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Définition et usage du mot: BLAGUE2, substantif féminin.

Publié le 04/11/2015

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Définition et usage du mot: BLAGUE2, substantif féminin. A.— Vieux, au singulier. Faconde creuse, hâbleuse ou mystificatrice; verve amusante ou railleuse : Ø 1.... rien d'amusant comme de voir la plaisanterie voltigeante, l'asticotage de sang-froid, la gouaillerie et la blague bien élevée de Giraud, la piquant et la harcelant comme un toréro qui pique des banderilles. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 286. SYNTAXE : Avoir de la blague, avoir une fameuse blague; n'avoir que (de) la blague, n'avoir aucune blague; parler (de quelque chose) avec blague; mettre une sourdine à sa blague. — Par métonymie : Ø 2. Cette ressemblance bourgeoise de sa cervelle [de Flaubert] avec la cervelle de tout le monde, (...) il la dissimule par des paradoxes truculents, des axiomes dépopulateurs, des beuglements révolutionnaires, (...). La violence de l'exagération avoue et confesse bien vite, près des fins observateurs, la blague du verbe. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1873, page 932. — Par extension au singulier et au pluriel. Action inconsidérée, faute commise par légèreté, sottise : Ø 3. — Vous êtes idiots, tous les deux, dit-il, avec vos réunions. Un jour, à force de faire des blagues, vous vous ferez ramener ici par les flics... JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 20. · Pas de blague(s)! Pas de sottise(s)! Pas d'imprudence(s). B.— Histoire inventée pour mystifier quelqu'un. Raconter des blagues : Ø 4. Dans toutes les comédies du monde, les fils inventent un tas de blagues pour carotter leur père, afin d'en soutirer de l'argent. Je n'ai aucune blague à inventer, mais j'ai besoin d'argent... GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1842, page 121. Ø 5. — Dans mes adultères de début, dit-il, je ne pouvais pas cacher à ma femme que je la trompais. Alors, je le lui disais, sous forme de blague, en farce. Elle ne me croyait pas, et j'étais quitte avec ma conscience. JULES RENARD, Journal, 1898, page 513. · Locution. Sans blagues. Formule exclamative ou interrogative de doute ou d'étonnement, ou ironique exprimant le fait que l'on n'a pas été mystifié par son interlocuteur. SYNTAXE : Débiter de mauvaises blagues (sur le compte de quelqu'un); poser, lâcher, coller des blagues (à quelqu'un); pousser une blague; (faire) gober une blague (à quelqu'un). Sans blague (aucune), blague à part, pas de blague, blague dans le coin. Sérieusement, sans vouloir tromper. — Par métonymie. Plaisanterie, raillerie, rigolade : Ø 6. À dire vrai, l'on ne prenait pas Wilde bien au sérieux, et ce qui commençait à percer de son être réel, semblait une affectation de plus : on se scandalisait un peu, mais surtout on le prenait à la blague, on se gaussait. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 582. Ø 7.... comme tous les gens des générations qui ont précédé la mienne, il n'avait pas le sens de la blague. Grand-père n'admettait pas que l'on pût rire de ce qu'on appelait alors des « sentiments généreux ». SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 234. SYNTAXE : faire quelque chose par blague; prendre, traiter quelque chose à la blague; prendre quelque chose en blague. — Par extension. Propos ou actes destinés à amuser quelqu'un ou à s'amuser à ses dépens : Ø 8. Ensuite arrivaient les farces, les soudaines évocations des bonnes blagues, dont on se tordait après des années. Oh! le matin où l'on avait brûlé dans le poêle les souliers de Mimi-La-Mort,... ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 36. SYNTAXE : Faire des blagues sur quelqu'un ou quelque chose, avec quelque chose Plaisanter sur, à propos de quelqu'un ou quelque chose Blague contre quelque chose; jouer, faire des blagues, une bonne, une sale, une mauvaise blague à quelqu'un. Lui jouer, lui faire des tours, un mauvais tour. · Faire la blague de + infinitif : Ø 9. La Guillaumette ayant constaté que l'horloge marquait exactement neuf heures, fit la blague de rendre l'appel, le litre tenu à bout de bras, à la façon d'une chandelle : — silence à l'appel! Manque personne, mon lieutenant! GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, page 97. · Par ironie : Ø 10.... il [Lazare] se résignait quand même à être médecin; autant cette blague-là qu'une autre; rien n'était drôle au fond. ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 851. · Par métaphore : Ø 11. Ah! oui, de construire une espèce de digue, un balisage, en bas du potager, pour prévenir les petites blagues annuelles de la rivière... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Duo, 1934, page 218. Remarque : On rencontre dans la documentation les néologismes a) Blaguologie, substantif féminin Répétition blagueuse, hâbleuse. Vous avez dénoncé la blaguologie des mots (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 2, 1898-1902, page 247). b) Blagomachie, substantif féminin Dispute, querelle à propos de choses qui ne sont que des blagues. C'est de la blagomachie (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1902-04, page 112). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 926. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 164, b) 2 111; XXe. siècle : a) 2 459, b) 1 182. Forme dérivée du verbe "blaguer" blaguer BLAGUER, verbe. Familier. I.— emploi absolu. A.— 1. Dire des blagues, généralement en société : Ø 1. Arrivé au grand moment pendant qu'Odru me visait et ce me semble que son pistolet ratait plusieurs fois, j'étudiais les contours du petit rocher T. Le temps ne me sembla point long (...). En un mot je ne jouai point la comédie, je fus parfaitement naturel, point vantard mais très brave. J'eus tort, il fallait blaguer, avec ma vraie résolution de me battre je me serais fait une réputation dans notre ville où l'on se battait beaucoup,... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 346. — Par extension. Dire (parfois faire) quelque chose de manière insouciante, pour faire rire ou pour amuser : Ø 2. Tout le monde est ami intime. On cause, on parlotte, on blague. Les meilleurs font des politesses aux dames. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1849, page 105. Ø 3. — Pourquoi que t'as fait ça, Georgina? Pourquoi que t'as fait ça? Elle haussa les épaules : — On blaguait. Histoire de rire... ça se fait à la fin d'une danse... — Tu ne devais pas faire ça... MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 175. · [Avec l'idée que la plaisanteriepourrait aller trop loin] : Ø 4.... le monde du dimanche arrive, et l'on cause, et l'on blague, et l'on s'emporte, et l'on s'indigne, et peu à peu Daudet se mêle à la causerie, au rire ou à la colère des paroles,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 461. · Par brachylogie. [En construction incise] Dire en plaisantant : Ø 5. — Tiens, dit Lévesque l'apercevant, je pensais justement à toi, le volontaire... Viens-tu faire du recrutement dans Saint-Henri? Plaisanta-t-il avec un sourire où le cynisme habituel se tempérait d'amitié. — Oui, je viens te chercher, blagua Emmanuel. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 78. 2. Par euphémisme. Dire des mensonges : Ø 6. PHELLION. — Il [Bixiou] avance légèrement des choses hasardées. FLEURY. — Dites donc qu'il ment, qu'il blague!... HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1837, page 230. B.— [Avec un complément prépositionnel marquant le propos de la blague] 1. Plaisanter au sujet de quelqu'un ou de quelque chose Blaguer sur (quelqu'un ou quelque chose); blaguer de (quelque chose); les petits journaux qui n'ont rien à faire ne manqueraient pas de blaguer sur les regards de flamme, les bras blancs, le génie, etc. (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 6 ). — [Avec un double complément de proposition, l'un concernant la personne, l'autre la chose] Nous blaguions sur Léger avec ses pantoufles du matin (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1840, page 64 ). 2. Ne pas blaguer avec quelqu'un ou quelque chose Prendre au sérieux quelqu'un ou quelque chose. On ne blague pas ainsi avec un brave Father Tom (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 234 ). — Par litote. Ne pas blaguer avec quelque chose Prendre quelque chose (une tâche, etc.) très au sérieux, ne pas admettre que quelque chose soit traité à la légère (confer ne pas plaisanter avec quelque chose) : Ø 7. [Les soldats : Le général tire de sa main la sentinelle qui s'endort!] Il ne blague pas avec le service. GEORGES D'ESPARBÈS, Le Briseur de fers, 1908, page 144. II.— Emploi transitif. A.— Blaguer quelqu'un. 1. Se moquer de quelqu'un sans méchanceté, pour faire rire. Gomar était saoul. On le blaguait. Il entendait la plaisanterie (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 102) : Ø 8. D'autres fois, quand il était de belle humeur, il se moquait d'elle, il la blaguait. Vrai! un joli morceau pour les hommes, une sole tant elle était plate, et avec ça des salières aux épaules, grandes à y fourrer le poing! ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 723. — En particulier : Ø 9. Valdemosa, en nous parlant des facilités et du bien-être de son pays, nous a horriblement blagués. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 2, 1812-76, page 113. 2. [Avec un complément prépositionnel marquant le propos de la blague] Blaguer quelqu'un sur quelque chose, de + infinitif : Ø 10. L'amusant, c'est que le gros benêt d'aveugle blaguait les frères sur leur cécité,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 446. Ø 11. Il prétend qu'il est russe, qu'il possède je ne sais combien de mille « âmes ». Alors, naturellement, pendant la guerre russo-japonaise, tout le monde le blaguait de rester à Montmartre à faire du patriotisme de café. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 836. B.— Blaguer quelque chose. Railler quelque chose, se moquer de quelque chose : Ø 12. Le gamin de Paris, c'est Rabelais petit. (...). Il s'étonne peu, s'effraye encore moins, chansonne les superstitions, dégonfle les exagérations, blague les mystères, tire la langue aux revenants... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 688. III.— Emploi pronominal. — Emploi pronominal réfléchi. Se moquer de soi-même : Ø 13. Cré nom! que ce feu est chaud. Il faut que je me tourne. Je vais me cuire le côté gauche maintenant En présentant la hanche à la flamme, une drôlerie lui vint, et elle se blagua elle-même, en bonne bête, heureuse de se voir si grasse et si rose, dans le reflet du brasier. — Hein? J'ai l'air d'une oie... oh! c'est ça, une oie à la broche... ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1274. — Emploi pronominal réciproque. Se moquer, se railler mutuellement. Il faut bien se blaguer un peu, hein? On ne peut pas toujours être sérieux (HENRY BATAILLE, Maman Colibri, 1904, page 21 ). Remarque : On rencontre dans la documentation les néologisme d'auteur a) Blaguable, adjectif. Qui peut être blagué. Ce qu'il y a de plus facilement blaguable par le bon goût critique d'un reporter (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 160). b) Blaguard, arde, adjectif. Blagueur. ... d'une jolie ironie blaguarde sans le feu aux mots (IDEM, ibidem, 1886, page 547). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 331. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 93, b) 833; XXe. siècle : a) 960, b) 306.

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il [Lazare] se résignait quand même à être médecin; autant cette blague-là qu'une autre; rien n'était drôle au fond. ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 851. · Par métaphore :Ø 11.

Ah! oui, de construire une espèce de digue, un balisage, en bas du potager, pour prévenir les petites blagues annuelles de la rivière... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Duo, 1934, page 218. Remarque : On rencontre dans la documentation les néologismes a) Blaguologie,substantif féminin Répétition blagueuse, hâbleuse.

Vous avez dénoncé lablaguologie des mots (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 2, 1898-1902, page 247).b) Blagomachie, substantif féminin Dispute, querelle à propos de choses qui nesont que des blagues.

C'est de la blagomachie (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome3, 1902-04, page 112). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 926.

Fréquence relativelittéraire : XIXe.

siècle : a) 164, b) 2 111; XXe.

siècle : a) 2 459, b) 1182. Forme dérivée du verbe "blaguer"blaguerBLAGUER, verbe.Familier.I.— emploi absolu.A.— 1.

Dire des blagues, généralement en société :Ø 1.

Arrivé au grand moment pendant qu'Odru me visait et ce me semble que son pistolet ratait plusieurs fois, j'étudiais les contours du petit rocher T.Le temps ne me sembla point long (...).

En un mot je ne jouai point la comédie,je fus parfaitement naturel, point vantard mais très brave.

J'eus tort, ilfallait blaguer, avec ma vraie résolution de me battre je me serais fait uneréputation dans notre ville où l'on se battait beaucoup,... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 346. — Par extension.

Dire (parfois faire) quelque chose de manière insouciante,pour faire rire ou pour amuser :Ø 2.

Tout le monde est ami intime.

On cause, on parlotte, on blague.

Les meilleurs font des politesses aux dames. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1849, page 105. Ø 3.

— Pourquoi que t'as fait ça, Georgina? Pourquoi que t'as fait ça? Elle haussa les épaules : — On blaguait.

Histoire de rire...

ça se fait à lafin d'une danse...

— Tu ne devais pas faire ça... MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 175. · [Avec l'idée que la plaisanteriepourrait aller trop loin] :Ø 4....

le monde du dimanche arrive, et l'on cause, et l'on blague, et l'on s'emporte, et l'on s'indigne, et peu à peu Daudet se mêle à la causerie, aurire ou à la colère des paroles,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 461. · Par brachylogie.

[En construction incise] Dire en plaisantant :Ø 5.

— Tiens, dit Lévesque l'apercevant, je pensais justement à toi, le volontaire...

Viens-tu faire du recrutement dans Saint-Henri? Plaisanta-t-ilavec un sourire où le cynisme habituel se tempérait d'amitié.

— Oui, je vienste chercher, blagua Emmanuel. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 78. 2.

Par euphémisme.

Dire des mensonges :Ø 6.

PHELLION.

— Il [Bixiou] avance légèrement des choses hasardées.FLEURY.

— Dites donc qu'il ment, qu'il blague!...HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1837, page 230. B.— [Avec un complément prépositionnel marquant le propos de la blague]1.

Plaisanter au sujet de quelqu'un ou de quelque chose Blaguer sur (quelqu'unou quelque chose); blaguer de (quelque chose); les petits journaux qui n'ontrien à faire ne manqueraient pas de blaguer sur les regards de flamme, les brasblancs, le génie, etc.

(GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 6 ).— [Avec un double complément de proposition, l'un concernant la personne,l'autre la chose] Nous blaguions sur Léger avec ses pantoufles du matin(GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1840, page 64 ).2.

Ne pas blaguer avec quelqu'un ou quelque chose Prendre au sérieux quelqu'un Pge p. »

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