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Définition: ÉTERNITÉ, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTERNITÉ, substantif féminin. A.— 1. Ce qui n'a ni commencement ni fin. L'immobile éternité, incompréhensible comme l'éternité. Dieu est de toute éternité (Dictionnaire de l'Académie Française). Ils croyaient [les mages] , dit Chardin, à l'éternité d'un premier être, qui est la « lumière » (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 318 ). En chinois l'idée d'éternité est exprimée par le caractère « eau » avec un point au-dessus (PAUL CLAUDEL, Art poétique, 1907, page 194) : Ø 1. Éternité de l'essence pensante. (...) les vérités « immortelles » sont soustraites au devenir : elles voudraient mourir qu'elles ne le pourraient pas! Leur éternité est donc toute positive. VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, La Mort, Paris, Flammarion, 1966, page 355. 2. Durée qui a un commencement, mais pas de fin. Dieu existe, la mort vient, l'éternité va commencer (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 334 ). Il ne faudra pas moins que l'éternité pour admirer la beauté absolue, indicible des choses (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 169) : Ø 2.... je ne demandais rien de plus à Dieu, s'il existe un paradis, que d'y pouvoir frapper contre cette cloison les trois petits coups que ma grand'mère reconnaîtrait entre mille, (...) et qu'il me laissât rester avec elle toute l'éternité, qui ne serait pas trop longue pour nous deux. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 763. — En particulier. La vie future. Éternité bienheureuse, malheureuse; une éternité de béatitude. Sortez du temps, entrez d'avance dans cette éternité que vous devez habiter un jour (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1822, page 127 ). C'est le bien-être de la tombe où je vais goûter l'éternité avec tout ce que j'ai de meilleur (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 1, 1896-98, page 51) : Ø 3. Pour lui, le dilemme de Pascal n'existait plus. Il écrivait : « À miser sur l'éternité, de toute façon je gagne, puisque je m'assure dans le renoncement le seul bonheur terrestre possible... » MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 298. · Expression. Être sur le rivage, sur le seuil, au bord de l'éternité. Être sur le point de mourir. Ici c'est une chose plus sublime, c'est le mourant qui parle de la mort. Aux portes de l'éternité, il la doit mieux connaître qu'un autre (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 395 ). — Par extension. Gloire durable dévolue à un héros, un chef, un grand artiste, etc. Entrer dans l'éternité. Synonyme : immortalité. 3. Par hyperbole. Temps très long. Il y a une éternité que je vous attends. Cette maison durera une éternité (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE. 1845). C'est vrai, Odette, il y a des siècles, des éternités que je ne vous ai vue (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 597) : Ø 4. Ce petit mot, mis à la poste tout simplement, vous arrivera vite. À Berlin, l'éternité se passait avant que l'on reçut des nouvelles de ses amis. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Correspondance, tome 3, 1822, pages 3-4. — Locution. De toute éternité. De temps immémorial. Cela est là de toute éternité (Dictionnaire de l'Académie Française). Gérard, persuadé que s'unissent dans l'amour des êtres promis l'un à l'autre de toute éternité... (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 122 ). B.— 1. Qualité de ce qui est éternel. L'éternité de l'âme, de Dieu. Platon démontre l'éternité de l'être, et, par conséquent, notre immortalité (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 349) : Ø 5.... qui parle mieux à l'âme d'éternité que le flot sans cesse recommencé, que l'océan inlassable, dont chaque vague succède à la précédente, sans début ni fin? RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 33. 2. Expérience subjective de cette qualité dans le temps. L'éternité dans l'instant, une minute d'éternité. Elle est retrouvée. Quoi? — L'éternité. C'est la mer allée Avec le soleil (ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 160 ). Cette divine éternité d'un quart d'heure qui s'appelle la « Ballade en fa dièse » de Gabriel Fauré (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 44) : Ø 6. L'éternité a duré une minute. Un autre courant d'idées vous emporte (...). On vit plusieurs vies d'homme en l'espace d'une heure. CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 338. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Éternalisme, substantif masculin Attitude morale qui pose la réalité de l'éternité. Une voie du milieu (...) avait été préconisée par le buddha de la tradition entre les extrêmes soit éthiques, ascétisme et hédonisme, soit philosophiques, éternalisme et nihilisme (Philosophie, Religion (SOUS LA DIRECTION DE GASTON BERGER), 1, page 5215). b) Éternisme, substantif masculin " Idée d'un instant infini, ayant une valeur d'éternité " (J. Guitton, Essai sur l'amour humain, 1938, page 66, cité par Dictionnaire des mots sauvages (MAURICE RHEIMS) 1969). Une perpétuelle négation du présent n'introduit pas non plus l'éternité dans le temps, comme le feint l'" éternisme morose " (Emmanuel Mounier, Traité du caractère, 1946, page 321). c) Éternitaire, adjectif. Qui a le caractère permanent, intemporel d'une essence éternelle. La vocation éternitaire de la pensée est ainsi brutalement démentie par la mort du penseur (Vladimir Jankélévitch, opere citato, page 376). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 821. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 325, b) 3 230; XXe. siècle : a) 4 127, b) 4 092.

« Ø 4.

Ce petit mot, mis à la poste tout simplement, vous arrivera vite.

À Berlin, l'éternité se passait avant que l'on reçut des nouvelles de ses amis. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Correspondance, tome 3, 1822, pages 3-4. — Locution.

De toute éternité.

De temps immémorial.

Cela est là de toute éternité (Dictionnaire de l'Académie Française). Gérard, persuadé que s'unissent dans l'amour des êtres promis l'un à l'autre de toute éternité...

(MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 122 ). B.— 1.

Qualité de ce qui est éternel.

L'éternité de l'âme, de Dieu.

Platon démontre l'éternité de l'être, et, par conséquent, notre immortalité (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 349) : Ø 5....

qui parle mieux à l'âme d'éternité que le flot sans cesse recommencé, que l'océan inlassable, dont chaque vague succède à la précédente, sans début ni fin? RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 33. 2.

Expérience subjective de cette qualité dans le temps. L'éternité dans l'instant, une minute d'éternité.

Elle est retrouvée.

Quoi? — L'éternité.

C'est la mer allée Avec le soleil (ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 160 ). Cette divine éternité d'un quart d'heure qui s'appelle la « Ballade en fa dièse » de Gabriel Fauré (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 44) : Ø 6.

L'éternité a duré une minute.

Un autre courant d'idées vous emporte (...).

On vit plusieurs vies d'homme en l'espace d'une heure. CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 338. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Éternalisme, substantif masculin Attitude morale qui pose la réalité de l'éternité.

Une voie du milieu (...) avait été préconisée par le buddha de la tradition entre les extrêmes soit éthiques, ascétisme et hédonisme, soit philosophiques, éternalisme et nihilisme (Philosophie, Religion (SOUS LA DIRECTION DE GASTON BERGER), 1, page 5215).

b) Éternisme, substantif masculin " Idée d'un instant infini, ayant une valeur d'éternité " (J. Guitton, Essai sur l'amour humain, 1938, page 66, cité par Dictionnaire des mots sauvages (MAURICE RHEIMS) 1969).

Une perpétuelle négation du présent n'introduit pas non plus l'éternité dans le temps, comme le feint l'" éternisme morose " (Emmanuel Mounier, Traité du caractère, 1946, page 321).

c) Éternitaire, adjectif.

Qui a le caractère permanent, intemporel d'une essence éternelle.

La vocation éternitaire de la pensée est ainsi brutalement démentie par la mort du penseur (Vladimir Jankélévitch, opere citato, page 376). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 821.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 4 325, b) 3 230; XXe. siècle : a) 4 127, b) 4 092. 2. »

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