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Définition et usage: FASCINE, substantif féminin.

Publié le 14/02/2016

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Définition et usage:

FASCINE, substantif féminin.

A.— Assemblage de menu bois, de branchages. Fascine de joncs, de bruyères. Synonyme : fagot. La petite serre était encombrée des cadavres séchés des grands

buis; ils s'empilaient, en fascines, au milieu de tronçons d'arbres fruitiers (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1192 ). Maurras passe en traînant des

fascines d'oliviers (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 21 ). J'aperçus alors, au bord du sentier, un abri constitué par un toit de fascines posant sur quatre piquets

(MARCEL AYMÉ, Le Passe-murailles, 1943, page 103 ).

B.— TECHNOLOGIE.

1. Fagot de menus branchages maintenus étroitement serrés par des liens, qui est employé dans les travaux de terrassement, d'hydraulique, de fortification, etc.

Digues en fascines, réfrigérant à fascines. Les divers étages [du réfrigérant] (...) sont tous (...) garnis d'un lit de fascines ou fagots de même bois (LOUIS SER, Traité

de physique industrielle, 1890, page 592 ). On maintient les parements de la mine avec des garnissages formés (...) de fascines (JULIEN-NAPOLÉON HATON DE

LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 653 ). Dès le seuil de ce village on marchait sur les fascines qui bouchaient un trou de la route

(JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 133 ). La tranchée était plutôt bâtie que creusée, composée de sacs, de fascines et de claies (JEAN GUÉHENNO,

Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 193 ).

2. Spécialement, vieux. domaine militaire Fagot recouvert d'une matière très inflammable employé comme artifice incendiaire. Fascines résineuses. Deux mille

boeufs, portant aux cornes des fascines enflammées (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 21 ).

Remarque : Les dictionnaires (dont Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)) enregistrent a) Fascinage, substantif masculin

α ) \" Ouvrage fait de fascines pour défendre une berge ou soutenir un terrain \" (Vocabulaire forestier (QUÉBEC), 1946 β ).) \" Opération qui consiste à garnir de

fascines \" (Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). b) Fasciner, verbe transitif \" Garnir, couvrir de fascines

\" (Vocabulaire forestier (QUÉBEC), 1946).

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3

Forme dérivée du verbe \"fasciner\"

fasciner

FASCINER, verbe transitif.

A.— Exercer un attrait irrésistible, soumettre à sa domination par la puissance du regard. Je vois ferrer un cheval fougueux; un hussard le fascine par le regard et le

contient immobile (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 1, 1838, pages 24-25) :

Ø 1.... je rencontre toujours ses yeux (...) de loup attachés sur les miens (...). Veut-il me fasciner à la manière des sorciers finnois?

PROSPER MÉRIMÉE, Les Débuts d'un aventurier, 1853, page 330.

— Par extension. Attirer irrésistiblement le regard, le captiver. Le jour, les vitrines fascinent la vue. La vue de la mer (...) l'avait fascinée de son mirage magnétique

(AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Indiana, 1832, page 237 ). Cette horloge dont le balancier me fascinait (FRANÇOIS

MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 23) :

Ø 2. La lampe électrique n'est plus un appareil d'éclairage, c'est une machine à fasciner, un appareil à anéantir.

PAUL MORAND, New-York, 1930, page 164.

B.— Au figuré. Subjuguer, tenir sous son empire, sous sa domination, sous son influence. Fasciner l'esprit de quelqu'un. Fascinez-le par de doux prestiges, plongez-le

dans une mer d'illusions (GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, 1re. partie, page 66 ). L'élève Dargelos fascinait les élèves (JEAN COCTEAU, La Fin du

Potomak, 1940, page 117) :

Ø 3. ANNA [à sa soeur] . — Eh! bien, dis-le à mon père; résiste-lui.

CAROLINE. — Impossible, il me fascine... À tout ce qu'il me dira, je répondrai : oui...

HONORÉ DE BALZAC, L'École des ménages, 1839, II, 10, page 438.

— En particulier. Éblouir, charmer vivement, plaire. Être fasciné par quelqu'un, par la beauté d'un visage, par le théâtre. Vous m'avez fasciné (...) je suis sous le

charme (EUGÈNE LABICHE, Un Jeune homme pressé, 1848, 4, page 355) :

Ø 4. Madame de Bargeton avait soudain voué un culte à l'idole du jour, dont les manières, l'esprit et l'entourage l'avaient séduite, éblouie, fascinée.

HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 182.

— Emploi pronominal réfléchi. La conscience se fascine sur un fourmillement d'impressions (JEAN-PAUL SARTRE, L'Imaginaire, 1940, page 216 ). Réciproque.

Dix minutes durant ils se fascinèrent, les yeux rivés aux yeux (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 46 ).

Remarque : On rencontre dans la documentation a) Fascinable, adjectif. Qui est apte à être fasciné. Ce qu'il y a de bas, et aussi de fascinable en chaque être était

appelé là avec la plus sauvage véhémence (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 390). b) Fascinatoire, adjectif. Qui a le pouvoir de fasciner.

Nous offrons deux mille francs (...) pour un monstre japonais, un bronze fascinatoire, que je ne sais quoi nous dit que nous devons posséder (EDMOND ET JULES

DE GONCOURT, Journal, 1868, page 460). c) Fasciné, ée, participe passé adjectivé Pris sous une fascination. Une perdrix fascinée. Un être fasciné, sans liberté, et

qui à ce titre ne compte plus pour moi (MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 194).

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 297. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 338, b) 269; XXe. siècle : a) 346, b) 625

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