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Définition / Usage: APOSTROPHE1, substantif féminin.

Publié le 27/10/2015

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Définition / Usage: APOSTROPHE1, substantif féminin. A.— RHÉTORIQUE. Procédé oratoire consistant à interpeller vivement et par surprise une personne (présente ou absente) ou une chose personnifiée : Ø 1. Ô puissance de l'apostrophe! C'est, comme vous savez, une figure au moyen de laquelle on a trouvé le secret de parler aux gens qui ne sont pas là, de lier conversation avec toute la nature, interroger au loin les morts et les vivants. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, lettres au rédacteur du "Censeur", 1819-20, page 41. Ø 2. Il s'y dépensa beaucoup d'esprit; on lança de brillantes apostrophes et de vives reparties. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 328. Ø 3. Quelques instants plus tard, on vit arriver M. Thomas Young, accompagné lui-même d'un assistant muet qui, à ce qu'il parut bientôt, était un sténotypiste. Celui-ci tira sa machine de la boîte et, dès le début, commença d'enregistrer tout l'entretien, même les moindres répliques, même, autant qu'il y parût, les interjections, les apostrophes, les onomatopées, peut-être les soupirs. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 165. B.— Par extension. 1. Interpellation vive et volontairement désagréable adressée à quelqu'un : Ø 4. — Hé! L'amateur aux gants blancs, un peu d'aide par ici. On vous fera place... Je marchai d'un autre côté, vivement blessé de cette insolente et familière apostrophe. RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 277. Ø 5. En fait de poésies anciennes, il ne lisait guère que Villon, dont les mélancoliques ballades le touchaient et, çà et là, quelques morceaux de d'Aubigné qui lui fouettaient le sang avec les incroyables virulences de leurs apostrophes et de leurs anathèmes. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 191. Ø 6. Et lui dire ainsi pour la « vexer » des choses désagréables, c'est ce qu'il appelait « lui jeter un pépin, lui lancer une apostrophe, lui envoyer un calembour ». MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 748. SYNTAXE : Lancer, essuyer une apostrophe; dure, vigoureuse apostrophe. Remarque : Acception familière dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 2. Vieux, familier. Soufflet, coup de poing ou de bâton : Ø 7. Apostrophe, pour soufflet. Coup de poing sur le visage. JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 9. Remarque : " Dans le style comique " (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); " familièrement et par plaisanterie " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) et Nouveau Larousse illustré); " familièrement " (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ)); seul DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) enregistre un sens " populaire " : « paquet ». C.— GRAMMAIRE. Fonction grammaticale du mot qui désigne la personne ou la chose personnifiée à qui l'on s'adresse. Mot en apostrophe, mot mis en apostrophe. Forme dérivée du verbe "apostropher" apostropher APOSTROPHER1, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Rare. Adresser une apostrophe à une personne ou à un objet personnifié : Ø 1.... nous n'adressons des voeux et des prieres qu'à des êtres capables de nous entendre et de nous exaucer. Ainsi Agamemnon dans Homere, apostrophant le Soleil, lui dit : « Soleil, qui vois tout et entends tout. » Ce n'est point ici une figure poétique; c'est un dogme constamment reçu, et l'on regarda comme impie le premier philosophe qui osa avancer que le soleil n'était qu'une masse de feu. CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 69. Ø 2. Le pasteur, debout, hirsute, l'oeil extatique, le bras levé en un geste de menace, apostrophait le cercueil de bois jaune, qui reposait, sous la lumière crue, au seuil du caveau : — « Pauvre, pauvre pécheur! Ton soleil s'est couché avant la fin du jour!... » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 294. Remarque : Par affaiblissement sémantique, on trouve le verbe au sens de « adresser directement la parole à quelqu'un » : Ø 3. Je me serais fait écharper vif plutôt que de me permettre d'adresser la parole à cet écrivain que je vénérais entre tous et que je mourais d'envie d'apostropher, et qui ne soufflait mot, suivant des yeux le train clapotant des barges... BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 314. B.— Interpeller quelqu'un vivement, généralement de manière désobligeante : Ø 4.... furieux, agité, pâle, il se soulevait de toute la force de ses poings nerveux, et il semblait apostropher face à face, comme à la tribune de la convention, un adversaire invisible. LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 216. Ø 5. Il s'est mis à apostropher les gardes nationaux qui buvaient, il leur a jeté des paroles de Jérémie et d'éternité comme : « Tout passe et tout s'use. » Les autres lui ont jeté des insultes rigolotes et j'ai craint, un instant, pour le pauvre maniaque la brutalité de leur lâche force. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1865, page 165. Ø 6. Jetant le numéro de la Revue sur la table, Christophe, sans prendre le temps de respirer, les apostropha avec une violence inouïe, criant, les traitant de drôles, de gredins, de faussaires, et tapant le plancher à tour de bras avec une chaise. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 489. II.— Emploi pronominal. A.— Rare. Se parler à soi-même : Ø 7. Il [Lousteau] s'apostrophait d'autant plus en lui même qu'il se trouvait aux prises avec la plus aiguë de toutes les misères, une misère cachée. HONORÉ DE BALZAC, La Muse du département, 1844, page 247. B.— Emploi réciproque. S'interpeller mutuellement : Ø 8. Au beau milieu du choeur, deux champions couverts d'or se gourment, s'apostrophent. Ôte-toi. — Non, c'est ma place. — C'est la mienne. — Tu mens. Coups de pied, coups de poing. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Lettres particulières, 1820, page 59.

« apostrophes et de leurs anath?mes. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, ? rebours, 1884, page 191.

? 6.

Et lui dire ainsi pour la ? vexer ? des choses d?sagr?ables, c'est ce qu'il appelait ? lui jeter un p?pin, lui lancer une apostrophe, lui envoyer un calembour ?. MARCEL PROUST, Le Temps retrouv?, 1922, page 748.

SYNTAXE?: Lancer, essuyer une apostrophe; dure, vigoureuse apostrophe.

Remarque?: Acception famili?re dans Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1835-1932, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GU?RIN) 1892 et DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965.

2.

Vieux, familier.

Soufflet, coup de poing ou de b?ton?: ? 7.

Apostrophe, pour soufflet.

Coup de poing sur le visage. JEAN-FRAN?OIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 9.

Remarque?: " Dans le style comique " (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); " famili?rement et par plaisanterie " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse) et Nouveau Larousse illustr?); " famili?rement " (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRAN?AISE (?MILE LITTR?)); seul DICTIONNAIRE ALPHAB?TIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRAN?AISE (PAUL ROBERT) enregistre un sens " populaire "?: ? paquet ?.

C.? GRAMMAIRE.

Fonction grammaticale du mot qui d?signe la personne ou la chose personnifi?e ? qui l'on s'adresse.

Mot en apostrophe, mot mis en apostrophe.

Forme d?riv?e du verbe "apostropher" apostropher APOSTROPHER1, verbe transitif.. »

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