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Définition et usage: FÉERIE, substantif féminin.

Publié le 14/02/2016

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Définition et usage:

FÉERIE, substantif féminin.
 
A.— [En référence à la nature des fées]
 
1. Vieux. Pouvoir magique des fées. Il fut transporté à Babylone par art de féerie (Dictionnaire de l'Académie française. 1932).
 
2. Par métonymie.
 
a) Monde merveilleux où s'exerce le pouvoir des fées. Royaume, château, personnage de féerie. La vraie religion a le singulier mérite d'avoir créé parmi nous l'âge de la féerie et des enchantemens (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 472 ). C'était comme si on avait vécu dans une féerie ou dans un conte des Mille et une nuits (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraeli, 1923, page 55) :
 
0 1. Au moment où notre nom résonne dans la bouche du présentateur, surtout si celui-ci l'entoure comme fit Elstir de commentaires élogieux — ce moment sacramentel, analogue à celui où, dans une féerie, le génie ordonne à une personne d'en être soudain une autre —, celle que nous avons désiré d'approcher s'évanouit...
 
MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 872.
 
— Par extension. Monde poétique, irrationnel. L'était d'irréalité où je vivais — de féerie — est passé dans le style (HENRI DE MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, page 636 ).
 
• Emploi apposé avec valeur d'adjectif, rare, littéraire. Il [Gustave Doré] a voulu écrire de son crayon une Bible féerie (ÉMILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 73 ).
 
b) Spectacle, pièce de théâtre qui met en scène des fées ou, plus généralement, des personnages magiques, surnaturels. Décor de féerie. Le besoin d'aller voir une féerie au théâtre (STÉPHANE MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, page 786 ). Cette petite Jeanne me conta avec admiration la féerie de « Peau-d'Ane » qu'elle avait vu jouer (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 153) :
 
0 2. Une dernière fois, Paris l'avait vue [Nana] dans une féerie : Mélusine, au théâtre de la Gaîté, que Bordenave, sans un sou, venait de prendre par un coup d'audace; (...) son rôle était une simple figuration mais un vrai « clou », trois poses plastiques d'une fée puissante et muette.
 
ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1471.
 
— Emploi apposé avec valeur d'adjectif. On exécuta l'ouverture de « La Fiancée du diable », une pièce féerie qui eut deux cents représentations (HONORE DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1848, page 58 ).
 
— En composé. Comme (...) se dresse un monstre au coup de baguette d'une fée dans un ballet-féerie (HONORE DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 352 ).
 
B.— [Par simple analogie de beauté avec A 2 supra] Spectacle magnifique, merveilleux. Féerie nocturne. Les féeries de la mode et le luxe effréné de ses boutiques (HONORE DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846 page 329 ). Le côté le plus fantastique de ces forêts, leur prodigieuse féerie d'illumination nocturne par des milliards de mouches brillantes (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 301) :
 
0 3. Sans doute des milliers de petits garçons ont été fascinés comme moi par la féerie des plages battues par l'abîme...
 
JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 11.
 
REMARQUE : Féeriser, verbe transitif. Transformer (quelque chose) de manière irrationnelle, poétique (donné comme \" néologisme \" par Nouveaux mots \"dans le vent\" (JEAN GIRAUD, PIERRE PAMART, JEAN RIVERAIN) 1974; absent des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle). Emploi pronominal. Tout ce paysage d'or pâlit, se transfigure, s'évapore, se féerise et se pastellise (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1864 page 103 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 534. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 224, b) 1 659; XXe. siècle : a) 791, b) 714.

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