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Définition: EXISTENCE, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXISTENCE, substantif féminin. A.— Le fait d'exister. 1. Langue cultivée, PHILOSOPHIE. [Le mot est pris dans sa plus grande extension] Philosophie(s) de l'existence; conscience, sentiment de l'existence; affirmer, croire à, prouver l'existence de Dieu. Sa doctrine [de Malebranche] de l'indémonstrabilité de l'existence du monde extérieur (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, 1931, page 15) : Ø 1. La mort n'ayant réellement pas d'existence, la mort étant le non-être, n'entre dans le monde et en nous que par la connaissance. PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 542. — En particulier. Philosophie existentialiste; [par opposition à essence] Réalité individuelle, actuelle, unique et contingente. Existence concrète, vécue : Ø 2. L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent [que l'athéisme du XVIIIe. siècle] . Il déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins l'être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept, et que cet être, c'est l'homme ou, dit Heidegger, la réalité humaine. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. JEAN-PAUL SARTRE, L'Existentialisme est un humanisme, 1946, page 21. — Jugement d'existence par opposition à jugement de valeur (confer jugement existentiel). [Le] dilemme qui fait de l'existence ou bien un prédicat ou bien une sorte de qualité ontologique qui viendrait s'ajouter du dehors à l'existant — Seule donc l'intervention de la pensée substitue à la position irréductible d'un donné comme existant la notion d'un jugement d'existence portant sur un objet (DICTIONNAIRE DE CULTURE RELIGIEUSE ET CATÉCHISTIQUE (LOUIS E. MARCEL), Journal, 1914, page 25 ). — Existence morale, physique. Dimension morale, physique de l'existence (confer G. Gusdorf, Traité de l'existence morale, Paris, A. Colin, 1949). — Expression. Être persuadé de quelque chose comme de sa propre existence : Ø 3. Ce doute rafraîchit les sens de Maurice : un nuage sombre monta de son visage et ne dévoila un moment que des traits paisibles et bienveillants. — Soyez persuadée comme de votre existence, reprit-il avec franchise, que j'ai entendu rire et causer hier dans le pavillon d'Édouard. LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 168. — Spécialement. MATHÉMATIQUES. Théorème d'existence. Théorème qui affirme l'existence d'un élément d'un ensemble donné possédant une propriété donnée (confer Histoire générale des sciences (SOUS LA DIRECTION DE RENÉ TATON), tome 3, volume 1, 1961, page 60). 2. Courant. Le fait que quelque chose ou quelqu'un se rencontre en un lieu ou dans un temps donné. a) [L'accent est mis sur la composante " présence "] — [En parlant d'une personne ou d'un animal] Révéler, signaler, soupçonner l'existence de quelqu'un. À peine avait-il cessé le dialogue désagréable avec les officiers, qu'il avait oublié leur existence (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1835, page 34 ). Pourtant parfois un clapotis décelait l'existence d'une rainette qui venait respirer, un moment, entre les roseaux (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 188) : Ø 4. Il y a donc eu des banquiers dès la plus haute antiquité et les historiens signalent leur existence dès la civilisation babylonienne. FERNAND BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, page 125. — [Le plus souvent en parlant d'une chose] Signaler l'existence d'une espèce végétale à une époque donnée; constater l'existence d'un minéral à une époque géologique donnée : Ø 5. Le dosage de l'urée sanguine met fréquemment en évidence une hyperazotémie. Il peut exister de l'albumine dans les urines. Ces deux anomalies permettront de soupçonner l'existence d'une néphrite chronique. DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 340. b) [L'accent est mis sur la composante " réalité "] — [En parlant d'une personne] : Ø 6. Le propriétaire d'une rente viagère n'en peut demander les arrérages qu'en justifiant de son existence, ou de celle de la personne sur la tête de laquelle elle a été constituée. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1983, page 356. — [Le plus souvent en parlant d'une chose] Apprendre, avoir connaissance, découvrir, être informé (de) l'existence d'un complot, d'une machination, d'une pièce compromettante : Ø 7. Si le ministre, contestant le fond du droit réclamé, statue sur l'existence ou l'inexistence de la dette, la décision ministérielle est sujette au recours contentieux. JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 78. SYNTAXE : Admettre, affirmer, attester, conclure à, établir, mettre en évidence, montrer, nier, reconnaître l'existence de quelque chose; faire un constat d'existence. c) [L'accent est mis sur la composante " identité, statut "] En donnant à regret une existence légale aux enfants naturels (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 212 ). En France, seule l'héraldique urbaine a une existence légale (L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 752) : Ø 8. Dans un syndicalisme qui repose beaucoup plus sur l'initiative des militants et leur capacité d'entraîner la base que sur la discipline des organisations, la section syndicale d'entreprise n'a pas d'existence juridique. JEAN-DANIEL REYNAUD, Les Syndicats en France, 1963, page 217. d) Par extension (sens atténué). Le fait qu'il y a quelque chose. Une conception élargie de la défense nationale justifie l'existence d'un service civil national et de coopération (Service militaire et réforme de l'armée par le Groupe d'étude des problèmes du contingent. 1963, page 85 ). Remarque : Les dictionnaires enregistrent l'emploi de existence dans le vocabulaire commercial. Existence(s) en magasin. Ensemble des marchandises existant en magasin (confer existant II A 2 a et exister A 2). B.— Par extension. Vie, manière concrète de vivre. Beaux rêves avortés, ambitions déçues, Souterraines ardeurs, passions sans issues, Tout ce que l'existence a d'intime et d'amer (THÉOPHILE GAUTIER, La Comédie de la mort, 1838, page 6 ). Mon existence est plate comme ma table de travail, et immobile comme elle (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1859, page 324) : Ø 9. C'est la société qui trace à l'individu le programme de son existence quotidienne. On ne peut vivre en famille, exercer sa profession, vaquer aux mille soins de la vie journalière, faire ses emplettes, se promener dans la rue ou même rester chez soi, sans obéir à des prescriptions et se plier à des obligations. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 12. SYNTAXE : a) (Mener, avoir) une existence active, agitée, austère, confortable, désordonnée, effacée, étriquée, fabuleuse, facile, frivole, hasardeuse, indépendante, intolérable, monotone, paisible, précaire, régulière, rude, scandaleuse, sédentaire, studieuse, tranquille, végétative; une existence brisée, comblée, perdue; (supporter, traîner) une existence vide; (les épisodes d')une existence mouvementée; (être réduit à, confiné dans) une existence solitaire; une brève, frêle, misérable, triste existence. b) Les agréments, les bienfaits, les charmes, les difficultés, les joies, les (bons) moments, les nécessités, les tracas, les vicissitudes de l'existence; (modifier) le cours, le déroulement de son existence; (marquer) un tournant dans l'existence; dans/dès les premières années de (l', son)existence; (on lui prête encore) quelques années d'existence; une existence de dévouement, de labeur, de privation; une existence de paradis; une existence de débauche, de paresse, de plaisir; une existence sans consistance. c) S'arranger une existence; (se) compliquer l'existence; se débattre dans l'existence; consacrer (une bonne partie de) son existence à quelqu'un ou à quelque chose, à faire quelque chose; décider de son existence; embellir son existence, faciliter l'existence; gâcher, meubler, organiser, orienter son existence; partager l'existence de quelqu'un; persévérer dans l'existence; recevoir l'existence (de ses parents); traîner son existence; être fatigué, las de l'existence; avoir peur de l'existence; trouver un intérêt, un sens à l'existence; avoir un but dans l'existence. — Expression. Dire adieu à l'existence; mettre fin à son existence. Souvent familier. Une drôle d'existence; quelle existence! l'existence a du bon; c'est à douter de l'existence! (faire mener à quelqu'un) la pire des existences; l'existence commence à me peser; ce n'est (vraiment) pas une existence; s'empoisonner l'existence. — Par analogie. [En parlant d'une chose] À Londres (...) l'ancien métropolitain à vapeur qui avait plus d'un demi-siècle d'existence (ALFRED SOULIER, Les Grandes applications de l'électricité, 1916, page 160 ). La composition, le nombre et la durée d'existence de ces commissions [spéciales] varient considérablement (Petit manuel du Conseil de l'Europe. 1951, page 31 ). — Existence matérielle : Ø 10. — Nous avons dit tout cela. Nous avons même expliqué, avec une foule de détails, que nous étions tous pauvres, que nous vivions tous plus ou moins de petits métiers, que nous pensions assurer notre existence matérielle en donnant quelques heures par jour de travail manuel et que, le reste de notre temps, nous entendions le consacrer à la pensée, à l'art, à la philosophie, à tout ce qui peut embellir et même ennoblir la vie. GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 47. Moyens d'existence. Tout moyen permettant d'assurer la vie du point de vue matériel. Pourvoir à l'existence de quelqu'un. — Manière de vivre; style de vie. Mode d'existence. L'existence de bandit qu'il [le chef des brigands de Schiller] adopte (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 2, 1810, page 276 ). La préhistoire aussi est entrée dans l'art [au XIXe. siècle] ; Cormon a reconstitué l'existence de l'homme des cavernes (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, La France, 1914, page 404) : Ø 11. Quoique, aujourd'hui, l'étendue des domaines pastoraux tende à s'accroître, c'est toujours la petite propriété, sous forme d'exploitation directe, qui reste par excellence le mode d'existence auvergnate. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 295. · Temps pendant lequel on vit d'une certaine façon. Il nous paraît essentiel que tous les enfants reçoivent, au cours de leur existence scolaire, une éducation « technique » prise dans le sens de relier le travail manuel, l'expérience et l'abstraction (BERTRAND SCHWARTZ, Réflexions prospectives, 1969, page 17 ). · Vieux. Rang, position dans la société. C'est un homme qui a une belle existence (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878) : Ø 12.... le progrès de la nation vers l'unité s'accéléra par une plus grande concentration du pouvoir, et le progrès vers l'égalité civile par l'abaissement dans la vie de cour des hautes existences nobiliaires, et par l'élévation simultanée des différentes classes du Tiers État. AUGUSTIN THIERRY, Essai sur l'histoire de la formation et des progrès du Tiers-état, 1853, page 15. Remarque : On notera la double valeur d'expression du type : Mener une existence d'ascète : a) Je mène une existence d'ascète (en ce moment parce que j'en ai besoin économiquement ou moralement), ce cas se classe sous « vie » au sens général; b) Pour parvenir à la sainteté, il faut mener une existence d'ascète, ce cas se classe sous « mode d'existence, style de vie ». — Par métonymie, le plus souvent au pluriel. Êtres vivants. L'incendie de la grande forêt, et surtout de la grande forêt humide, est bien la seule méthode qui procure le primordial moyen d'y installer des existences humaines vivant plus ou moins de la culture (JEAN BRUNHES, La Géographie humaine, 1942, page 191 ). Remarque : On relève l'emploi philosophique s'existentialiser, verbe réfléchi Donner une existence à une essence. Le propre de l'existence, c'est de se donner à elle-même une essence, c'est-à-dire de retrouver un accès vers cet être qui est le lieu même de l'essence. Ce n'est pas à l'essence qu'il appartient de s'existentialiser. C'est plutôt à l'existence qu'il convient de s'essentialiser (L. Lavelle, Introduction à l'ontologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1947, page 83). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 13 356. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 20 072, b) 16 027; XXe. siècle : a) 15 111, b) 21 999.

« 2.

Courant.

Le fait que quelque chose ou quelqu'un se rencontre en un lieu ou dans un temps donné. a) [L'accent est mis sur la composante " présence "] — [En parlant d'une personne ou d'un animal] Révéler, signaler, soupçonner l'existence de quelqu'un.

À peine avait- il cessé le dialogue désagréable avec les officiers, qu'il avait oublié leur existence (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1835, page 34 ).

Pourtant parfois un clapotis décelait l'existence d'une rainette qui venait respirer, un moment, entre les roseaux (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 188) : Ø 4.

Il y a donc eu des banquiers dès la plus haute antiquité et les historiens signalent leur existence dès la civilisation babylonienne. FERNAND BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, page 125. — [Le plus souvent en parlant d'une chose] Signaler l'existence d'une espèce végétale à une époque donnée; constater l'existence d'un minéral à une époque géologique donnée : Ø 5.

Le dosage de l'urée sanguine met fréquemment en évidence une hyperazotémie.

Il peut exister de l'albumine dans les urines.

Ces deux anomalies permettront de soupçonner l'existence d'une néphrite chronique. DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET.

Médecine, 1965, page 340. b) [L'accent est mis sur la composante " réalité "] — [En parlant d'une personne] : Ø 6.

Le propriétaire d'une rente viagère n'en peut demander les arrérages qu'en justifiant de son existence, ou de celle de la personne sur la tête de laquelle elle a été constituée. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1983, page 356. — [Le plus souvent en parlant d'une chose] Apprendre, avoir connaissance, découvrir, être informé (de) l'existence d'un complot, d'une machination, d'une pièce compromettante : Ø 7.

Si le ministre, contestant le fond du droit réclamé, statue sur l'existence ou l'inexistence de la dette, la décision ministérielle est sujette au recours contentieux. JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 78. SYNTAXE : Admettre, affirmer, attester, conclure à, établir, mettre en évidence, montrer, nier, reconnaître l'existence de quelque chose; faire un constat d'existence. c) [L'accent est mis sur la composante " identité, statut "] En donnant à regret une existence légale aux enfants naturels (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 212 ). En France, seule l'héraldique urbaine a une existence légale (L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 752) : Ø 8.

Dans un syndicalisme qui repose beaucoup plus sur l'initiative des militants et leur capacité d'entraîner la base que sur la discipline des organisations, la section syndicale d'entreprise n'a pas d'existence juridique. JEAN-DANIEL REYNAUD, Les Syndicats en France, 1963, page 217. d) Par extension (sens atténué).

Le fait qu'il y a quelque chose.

Une conception élargie de la défense nationale justifie 2. »

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