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Dictionnaire en ligne: DÉSIRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DÉSIRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de désirer* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une chose] Qui est l'objet d'une aspiration de l'âme, du coeur, de l'esprit. Les charmes de la patrie lointaine et désirée (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, 1859, page 9 ). — En particulier. Qui répond à un besoin (d'ordre pratique). Le métrage, le ton, la température désirée. B.— [En parlant d'une personne] Qui est l'objet d'un désir amoureux, charnel. Mme. Éterlin s'espérait encore désirable et désirée (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 233 ). Fréquence absolue littéraire : 1 599. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 611, b) 1 817; XXe. siècle : a) 2 148, b) 2 305. Forme dérivée du verbe "désirer" désirer DÉSIRER, verbe transitif. I.— emploi absolu. Aspirer instinctivement à quelque chose de non défini dont le manque est senti comme une imperfection de l'être. — [Le sujet est exprimé] Ce divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit (ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, page 71 ). Je désirais, je m'enflais de désir au lieu de rassasier ma faim (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1552 ). — [Le sujet n'est pas exprimé] : Ø 1. Je puis dire que mon existence ne fut qu'un long désir. J'aime désirer; du désir j'aime les joies et les souffrances. Désirer avec force, c'est presque posséder. Que dis-je? C'est posséder sans dégoût et sans satiété. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 273. · Emploi comme substantif. L'agir porte le désirer. Je crois que nous ne savons pas bien désirer ce que nous ne pouvons faire (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1923, page 479 ). Remarque : Voir aussi infra II A 2 c pour le sens érotique. II.— Emploi transitif. A.— [La personne qui désire est exprimée] 1. [Le complément désigne une chose] Aspirer consciemment à quelque chose dont la possession ou la réalisation comble un besoin de l'âme, de l'esprit ou du corps. SYNTAXE : Désirer quelque chose ardemment, longuement, passionnément, sincèrement, vivement; désirer quelque chose avec ardeur, avec passion. a) [Le complément désigne une chose matérielle qui est l'objet d'une (vive) convoitise] Il ne désirait plus d'écrevisses (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 88) : Ø 2.... s'il ne lui [à Odette] offrait pas une rivière de diamants qu'elle désirait, il ne renouvellerait pas en elle cette admiration qu'elle avait pour sa générosité... MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 268. — Dans la langue du commerce, de l'hôtellerie. Que désire Monsieur (Madame)? (Familier) Monsieur (Madame) désire? Vous désirez, Monsieur (Madame)? Que désire Madame? Elle voulait une robe pas chère, solide pourtant (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 485 ). M'sieur désire? Poires de curé? Figues d'Arabie? Raisin muscat? (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 83 ). b) [Le complément désigne une chose abstraite qui est l'objet d'une aspiration (bonne ou mauvaise) profonde de l'être] Désirer le bien, le mal; désirer la gloire, le succès. Qu'étaient-ce que ces enfants? Des désirs. Ardemment ils désiraient le bruit, la gloire, les victoires (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 414 ). — Désirer quelque chose à/pour quelqu'un. Je vous désire tout ce que vous voulez, je demande pour vous toute la lumière qui peut tenir sur une tête et dans un coeur (VICTOR HUGO, Correspondance, 1868, page 124) : Ø 3.... ne regardez pas mes péchés, mais seulement la foi de votre église et donnez-lui la paix et l'union que vous désirez pour elle... ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 153. · [Avec un attribut de l'objet] Je pense tous les jours à vous. Je vous désire heureuse (FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau 1908, page 132 ). — Désirer quelque chose de quelqu'un : Ø 4. Il savait que si Mlle. De Préfailles lui avait fait l'honneur de désirer de lui quoi que ce fût, à peu près rien n'eût compté au monde, et que c'était ainsi. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 133. — Ne plus rien avoir à désirer, ne plus savoir que désirer. Sur ce point, je n'ai plus rien à désirer (FRANÇOIS MAURIAC, Les Mal aimés, 1945, II, 6, page 205 ). — C'est tout ce que je désire. Me renvoyer chez ma mère! Mais c'est tout ce que je désire, tout ce que je demande! (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 60 ). c) [Le complément désigne un procès] — [Le complément est un substantif] Désirer le mariage, la mort de quelqu'un; désirer le retour de quelqu'un. « J'appréhende autant que je désire (...) la nouvelle rencontre qui m'est promise (PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 155 ). — [Le complément est un verbe à l'infinitif ou une proposition complétive] Il désirait de m'épouser (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 2, 1807, page 385 ). C'est une dame qui désire vous avoir à souper (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1160 ). SYNTAXE : Désirer (d')acheter, acquérir, avoir, garder, obtenir, posséder quelque chose; désirer faire quelque chose; désirer (de) connaître, savoir quelque chose; désirer (de) connaître, voir quelqu'un; désirer (de) parler à quelqu'un; désirer en finir avec quelqu'un; désirer (de) mourir. — En particulier. · [Le complément est un voeu à caractère solennel, par exemple dans des dispositions testamentaires] Je désirerais être enterré religieusement (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 7, 1909, page 274) : Ø 5. « Je désire que, après une messe basse à Saint-Thomas d'Aquin, ma paroisse, mon corps soit porté à Crouy. Je désire que mes obsèques y soient célébrées dans la chapelle de la fondation... » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1326. Remarque : " La langue courante d'aujourd'hui ne connaît que désirer suivi directement d'un infinitif. Les emplois relevés avec de sont uniquement littéraires et quelque peu archaïsants. L'alternance désirer + infinitif ou désirer que + subjonctif est commandée par la communauté du sujet pour le verbe désirer et l'infinitif complément ou la différence de sujet pour le verbe désirer et le verbe de la subordonnée introduite par que " (ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972). d) Par analogie. [Le sujet est une chose ou un animal plus ou moins personnifié] Toute chose désire son complément (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 524 ). L'oiseau désire d'avoir un plumage brillant (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913-14, page 343 ). Une théorie désire d'être exprimée entièrement (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 563 ). 2. [Le complément désigne une personne] a) [Avec précision fréquente de la destination du désir] Attendre, espérer consciemment avec plus ou moins de ferveur l'avènement, la présence de quelqu'un. Désirer quelqu'un comme adjoint. Monsieur, dit Valentine, mon grand-père désire un notaire (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 10 ). Un ménage pauvre où l'on désire une fille qui servira de bonne (JULES RENARD, Journal, 1896, page 339) : Ø 6. Je ne doute pas que M. Venizelos ne soit un homme d'état plein de capacité, mais qui nous dit que les Grecs désirent tant que cela Venizelos? MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 786. b) [Sans précision de cette finalité] Désirer un enfant C'est vrai que je désirais passionnément un fils (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1150 ). Toute la famille désirait un garçon (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 44 ). c) Convoiter charnellement la possession d'un homme, d'une femme : Ø 7. Mon amour est une camaraderie amoureuse. Je ne vous désire pas, mais vous êtes le seul homme dont je puisse accueillir le désir sans révolte. (...) Je préfère être torturée par mes renoncements à me donner au-dessous de moi. HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 1017. Ø 8.... cela n'empêchait pas mon père de désirer Elsa. De la désirer peu à peu plus que n'importe quoi, de la désirer du double désir que l'on porte à la chose interdite. FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 165. — Emploi pronominal réciproque. Deux jeunes êtres qui se désirent, et que séparent l'univers et la fatalité (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 74) : Ø 9. Souvent, quand, dans la salle du casino, deux jeunes filles se désiraient, il se produisait comme un phénomène lumineux, une sorte de traînée phosphorescente allant de l'une à l'autre. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 852. — Emploi absolu : Ø 10. Je savais aussi que je ne t'aimais pas et je t'ai prise. Je n'ai jamais éprouvé de l'amour pour personne. Je désire voilà tout. Et j'ai profité de toi. ALBERT CAMUS, Les Possédés, adapté de Fédor Dostoïevski. 1959, 3e. partie, 16e. tableau, page 1087. B.— Tournures à sens passif. [La personne qui désire n'est pas exprimée; avec une nuance de blâme ou de regret, en raison d'une attente déçue] 1. [Le sujet désigne une chose] — Laisser (un peu, beaucoup) à désirer. Être l'objet d'un désir non satisfait; être défectueux, imparfait ou médiocre. Diverses répartitions de charbon ou de matières premières ont laissé à désirer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 452 ). Ne rien laisser à désirer. Être parfait, irréprochable. Il me semblait qu'au contraire votre santé ne laissait rien à désirer (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 158 ). La coopération des diverses grandes unités, la liaison entre les armes, n'ont rien laissé à désirer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 268 ). · Par métonymie ou par brachylogie. [Le sujet désigne une personne] : Ø 11. Je n'étais pas suffisamment secondé quoique à la salle à manger j'avais une bonne équipe (...); mais les chasseurs laissaient un peu à désirer... MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 951. — Être (encore) à désirer. Ne pas être accompli, réalisé. L'histoire critique du jansénisme est encore à désirer (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 106 ). 2. [Le sujet désigne une personne] Familier. Se faire désirer. " Montrer peu d'empressement à satisfaire le désir que les autres ont de nous voir, de se lier avec nous, etc. afin de rendre ce désir plus vif " (Dictionnaire de l'Académie Française). L'art des flatteurs est de se faire désirer, à la manière des coquettes (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1086) : Ø 12. Elle se doute bien que je dois l'attendre (...) et marche doucement, comme une qui n'est pas pressée et qui cherche à se faire désirer un peu, point trop, car (...) les messieurs aiment bien qu'on les aguiche, mais pas qu'on les agace. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 251. — Par analogie. [Le sujet désigne une chose] L'explication (...) de ces textes qui se sont tant fait désirer n'a lieu que dans le troisième tome (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 346 ). 3. Emploi impersonnel. Il serait à désirer que. Il serait opportun, souhaitable que. Elle pense comme moi, qu'il serait à désirer que le marquis s'éloignât pour quelque temps (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1799) : Ø 13.... il serait grandement à désirer que l'art contemporain pût se renouveler par un contact plus intime avec les artisans... GEORGES SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, page 54. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Désireur, euse, adjectif, rare. Qui désire ou manifeste le désir, de quelque chose. Un regard désireur qui disait : " Voulez-vous? " (Joséphin Péladan, Le Vice suprême, 1884, page 161). Emploi substantival. Ces grands chercheurs de trésors, ces désireurs de l'impossible (Alexandre Dumas père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 160). b) Désirant, ante, participe présent adjectivé, littéraire Qui manifeste ou implique un désir. Synonyme : désireux. [Employé absolument] . Ses joies désirantes de vierge (Joris-Karl Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, page 185). Il allait, l'âme vague, (...), désolée et désirante, douce, innocente (Anatole France, Mannequin osier, 1897, page 221). [Suivi de la préposition de + complément] Quoiqu'elle ne se sentit ni malheureuse ni désirante d'autre chose, sa vie monotone et mince lui apparaissait seulement comme un moment lucide du sommeil (Anna de Noailles, La Nouvelle espérance, 1903, page 4). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 071. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 14 461, b) 10 009; XXe. siècle : a) 10 149, b) 10 515.

« cette admiration qu'elle avait pour sa générosité... MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 268. — Dans la langue du commerce, de l'hôtellerie.

Que désire Monsieur (Madame)? (Familier) Monsieur (Madame) désire? Vous désirez, Monsieur (Madame)? Que désire Madame? Elle voulait une robe pas chère, solide pourtant (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 485 ).

M'sieur désire? Poires de curé? Figues d'Arabie? Raisin muscat? (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 83 ). b) [Le complément désigne une chose abstraite qui est l'objet d'une aspiration (bonne ou mauvaise) profonde de l'être] Désirer le bien, le mal; désirer la gloire, le succès. Qu'étaient-ce que ces enfants? Des désirs.

Ardemment ils désiraient le bruit, la gloire, les victoires (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 414 ). — Désirer quelque chose à/pour quelqu'un.

Je vous désire tout ce que vous voulez, je demande pour vous toute la lumière qui peut tenir sur une tête et dans un coeur (VICTOR HUGO, Correspondance, 1868, page 124) : Ø 3....

ne regardez pas mes péchés, mais seulement la foi de votre église et donnez-lui la paix et l'union que vous désirez pour elle... ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 153. · [Avec un attribut de l'objet] Je pense tous les jours à vous.

Je vous désire heureuse (FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau 1908, page 132 ). — Désirer quelque chose de quelqu'un : Ø 4.

Il savait que si Mlle.

De Préfailles lui avait fait l'honneur de désirer de lui quoi que ce fût, à peu près rien n'eût compté au monde, et que c'était ainsi. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 133. — Ne plus rien avoir à désirer, ne plus savoir que désirer. Sur ce point, je n'ai plus rien à désirer (FRANÇOIS MAURIAC, Les Mal aimés, 1945, II, 6, page 205 ). — C'est tout ce que je désire.

Me renvoyer chez ma mère! Mais c'est tout ce que je désire, tout ce que je demande! (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 60 ). c) [Le complément désigne un procès] — [Le complément est un substantif] Désirer le mariage, la mort de quelqu'un; désirer le retour de quelqu'un. « J'appréhende autant que je désire (...) la nouvelle rencontre qui m'est promise (PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 155 ). — [Le complément est un verbe à l'infinitif ou une proposition complétive] Il désirait de m'épouser (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 2, 1807, page 385 ).

C'est une dame qui désire vous avoir à souper (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1160 ). SYNTAXE : Désirer (d')acheter, acquérir, avoir, garder, obtenir, posséder quelque chose; désirer faire quelque chose; désirer (de) connaître, savoir quelque chose; désirer (de) connaître, voir quelqu'un; désirer (de) parler à quelqu'un; désirer en finir avec quelqu'un; désirer (de) mourir. — En particulier. · [Le complément est un voeu à caractère solennel, par 2. »

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