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Dictionnaire en ligne: DÉCOUSU, -UE, participe passé et adjectif.

Publié le 12/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉCOUSU, -UE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de découdre* II.— Adjectif. A.— [Correspond à découdre A] 1. [En parlant d'un objet cousu] Dont la couture, les coutures sont défaites. Doublure, manche, robe décousue; semelles décousues. Un trousseau où il y avait des chaussettes trouées et des chemises décousues (HENRI DE MONTHERLANT, La Ville dont le prince est un enfant, 1951, III, 7, page 930 ). — Par métaphore. Voulez-vous être un pays décousu comme l'Espagne qui n'a point de capitale? (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 1, 1838, page 328 ). — [En parlant de la couture elle-même] Qui est défait. Je ne souffrais pas une tache ni un point de décousu, je suis comme ça (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 34 ). La couture de sa robe était un peu décousue (HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1142 ). 2. Par analogie. a) MANÈGE. Trot décousu. Irrégulier. Cheval décousu. Dont les proportions ne sont pas harmonieuses. L'absurde hennissement d'un cheval décousu (JACQUES PRÉVERT, Paroles, 1946, page 282 ). b) Au figuré, usuel. Qui manque d'organisation, chaotique. Rêverie décousue, journées décousues. Nos efforts décousus étaient voués à l'impuissance (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1932, page 163 ). La vie de l'abbé Sancerre lui paraît trop étrange et trop décousue (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 224 ). — En particulier. [En parlant du langage, du discours de quelqu'un] Sans suite, sans lien. Conversation, lettre décousue; paroles, pages décousues; chapitre, article décousu. Baryton dégageait régulièrement les conclusions et la philosophie de nos propos décousus (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 511 ). Elle s'était mise à parler de Jérôme, expliquant, en phrases décousues, ce qu'elle savait des affaires compliquées de son mari (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 184 ). 3. Emploi neutre singulier avec valeur de substantif. Le décousu de quelqu'un. Le manque d'organisation, de structure, l'incohérence. Le décousu d'un discours, d'un raisonnement, d'une conversation; donner une impression de décousu. Si cet homme [Diard] eût été plus conséquent dans sa vie; s'il n'eût pas détruit par le décousu, par l'inconstance et la mobilité de son caractère, les éclairs d'une sensibilité vraie, quoique nerveuse, Juana l'aurait sans doute aimé (HONORÉ DE BALZAC, Les Marana, 1833, page 111 ). [Ils] ne peuvent guère se faire idée du désordre, du « décousu » de notre vie quotidienne (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1097 ). Des oeuvres savantes et soignées, où, sous le décousu apparent, les auteurs savent réaliser jusqu'au bout leurs intentions (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 114 ). — Locution, vieillie. En décousu. J'ai l'air de vivre au jour le jour, « en décousu », et pourtant je suis une ligne de conduite très droite et très précise (JULES RENARD, Journal, 1910, page 63 ). B.— [Correspond à découdre B] Blessé ou tué à la suite d'une éventration. Le cheval n'était que décousu; cette blessure, quoique affreuse à voir, peut se guérir (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 80 ). On eût dit un bois de cerf trempé dans le sang des chiens décousus (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Pierre Nozière, 1899, page 311 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'adverbe rare décousuement. De manière décousue. Aujourd'hui je vous écris si décousuement, je suis « hébété » d'idées qui affluent (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1834, page 456). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 206. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 284, b) 396; XXe. siècle : a) 226, b) 285. Forme dérivée du verbe "découdre" découdre DÉCOUDRE, verbe transitif. A.— Usuel. 1. Défaire ce qui est cousu ensemble en enlevant méthodiquement les fils qui attachent les différentes parties. a) [Le complément d'objet désigne un élément surajouté] Découdre une broderie, des anneaux de rideaux. Elle décousait la doublure d'une robe, dont les bribes s'éparpillaient autour d'elle (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 99 ). Brunet l'ouvre [le couteau] et commence à découdre ses galons (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 222 ). b) [Le complément d'objet désigne un tout fait de parties cousues] Découdre un manteau, une chaussure, un livre. La fille du sire de Pontarmé, éprise du beau Lautrec (...) meurt; et le chevalier, revenant de la croisade, fait découdre avec un couteau d'or fin son linceul de fine toile (GÉRARD DE NERVAL, La Bohême galante, 1855, page 217 ). J'ai fait découdre le gros volume des Mémoires du cardinal de Retz (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 2, 1838, page 5 ). — Emploi pronominal passif. Être spontanément décousu par usure. À l'une [des chaussures] manquait un talon, à l'autre un bout de semelle, une autre qui se décousait du bout (ANDRÉ GIDE, Journal, 1907, page 240 ). Ta veste, (...) elle se découd par là à l'entournure (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 87 ). — Par métaphore. J'ai lu quelque part que les vieilles amitiés doivent être décousues, s'il le faut absolument, mais jamais déchirées (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, 1806-07, page 287 ). c) [Le complément d'objet désigne un repli cousu, de manière à ouvrir l'étoffe] Découdre un ourlet. Une fois dans l'appartement, on s'aperçut que les rideaux étaient trop courts. Il fallait découdre un rempli et refaire un ourlet (ANDRÉ THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, page 89 ). 2. Ouvrir en défaisant la couture d'un contenant fermé par une couture (confer supra A 1 c). Découdre un sac, un matelas. Quant à la famille, ne décousait-elle pas les matelas, pour fouiller partout? (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 211 ). Les soldats décousaient les sacs et envoyaient l'étoffe aux leurs, en Allemagne (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 386 ). — Par analogie. Ouvrir le corps d'un animal en pratiquant une incision. Je découds la peau [d'un chamois mort] tout le long des pattes de derrière du sabot à l'anus (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 104 ). B.— VÉNERIE. 1. [Le sujet désigne un sanglier ou un cerf] Déchirer en long le ventre d'un cheval, d'un chien, etc. par un coup de défense, d'andouiller. Synonyme : éventrer. J'ai vu dans le chemin passer un sanglier. (...) Un ragot; il avait des défenses À découdre dix chiens (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Charles VII chez ses grands Vassaux, 1831, IV, 1, page 284 ). Faraud, le mâle, allait mieux : il avait été décousu une huitaine plus tôt par un sanglier attaqué (PAUL VIALAR, RENDEZ-VOUS, 1952, page 146 ). 2. Par extension. a) [En parlant d'un animal] Blesser (le cas échéant, mortellement) quelqu'un. Mais les taureaux en profitaient quelquefois pour découdre des curieux moins agiles que les toreros (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 154 ). b) [En parlant de pers] Les hommes qui ne veulent ni découdre, ni assassiner personne (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 88 ). — Locution familière. En découdre (avec quelqu'un). Se battre, par extension se mesurer (avec un adversaire), se quereller. Cette grande nation [la France] (...) n'a plus rien du vieux sang de ses aïeux (...). Cela ne veut pas dire que si l'on vient à en découdre, elle ne se battra pas vigoureusement (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, tome 2, 1839-70, page 129 ). Le vieillard alla chercher Madame Chardon, à laquelle il dit : — Vous aurez à en découdre avec l'abbé Marron (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 645 ). À cette idée que les lions étaient là tout près, à deux pas, et presque sous la main, et qu'il allait falloir en découdre, brr!... un froid mortel le saisit (ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 65 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6

« ? En particulier.

[En parlant du langage, du discours de quelqu'un] Sans suite, sans lien.

Conversation, lettre d?cousue; paroles, pages d?cousues; chapitre, article d?cousu.

Baryton d?gageait r?guli?rement les conclusions et la philosophie de nos propos d?cousus (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT C?LINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 511 ).

Elle s'?tait mise ? parler de J?r?me, expliquant, en phrases d?cousues, ce qu'elle savait des affaires compliqu?es de son mari (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'?t? 1914, 1936, page 184 ).

3.

Emploi neutre singulier avec valeur de substantif.

Le d?cousu de quelqu'un.

Le manque d'organisation, de structure, l'incoh?rence.

Le d?cousu d'un discours, d'un raisonnement, d'une conversation; donner une impression de d?cousu.

Si cet homme [Diard] e?t ?t? plus cons?quent dans sa vie; s'il n'e?t pas d?truit par le d?cousu, par l'inconstance et la mobilit? de son caract?re, les ?clairs d'une sensibilit? vraie, quoique nerveuse, Juana l'aurait sans doute aim? (HONOR? DE BALZAC, Les Marana, 1833, page 111 ).

[Ils] ne peuvent gu?re se faire id?e du d?sordre, du ? d?cousu ? de notre vie quotidienne (GEORGES BERNANOS, Journal d'un cur? de campagne, 1936, page 1097 ).

Des oeuvres savantes et soign?es, o?, sous le d?cousu apparent, les auteurs savent r?aliser jusqu'au bout leurs intentions (ALBERT THIBAUDET, R?flexions sur la litt?rature, 1936, page 114 ).

? Locution, vieillie.

En d?cousu.

J'ai l'air de vivre au jour le jour, ? en d?cousu ?, et pourtant je suis une ligne de conduite tr?s droite et tr?s pr?cise (JULES RENARD, Journal, 1910, page 63 ).

B.? [Correspond ? d?coudre B] Bless? ou tu? ? la suite d'une ?ventration.

Le cheval n'?tait que d?cousu; cette blessure, quoique affreuse ? voir, peut se gu?rir (TH?OPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 80 ). On e?t dit un bois de cerf tremp? dans le sang des chiens d?cousus (ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Pierre Nozi?re, 1899, page 311 ).

Remarque?: On rencontre dans la documentation l'adverbe rare d?cousuement.

De mani?re d?cousue. Aujourd'hui je vous ?cris si d?cousuement, je suis ? h?b?t? ? d'id?es qui affluent (HONOR? DE BALZAC, Correspondance, 1834, page 456).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 206.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 284, b) 396; XXe.

si?cle?: a) 226, b) 285.. »

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