Dictionnaire en ligne: DENTELÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de denteler* II.— Adjectif. A.— Pourvu de découpures en forme de dents (confer denté, ée). Timbre dentelé; cime, crête dentelée; ogive dentelée; vis dentelée. Le mimosa aux feuilles grêles et dentelées (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 4 ). De longs sabres, dentelés comme des scies (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 2, 1863, page 72 ). Ø 1.... ça tirait, ça claquait, ça explosait de plus belle; dans sa tête, une roue dentelée tournait de plus en plus vite : chaque dentelure était un coup de feu. JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 185. — Spécialement. ANATOMIE. 1. Ligament dentelé. Elle [la pie-mère] est directement rattachée à la dure-mère par les ligaments dentelés (GEORGES GÉRARD, Manuel d'anatomie humaine, 1912, page 379 ). 2. Muscle dentelé et, par ellipse, dentelé. Muscle pair du thorax inséré sur les côtes et intervenant dans la respiration. (Muscle) grand dentelé, (muscle) petit dentelé postérieur inférieur, (muscle) petit dentelé postérieur supérieur (Confer Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, passim). Les digitations du dentelé, chacune au-dessus de celle d'une côte, telle qu'une marche au-dessus d'une marche (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 45 ). — Par extension. Découpé. Un soir, tandis que se perdaient à sa droite les côtes dentelées de l'île natale, il parla (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Clio, 1900, page 181 ). B.— Façonné en dentelle, garni de dentelle. Le palais della Cà [Casa] d'Oro est tout brodé, tout dentelé, tout découpé à jour, dans un goût grec, gothique, barbare, si fantasque, si léger, si aérien qu'on le dirait fait exprès pour le nid d'une sylphide (THÉOPHILE GAUTIER, Italia, 1852, page 140 ). Un étroit soupirail de cave dentelé de toiles d'araignées (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, II, 9, page 203) : Ø 2.... désormais tout le monde devrait se contenter de deux services à chaque repas et (...), pour le costume, personne ne porterait plus d'étoffes dentelées, ni d'écarlate, ni de vair, ni de gris, ni de zibeline... EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 180. Fréquence absolue littéraire : 250. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 617, b) 365; XXe. siècle : a) 254, b) 187. Forme dérivée du verbe "denteler" denteler DENTELER, verbe transitif. A.— Découper en formant des dents. Un château dentelant de ses flèches aiguës un ciel ensanglanté (THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 163 ). Travailler le bois, tordre et peindre le fer, polir et denteler l'acier des montres (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914, page 507 ). Phonsine faisait pivoter la tarte qu'elle dentelait de ses doigts malhabiles (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 40 ). · Emploi pronominal à sens passif. La corne qui les [les becs des toucans et des calaos] revêt est elle-même si mince qu'elle se dentèle irrégulièrement sur ses bords par l'usage que l'oiseau en fait (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page 197 ). Ici le roc s'est dentelé comme une scie (HONORÉ DE BALZAC, Séraphita, 1835, page 178 ). — Par extension. Découper. Les chemins (...) décrivent nécessairement des courbes immenses autour des golfes qui dentellent la côte (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 4, 1812-76, page 241 ). B.— Transformer en dentelle. Des légions d'artisans habiles à découper le bois en longues colonnades grêles, à le broder, à le denteler en guipure (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914 page 504 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 10.
