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Dictionnaire en ligne: DÉNUDÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉNUDÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de dénuder* II.— Adjectif. Mis à nu; dépouillé de son enveloppe (généralement naturelle), de ce qui recouvre. A.— CHIRURGIE. 1. [En parlant d'un organe, d'une partie du corps humain ou animal] Dépouillé des téguments, de la chair. Nerf, os, partie dénudé(e). (Quasi-)synonyme : décharné (voir ce mot A 1 a). Le bras dénudé montrait l'os et un triangle de chair d'environ quatre pouces de longueur retombait en manchette (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 309 ). La tête, préparée à la manière indigène, vidée de sa cervelle et dénudée de tout épiderme (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 120 ). 2. Par analogie. a) [En parlant d'un élément de la nature] Dépouillé de ce qui recouvre. Arbres dénudés. (Quasi-)synonymes : décharné*, sec, stérile; (quasi-)antonymes : riche, luxuriant. L'endroit n'eût pas été choisi dénudé d'eux [des arbres] (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 129 ). Un terrain dénudé où il n'y a pas un brin d'herbe (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 142 ). — Spécialement. GÉOLOGIE. Qui a subi la dénudation*, dépouillé des couches les plus superficielles par l'érosion ou certaines conditions atmosphériques; mis à découvert. Ravin, terrain dénudé. Un coteau dénudé qui découvrait de toutes parts son ossature de granit (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 205 ). b) [En parlant d'une chose concrète] Dépouillé de ce qui enveloppe (généralement une partie moins solide). Un grand mur de briques dénudées, déchaussées (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 236 ). — Spécialement. ÉLECTRICITÉ. [En parlant d'un fil électrique] Dépouillé de son enveloppe protectrice. [Dans le télégraphe Marconi] La partie supérieure de l'antenne est terminée par (...) [des] spires de fil dénudé formant une spirale (ALBERT TURPAIN. Les Applications pratiques des ondes électriques : télégraphie sans fil, télégraphie avec conducteur, éclairage, commande à distance. 1902, pages 114-115 ). B.— [En parlant d'une personne ou d'une partie de son corps] 1. Dépouillé de ses vêtements. (Quasi-)synonymes : déshabillé, dévêtu. Des corps dénudés jusqu'à la ceinture (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 223 ). Tout le monde se déshabillait en même temps (...) et des Allemands rigolards se promenaient au milieu de ces corps dénudés (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 304 ). 2. Dépouillé de ce qui cache à la vue. En particulier, familier. [En parlant du crâne] Dégarni, dépouillé de cheveux. (Quasi-)synonyme : chauve. Son crâne, entièrement dénudé, brillait comme un os (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 154 ). C.— Au figuré. 1. [En parlant généralement d'une chose abstraite] Dépouillé d'éléments superflus, d'ornements; rendu (trop) simple, pauvre, sec; qui a perdu son ampleur. Que sera-ce donc quand elle [la vie] va être froide et dénudée! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 180 ). Le jansénisme, l'aspiration à une religion épurée, plus dénudée, plus austère (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, t 10, 1913, page 68 ). Ø De ce coeur, telle la plaine féconde, M'allez-vous faire un coeur plus dénudé Que le bois par l'hiver émondé, Et plus stérile que l'onde. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, page 107. 2. [En parlant d'une chose concrète d'une personne] Qui n'est pas/plus caché derrière des apparences trompeuses; mis à découvert, à nu. Ces larges artères, en trouant les quartiers tassés du vieux Paris, vont découvrir et aérer [au XIXe. siècle] d'antiques monuments, tout surpris d'être ainsi dénudés (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, 1914, page 385 ). La femme dénudée soudain de son Dieu, toute gauche encore dans cette liberté suprême? Quel dévêtement vaudra celui de ton enveloppe divine! (JEAN GIRAUDOUX, Judith, 1931, II, 4, page 158 ). Fréquence absolue littéraire : 161. Forme dérivée du verbe "dénuder" dénuder DÉNUDER, verbe transitif. Mettre à nu; dépouiller de l'enveloppe (généralement naturelle), de ce qui recouvre. A.— CHIRURGIE. 1. [Le complément désigne un organe, une partie du corps humain ou animal] Enlever les téguments, la chair qui recouvrent quelque chose. Dénuder une glande, un os. (Quasi-)synonyme : décharner* (Confer ce mot A 1 a). Il trancha les muscles d'une seule entaille, jusqu'aux os. Il dénuda le tibia et le péroné (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 343 ). 2. Par extension, rare. [Le complément désigne la totalité du corps humain ou animal] Dépouiller de la peau, de l'enveloppe naturelle. Elle n'est pas plus tôt nue que le sultan fait encore signe, paresseusement, qu'on la dénude : on se hâte de l'écorcher vive (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 2e. Manifeste, 1930, page 181 ). 3. Par analogie. a) Poétique. [Le complément désigne un élément de la nature] Dépouiller de ce qui recouvre. (Quasi-)synonyme : décharner* (Confer ce mot 2 par analogie). Un petit chêne (...), aux feuilles (...) mangées par place par des chenilles, qui en avaient dénudé la trame fine (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1855, page 225 ). Sa serpe fourbe et sa hache qui vibre Dénudent jusqu'au coeur nos chênes fibre à fibre (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire 1904, page 112) : Ø 1. La mer (...) dénude la pierre dure, ôte la chair, laisse l'ossement, fouille, dissèque, fore, troue, canalise, met les caecums en communication, emplit l'écueil de cellules, imite l'éponge en grand, creuse le dedans, sculpte le dehors. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 276. · Emploi pronominal à valeur passive. Il existe une nature aussi intéressante à décrire quand elle se dénude et pèle que lorsqu'elle exubère et rutile, au plein soleil (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 118 ). — Spécialement. GÉOLOGIE. Enlever les couches (de végétation, de terre, etc.) qui recouvrent habituellement un sol; mettre à découvert. L'industrie humaine qui reconstruisit en gradins les pentes que les pluies et les vents eussent dénudées (PAUL MORAND, La Route des Indes, 1936, page 345 ). b) [Le complément désigne une chose concrète] Spécialement. ÉLECTRICITÉ. Dépouiller un fil électrique de son enveloppe protectrice. [Dans une bobine de self variable] , il est nécessaire de dénuder le fil, sur le chemin parcouru par le curseur de réglage (ERNEST COUSTET, La T.S.F. pratique, télégraphie, téléphonie. 1924, page 102 ). B.— [Le complément désigne une personne ou une partie du corps] 1. Ôter les vêtements de... Dénuder son corps. Elle commença à se dévêtir, elle (...) retira ses bas, comme on pèle un fruit, d'un geste long et brusque qui dénudait d'un coup sa chair (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 584 ). · Emploi pronominal réfléchi. Voilà la chaleur qui vient; je vais bientôt me dénuder et nager (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1844, page 154 ). 2. [À propos d'une chose autre qu'un vêtement] Ôter ce qui cache à la vue. Un sourire forcé qui dénudait ses gencives blanches (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 91 ). Les boucles rejetées en arrière par la tourmente dénudaient le petit front têtu et féroce et le faisant vaste, architectural au-dessus des yeux liquides (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 184 ). C.— Au figuré. 1. [Le complément d'objet direct désigne généralement une chose abstraite, notamment le langage, des choses littéraires ou artistiques] Dépouiller des éléments superflus, des ornements; rendre (trop) simple, pauvre, sec; (faire) perdre son ampleur. Ses premières oeuvres [de David] apparurent alors que Vien commençait à préparer le nouveau style (...) dénudant ses figures des accessoires fantaisistes, assagissant la ligne, affectant le sérieux (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, 1914, page 315 ). · Emploi pronominal à sens passif. La poésie [Romances sans Paroles de Verlaine] se dénude et se dissout dans l'éther (ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 479 ). 2. [Le complément d'objet direct désigne une chose concrète, une personne ou une caractéristique humaine] Ne pas/ plus cacher derrière des apparences trompeuses; découvrir, mettre à nu, laisser voir. Elle se sentit atteinte au plus intime, comme s'il venait de dénuder une place douloureuse, une plaie cachée (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 319 ). Ne dénudait-il [Ange Fulquois] pas jusqu'à l'os, rien qu'à leur manière de franchir le seuil de sa boutique, les héritiers rapaces ou glorieux, avides de grignoter ou d'éblouir? (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 226 ). Un instinct me dénudait soudain comme à un visionnaire une ville menacée, une croûte rongée croulant par grands pans sous un pas trop lourd (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 59 ). · Emploi pronominal réfléchi. Cette attitude héroïque nous a valu des pages sublimes (...) Pascal s'y dénude comme un anatomiste, qui se disséquerait lui-même fibre à fibre (LÉON DAUDET, L'Hérédo, 1916, page 61 ). Remarque : Dénuder est parfois employé comme synonyme de dénuer* (confer ce mot A). (Se) dépouiller du nécessaire, (s') appauvrir, (se) ruiner. Albert. — (...) moi parti, vous ferez vendre tout cela. Beauchamp. — Mais vous vous dénudez, mon cher! (ALEXANDRE DUMAS père, Cte de Morcef, 1851, V, 9, page 107). Elle [cette terre] qui s'est dénudée volontairement de tout, hormis de la méchante platitude de ses indigènes. Des Lorrains (MAURICE BARRÈS, Mes Cahiers, tome 7, 1908, page 76). Un homme [M. Bamastre] que la vie avait à la fois enrichi et dénudé (ALEXANDRE ARNOUX, Solde, 1958, page 114) : Ø 2.... les prêtres de campagne dénudés par l'aumône, tous ces êtres infimes dont le budget est de quelques sous, tant pour le lait, tant pour le pain, un budget si exact et si réduit, que deux sous de moins amènent des cataclysmes! ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 380. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 80.

« 1.

[En parlant généralement d'une chose abstraite] Dépouillé d'éléments superflus, d'ornements; rendu (trop) simple, pauvre, sec; qui a perdu son ampleur.

Que sera-ce donc quand elle [la vie] va être froide et dénudée! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 180 ).

Le jansénisme, l'aspiration à une religion épurée, plus dénudée, plus austère (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, t 10, 1913, page 68 ). Ø De ce coeur, telle la plaine féconde, M'allez-vous faire un coeur plus dénudé Que le bois par l'hiver émondé, Et plus stérile que l'onde. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, page 107. 2.

[En parlant d'une chose concrète d'une personne] Qui n'est pas/plus caché derrière des apparences trompeuses; mis à découvert, à nu.

Ces larges artères, en trouant les quartiers tassés du vieux Paris, vont découvrir et aérer [au XIXe. siècle] d'antiques monuments, tout surpris d'être ainsi dénudés (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, 1914, page 385 ).

La femme dénudée soudain de son Dieu, toute gauche encore dans cette liberté suprême? Quel dévêtement vaudra celui de ton enveloppe divine! (JEAN GIRAUDOUX, Judith, 1931, II, 4, page 158 ). Fréquence absolue littéraire : 161. Forme dérivée du verbe "dénuder" dénuder DÉNUDER, verbe transitif. Mettre à nu; dépouiller de l'enveloppe (généralement naturelle), de ce qui recouvre. A.— CHIRURGIE. 1.

[Le complément désigne un organe, une partie du corps humain ou animal] Enlever les téguments, la chair qui recouvrent quelque chose.

Dénuder une glande, un os.

(Quasi-) synonyme : décharner* (Confer ce mot A 1 a).

Il trancha les muscles d'une seule entaille, jusqu'aux os.

Il dénuda le tibia et le péroné (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 343 ). 2.

Par extension, rare.

[Le complément désigne la totalité du corps humain ou animal] Dépouiller de la peau, de l'enveloppe naturelle.

Elle n'est pas plus tôt nue que le sultan fait encore signe, paresseusement, qu'on la dénude : on se hâte de l'écorcher vive (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 2e.

Manifeste, 1930, page 181 ). 3.

Par analogie. a) Poétique.

[Le complément désigne un élément de la nature] Dépouiller de ce qui recouvre.

(Quasi-)synonyme : décharner* (Confer ce mot 2 par analogie).

Un petit chêne (...), aux feuilles (...) mangées par place par des chenilles, qui en avaient dénudé la trame fine (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1855, page 225 ).

Sa serpe fourbe et sa hache qui vibre Dénudent jusqu'au coeur nos chênes fibre à fibre (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire 1904, page 112) : Ø 1.

La mer (...) dénude la pierre dure, ôte la chair, laisse l'ossement, fouille, dissèque, fore, troue, canalise, met les caecums en communication, emplit l'écueil de cellules, imite l'éponge en grand, creuse le dedans, sculpte le dehors. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 276. 2. »

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