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Dictionnaire en ligne: DÉNUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉNUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de dénuer* II.— Adjectif. A.— Dépouillé de choses considérées comme essentielles. 1. Dépouillé des biens matériels, des choses nécessaires ou considérées comme nécessaires à la vie; privé de..., misérable. a) [En parlant d'une personne] Tu as le plus extraordinaire pouvoir de trouver riche l'être dénué (JEAN GIRAUDOUX, Sodome et Gomorrhe, 1943, II, 8, page 153 ). Ø 1. Ne sois donc pas si fier. Tout vient de roture et y retombe. Et la fidélité aux hommes, ce ne peut être, en définitive, et même pour le plus riche, ou le plus noble, ou le plus sage, que la fidélité aux plus pauvres, aux plus dénués, aux plus faibles, à toute cette obscure masse qui lance quelquefois des surgeons merveilleux. La fidélité humaine, ce ne peut être que la fidélité à la roture et la volonté de l'ennoblir. JEAN GUÉHENNO, Journal d'une révolution, 1937, page 64. · Emploi comme substantif. La lutte avec le morceau de bois, (...) que vous façonnerez, bravo! mais pas la lutte avec votre misère... Vous, les dénués, soyez soumis, mais soyez héroïques (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 196 ). b) Par extension. [En parlant d'une chose concrète] Le chariot de Thespis, si dénué naguère, était maintenant grassement ravitaillé (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 182 ). 2. Par métaphore. a) [En parlant de l'aspect extérieur d'une personne ou d'un animal] Dépouillé d'un élément physique nécessaire. Ses petits yeux verts dénués de cils et de sourcils (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 29 ). Ses jambes aussi dénuées de mollets que les pattes échassières d'un héron (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863 page 114 ). Remarque : Cuvier emploie dénué dans un sens proche de dénudé " dépouillé d'un élément superficiel " (confer infra B). Dans l'animal vivant (...) les filets nerveux qui entrent dans la composition des papilles, dénués de leur membrane préservatrice, et exposés trop immédiatement à l'action des corps extérieurs (Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page 354). b) [En parlant d'une personne, d'une partie d'une personne ou d'une caractéristique humaine, d'une chose abstraite] Dépouillé d'un bien moral, d'une valeur abstraite. Dénué de fondement, d'intelligence, d'intérêt, de sens (moral). Les yeux du prévenu, dénués de chaleur et de vie (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 510 ). Si le sel de la terre se perd, avec quoi salera-t-on? Grande foule, toute dénuée, ne sachant même pas ce qu'elle doit désirer, blasée sur tout, sur l'idée de patrie même (JULES MICHELET, Journal, 1851, page 147 ). Ce seigneur, si riche de bien, me semble terriblement dénué du côté de l'esprit, de la politesse et du bon goût (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863 page 101 ). B.— Dépouillé de certains éléments superficiels ou superflus, d'ornements. (Quasi-)synonyme : dénudé*. 1. Littéraire. [En parlant d'un élément de la nature] Dépouillé de ce qui recouvre, de la végétation. Un pays absolument brûlé, noir comme du charbon, dénué d'arbres et de toute verdure, et qui vraisemblablement aura été ravagé par des débordements de lave (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 250 ). — Par métaphore : Ø 2.... mon âme magnifie le Seigneur! (...) elle refuse d'être à sa sainte volonté aucun obstacle. Il le faut, ce n'est plus l'été! Et il n'y a plus de verdure, ni aucune chose qui passe, mais Dieu seul. (...) vois la campagne dépouillée; et la terre de toutes parts dénuée, comme un vieillard qui n'a point fait le mal! La voici solennellement à la ressemblance de la mort qui va recevoir pour le labeur d'une autre année ordination,... PAUL CLAUDEL, Cinq grandes odes, Magnificat, 1910, page 256. — Par extension. [En parlant d'une chose concrète] Dépouillé de ce qui recouvre. La pierre de taille dénuée de son ciment (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 176 ). 2. Au figuré. Dépouillé des éléments superflus, des ornements; (trop) pauvre, sec, sans ampleur. a) [En parlant d'une chose concrète] Quelques fenêtres dénuées, ainsi que la porte principale, de toute espèce d'ornemens (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 143 ). Cette chambre dénuée d'objets de valeur (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 280 ). b) [En parlant d'une chose abstraite] L'office eût été soporeux et interminable, dénué de rythme et d'élan, exonéré de toute beauté, émondé de tout art (Georges-Charles, dit Joris-Karl Huysmans, L'Oblat, tome 1, 1903, page 151) :). : Ø 3.... il ne faudrait pas trop aller plaindre ces vies mortifiées et en apparence dénuées; elles ont déjà eu le plus souvent, dès ici-bas (...), la très-bonne part, et des élancements qui résument le souverain bonheur. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 349. Fréquence absolue littéraire : 648. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 936, b) 476; XXe. siècle : a) 1 243, b) 952. Forme dérivée du verbe "dénuer" dénuer DÉNUER, verbe transitif. [Le complément désigne une personne] Priver, dépouiller. A.— Généralement à la forme pronominale (Se) dépouiller des biens matériels, des choses nécessaires ou considérées comme nécessaires. (Quasi-)synonymes : appauvrir, démunir (de); (quasi-)antonymes : approvisionner, munir : Ø ... ma cousine et ma tante ont bien voulu accepter un faible souvenir de moi : veuillez à votre tour agréer des boutons de manche qui me deviennent inutiles (...) Mon garçon, faut pas te dénuer comme ça... Qu'as-tu donc, ma femme? dit-il en se tournant avec avidité vers elle, ah! un dé en or. Et toi, fifille, tiens, des agrafes de diamants. HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 173. B.— Par métaphore. Dépouiller d'un bien moral, d'une valeur abstraite. La moindre pression extérieure suffirait à dénuer l'être de tout prix, de toute beauté, de toute consistance (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page XXII. ). L'erreur d'esthétique que j'ai voulu signaler ici et qui me semble dénuer de talent tant de jeunes gens originaux (MARCEL PROUST, Chroniques, 1922, page 138 ). — Emploi pronominal à valeur passive. Partout où j'ai comme un mouton Qui laisse sa laine au buisson, Senti se dénuer mon âme (ALFRED DE MUSSET, La Nuit de décembre, 1835, page 95 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4.

« B.— Dépouillé de certains éléments superficiels ou superflus, d'ornements.

(Quasi-)synonyme : dénudé*. 1.

Littéraire.

[En parlant d'un élément de la nature] Dépouillé de ce qui recouvre, de la végétation.

Un pays absolument brûlé, noir comme du charbon, dénué d'arbres et de toute verdure, et qui vraisemblablement aura été ravagé par des débordements de lave (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 250 ). — Par métaphore : Ø 2....

mon âme magnifie le Seigneur! (...) elle refuse d'être à sa sainte volonté aucun obstacle.

Il le faut, ce n'est plus l'été! Et il n'y a plus de verdure, ni aucune chose qui passe, mais Dieu seul.

(...) vois la campagne dépouillée; et la terre de toutes parts dénuée, comme un vieillard qui n'a point fait le mal! La voici solennellement à la ressemblance de la mort qui va recevoir pour le labeur d'une autre année ordination,... PAUL CLAUDEL, Cinq grandes odes, Magnificat, 1910, page 256. — Par extension.

[En parlant d'une chose concrète] Dépouillé de ce qui recouvre.

La pierre de taille dénuée de son ciment (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 176 ). 2.

Au figuré.

Dépouillé des éléments superflus, des ornements; (trop) pauvre, sec, sans ampleur. a) [En parlant d'une chose concrète] Quelques fenêtres dénuées, ainsi que la porte principale, de toute espèce d'ornemens (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 143 ).

Cette chambre dénuée d'objets de valeur (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 280 ). b) [En parlant d'une chose abstraite] L'office eût été soporeux et interminable, dénué de rythme et d'élan, exonéré de toute beauté, émondé de tout art (Georges-Charles, dit Joris-Karl Huysmans, L'Oblat, tome 1, 1903, page 151) :).

: Ø 3....

il ne faudrait pas trop aller plaindre ces vies mortifiées et en apparence dénuées; elles ont déjà eu le plus souvent, dès ici-bas (...), la très-bonne part, et des élancements qui résument le souverain bonheur. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 349. Fréquence absolue littéraire : 648.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 936, b) 476; XXe.

siècle : a) 1 243, b) 952. Forme dérivée du verbe "dénuer" dénuer DÉNUER, verbe transitif. [Le complément désigne une personne] Priver, dépouiller. A.— Généralement à la forme pronominale (Se) dépouiller des biens matériels, des choses nécessaires ou considérées comme nécessaires.

(Quasi-)synonymes : appauvrir, démunir (de); (quasi-)antonymes : approvisionner, munir : Ø ...

ma cousine et ma tante ont bien voulu accepter un faible souvenir de moi : veuillez à votre tour agréer des boutons de manche qui me deviennent inutiles (...) Mon garçon, faut pas te dénuer comme ça...

Qu'as-tu donc, ma femme? dit-il 2. »

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