et qu'on atteint les vieux tilleuls, on a sous ses pieds le vieux moulin de Quiquengrogne. Est-ce celui qui fait plus de bruit que de besogne? MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 83. B.— Péjoratif. [La tâche en tant que pénible (confer A 2 b)] Corvée. Transformer le travail en besogne (JEAN GIONO, Poids du ciel, 1938, page 284) : Ø 12. Tous ces ducs, tous ces maréchaux ont été par toute l'Europe, crachant sur les grands et l'aristocratie des autres pays; et voilà maintenant que les autres viennent ici pour leur rendre les mêmes mépris. SAUT. — C'est ce qu'il faut. C'est excellent. ART. — Oh! c'est excellent! Ils nous évitent la peine de nous débarrasser d'eux. Ils font la besogne eux-mêmes. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1828, page 405. Ø 13. Tu persistes à m'imposer cette besogne... cette corvée? ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Un Mariage sous Louis XV, 1841, page 155. Ø 14. [Goiran] m'a parlé de son métier comme d'une besogne. Pourtant! enseigner l'histoire à Henri-IV ne devrait pas être une tâche ingrate, sans joie. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 966. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 329. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 976, b) 4 413; XXe. siècle : a) 5 845, b) 3 190. Forme dérivée du verbe "besogner" besogner BESOGNER, verbe. I.— Emploi intransitif. A.— Vieilli ou commun. Faire sa besogne, travailler : Ø 1. Il faut noter que le gain considéré aux champs est le gain obtenu par l'effort corporel. Qui ne besogne pas de ses bras, ne fait rien. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 226. — [Le sujet est un nom collectif] : Ø 2. Tout à côté du pavillon des Henrouille besognait à présent une petite usine avec un gros moteur dedans. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 404. B.— Travailler péniblement, s'occuper de travaux médiocres pour un maigre résultat. Les deux paysans besognaient dur sur la terre féconde pour élever tous leurs petits. (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Aux champs, 1882, page 75) : Ø 3. Tous les hommes devraient travailler dans la joie, comme des artistes; mais ils besognent tous, comme des salariés... ROGER MARTIN DU GARD, Un Taciturne, 1932, page 1271. — Besogner à + infinitif Elles besognent à coudre des sacs de toile rugueux (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1077 ). C.— Faire l'amour avec une femme : Ø 4. Croyez-moi... allez voir votre maîtresse aujourd'hui même, tout de ce pas, et besognez si bien que dans neuf mois vous puissiez rendre à la république un citoyen en échange de celui que vous lui avez fait perdre. PROSPER MÉRIMÉE, Chronique du règne de Charles IX, 1829, page 118. II.— Emploi transitif. Ouvrier qui besogne mal tout ce qu'il fait (Larousse du XXe. siècle en six volumes). — Régionalisme : Ø 5. Raboliot lui aussi travaillait à l'embauche : (...), sa cognée frappait juste et raide au pied des arbres qu'elle besognait;... MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 27. — Rare. Faire l'amour avec une femme. Je me prends à la besogner sauvagement (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 104 ). Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) considèrent le mot comme " familier " La plupart des dictionnaires du XIXe. ainsi que Larousse du xxe. siècle en six volumes considèrent que le mot " vieillit " ou " est vieilli " alors que les autres dictionnaires généraux du XXe. siècle le signalent sans commentaire (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) indique comme " vieilli " seulement le sens érotique). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 66.

« les mots oubli?s, et qui me grondera sur ma mauvaise ?criture, et me bousculera comme un valet...! GUSTAVE FLAUBERT, La Premi?re ?ducation sentimentale.

1845, page 21.

b) T?che particuli?re en tant qu'effort.

Ce n'est pas une mince besogne (que) de + infinitif Il n'est pas facile de?: ? 5.

Mais Tartarin eut beau se presser, ce n'?tait pas une mince besogne d'arracher au sommeil les d?l?gu?s... ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 232.

Remarque?: L'usage classique et les ?crivains qui s'en inspirent construisent le mot sans article dans un syntagme du type de + adjectif + substantif; cet usage ne reste quelque peu vivant qu'avec les adjectifs bon et beau?: ? 6.

Il d?barquait de la campagne encore tout chaud des ?v?nements qu'il avait lus?: ? ah! ? s'?criait-il, ? que je suis aise de vous voir! Voil? de belle besogne! J'esp?re que nous autres, au Luxembourg, nous ferons notre devoir.

? FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, M?moires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 657.

? Par euph?misme?: ? 7.

? Le couteau, pensa-t-il, est un ami silencieux et discret, avec lequel on fait sans bruit ni trompette de belle et bonne besogne;...

? PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 515.

3.

Locution.

Abattre de la besogne.

Travailler vite Dormir sur la besogne.

Travailler trop lentement.

Aller vite en besogne.

?tre (trop) exp?ditif; en particulier ?tre trop prompt ? faire l'amour?: ? 8.

Enfin, elle s'est donn?e comme une vraie fille.

Je n'ai jamais vu une femme de la soci?t? aller si vite et si effront?ment en besogne, avec une telle impudeur et une insouciance si grande de sa r?putation, de sa position. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1247.

? Parfois ironique.

Faire bonne besogne.

S'occuper tr?s activement, et avec de grandes chances de succ?s,. »

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