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Dictionnaire en ligne: DÉSESPÉRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DÉSESPÉRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de désespérer* II.— Adjectif. A.— Qui a perdu toute espérance. 1. Qui est dans une très grande affliction. Un amant, un amour désespéré. La certitude désespérée que tout serait détruit (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 29 ). Cette religion de tendresse, d'espérance et de joie, tombait en rosée bienfaisante sur le coeur désespéré du ghetto (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Petite histoire des Juifs, 1928, page 187 ). — Emploi comme substantif. Personne qui n'accorde plus crédit ni foi en l'avenir. Un désespéré de la vie. On fait les troupes les plus braves avec les désespérés, ceux qui osent tout, ayant tout à gagner (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 26 ). 2. Qui se fait désespérément avec la plus grande, la dernière énergie. Une résistance, une violence désespérée; faire un effort, prendre un parti désespéré. En ce moment, on entendit (...) le bruit horrible d'un galop désespéré (HONORÉ DE BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, page 129 ). — Emploi comme substantif. Travailler en désespéré. Pour échapper à tout cela, je me plonge en désespéré dans Saint Antoine (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1871, page 225 ). B.— Qui exprime le désespoir. Un appel, un cri désespéré. Une littérature désespérée est une contradiction dans les termes (ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 135) : Ø ... l'accent inimitable, désespéré, joyeux, de la chanson hongroise, où le rêve et les pleurs se mêlent au bord de l'ivresse. JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Quand Israël est roi, 1921, page 109. SYNTAXE : Une lettre, une philosophie, un regard désespéré; d'un air, d'un ton, d'une voix désespérée; commettre un acte désespéré. C.— Dont on désespère. Un cas, une maladie désespérée; être dans un état désespéré. Saint Jude, le patron des causes désespérées (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 4e. journée, 1, page 852 ). Fréquence absolue littéraire : 2 867. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 551, b) 4 493; XXe. siècle : a) 6 163, b) 3 901. Forme dérivée du verbe "désespérer" désespérer DÉSESPÉRER, verbe. A.— Emploi intransitif. Perdre l'espoir, la foi; perdre courage; cesser d'avoir confiance en l'avenir. 1. Construction indirecte. Désespérer de quelqu'un ou de quelque chose; désespérer de soi-même, de la victoire. — Quand Jérémie désespérait de Jérusalem, quand Jésus pleurait sur elle (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 334) : Ø 1. Ma mère m'avoit conçue dans le malheur; je fatiguois son sein, et elle me mit au monde avec de grands déchiremens d'entrailles : on désespéra de ma vie. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 237. SYNTAXE : Désespérer du salut de la patrie, de la santé de quelqu'un; désespérer de recevoir des nouvelles, de se faire comprendre de quelqu'un. — Se sentir incapable de. Nos sculpteurs désespèrent d'égaler les statutaires de la Grèce antique (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 226 ). — À la forme négative. Ne pas désespérer de + substantif, de + infinitif Présumer que, être sûr, être certain. Ne pas désespérer de la bonté divine; ne pas désespérer de trouver une occasion favorable, de voir quelqu'un. Un de ses écuyers examine ses blessures, et ne désespère pas de le guérir (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 24 ). Il ne faut jamais désespérer de rien, dit le proverbe (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, 1846, page 128 ). 2. Absolument. On avait confiance, et puis on désespérait (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 212 ). Les civilisations désespéraient; elles avaient perdu la foi (ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore. 1946, page 315) : Ø 2. — Ne puis-je donc vivre? reprit-elle. Veut-on que je désespère? N'y a-t-il donc nulle part une place pour moi? GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 697. — Expression. C'est à désespérer. C'est décourageant, il n'y a rien à espérer, il n'y a plus rien à faire. Il est riche à désespérer. Belle à désespérer, ayant ce regard qui fascine et éblouit, cette voix qui enchante (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 245 ). — Emploi pronominal. S'abandonner au désespoir. À ces paroles, le duc de Bretagne commença à se désespérer; il voulait mourir; il pleurait à grands sanglots (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1821-24, page 364 ). Je me réconforte moi-même pour ne pas trop me désespérer (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 46 ). B.— Emploi transitif. Contrarier vivement, affliger, tourmenter. 1. Désespérer quelqu'un; désespérer les âmes. Quel étrange prêtre vous faites, qui désespérez les mourants au lieu de les consoler (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 360 ). Les pires malheurs ne purent nous désespérer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 594) : Ø 3.... les sauvages (...) venaient jusqu'à la ville de la Nouvelle-Orléans harceler et désespérer les habitants par des attaques aussi brusques que multipliées. GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 14. — Rare. Désespérer quelque chose. Il désespère l'amitié comme il a désespéré l'amour (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 304 ). — Spécialement. Mettre dans l'impossibilité de faire aussi bien. Des beautés à désespérer la peinture (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 51 ). 2. Désespérer que + subjonctif. Je désespère qu'il (ne) vienne, qu'elle (ne) se décide. Ils font de la théologie à vingt ans, il n'y a pas à désespérer qu'ils ne commentent l'art d'aimer à cinquante (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Les Cahiers, 1869, page 33 ). Remarque : 1. Après ne pas désespérer que + subjonctif, la particule ne est facultative. 2. On rencontre dans la documentation désespération, substantif féminin, vieilli. Action de mettre au désespoir; son résultat. La désespération de ce vouloir, la colère de cet effort ne peut s'écrire (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1870, page 559). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 459. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 898, b) 2 238; XXe. siècle : a) 2 332, b) 1 982.

« d'entrailles : on désespéra de ma vie. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 237. SYNTAXE : Désespérer du salut de la patrie, de la santé de quelqu'un; désespérer de recevoir des nouvelles, de se faire comprendre de quelqu'un. — Se sentir incapable de.

Nos sculpteurs désespèrent d'égaler les statutaires de la Grèce antique (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 226 ). — À la forme négative.

Ne pas désespérer de + substantif, de + infinitif Présumer que, être sûr, être certain.

Ne pas désespérer de la bonté divine; ne pas désespérer de trouver une occasion favorable, de voir quelqu'un.

Un de ses écuyers examine ses blessures, et ne désespère pas de le guérir (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 24 ).

Il ne faut jamais désespérer de rien, dit le proverbe (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, 1846, page 128 ). 2.

Absolument.

On avait confiance, et puis on désespérait (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 212 ).

Les civilisations désespéraient; elles avaient perdu la foi (ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore.

1946, page 315) : Ø 2.

— Ne puis-je donc vivre? reprit-elle.

Veut-on que je désespère? N'y a-t-il donc nulle part une place pour moi? GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 697. — Expression.

C'est à désespérer.

C'est décourageant, il n'y a rien à espérer, il n'y a plus rien à faire.

Il est riche à désespérer.

Belle à désespérer, ayant ce regard qui fascine et éblouit, cette voix qui enchante (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 245 ). — Emploi pronominal.

S'abandonner au désespoir.

À ces paroles, le duc de Bretagne commença à se désespérer; il voulait mourir; il pleurait à grands sanglots (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1821-24, page 364 ).

Je me réconforte moi-même pour ne pas trop me désespérer (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 46 ). B.— Emploi transitif.

Contrarier vivement, affliger, tourmenter. 1.

Désespérer quelqu'un; désespérer les âmes.

Quel étrange prêtre vous faites, qui désespérez les mourants au lieu de les consoler (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 360 ).

Les pires malheurs ne purent nous désespérer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 594) : Ø 3....

les sauvages (...) venaient jusqu'à la ville de la Nouvelle-Orléans harceler et désespérer les habitants par des attaques aussi brusques que multipliées. GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 14. — Rare.

Désespérer quelque chose.

Il désespère l'amitié comme il a désespéré l'amour (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 304 ). 2. »

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