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Dictionnaire en ligne: DÉSOLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DÉSOLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de désoler* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'un lieu] 1. Qui est vide, inhabité, désert. L'endroit où il se trouvait était d'ailleurs le plus désolé de la Sologne. De toute la matinée il ne vit qu'une bergère (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 193, page 71) : Ø 1. Vivre toute sa vie en des lieux désolés, lorsqu'on aurait aimé la compagnie des autres humains et la sécurité paisible des villages... LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 242. — En particulier. Qui est sec, sans verdure. L'aube me découvre un paysage de sierra désolée : la roche, des éboulis, pas un brin d'herbe (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 74) : Ø 2. C'était l'époque abominable, la Beauce dépouillée, désolée, étalant ses champs nus, sans un bouquet de verdure. Les chaleurs de l'été, le manque absolu d'eau, avaient séché la terre qui se fendait; et toute végétation disparaissait... ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 289. 2. Par extension. [En parlant d'un lieu quelconque, d'un phénomène naturel] Nu, morne, triste. Il [Ramuntcho] ouvrit sa fenêtre sur le vide encore pâle, sur la virginité de l'aube désolée (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Ramuntcho, 1897, page 312) : Ø 3.... il regardait (...) la pièce nue, l'intérieur désolé, tout ce qu'il y voyait et devinait de misères, de larmes pleurées, de souffrances et de privations pâties. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 293. — Emploi comme substantif masculin (neutre) Le désolé de la pluie (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 304 ). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne, de son air, de sa physionomie, etc.] Qui éprouve une grande douleur (par suite de la perte d'un être cher); qui est profondément affligé, triste. Elle [Jeanne] se remit à pleurer (...) gémissant d'un ton navré, d'un ton de plainte désolée (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 172 ). Que vais-je devenir douloureuse Désolée meurtrie et tout en larmes Écoutez mon fils mon fils est mort (GUILLAUME APOLLINAIRE, Couleur du temps, 1918, I, 3, page 929 ). — Par extension. [En parlant de tout ce qui peut traduire des sentiments] Qui exprime une grande tristesse. Alors nous entendîmes un harmonica qui jouait une rengaine désolée (ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945, page 161 ). — Fréquent, emploi comme substantif. Personne en proie à une grande affliction. Ces grands désolés qui ne surent survivre à la perte de quelque idole : une amante, une mère, un ami, la cité, la religion (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 374) : Ø 4. Un soupir de lamentation s'exhala de ses grosses boucles. L'allure navrée, elle descendit les marches... La vérité de ce chagrin étonna d'abord Omer. D'autres gens qui discutaient (...) ne remarquèrent pas la désolée. PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 473. 2. [En parlant d'une personne] Qui est vivement contrarié. Ce qui souffre en toi, c'est l'amour-propre et la conscience. Tu es mortifié et désolé d'avoir perdu ta vie et donné si peu de chose (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 417 ). — Courant, en incise. [Avec affaiblissement de sens, expression de politesse] Être désolé. Être désolé de + infinitif; être désolé que + subjonctif; être désolé de ce que + subjonctif. Être ennuyé, fâché, regretter. Pardon, Madame, je suis désolé, confus (EUGÈNE SCRIBE, Bertrand et Raton, 1833, I, 8, page 138 ). Je suis désolé, dis-je, de vous déranger (JULES RENARD, Journal, 1898, page 501 ). Je serais profondément désolé que vous ne puissiez trouver le temps de venir discuter de cette grave affaire avec moi (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 362 ). · [Avec un ton de menace] : Ø 5. « C'est bien votre dernier mot? », me demande-t-il de son ton le plus menaçant. Et comme je lui réponds que je n'ai rien à ajouter : « Tant pis! j'en suis désolé pour vous; mais c'est vous qui l'aurez voulu. Apprenez qu'il vous en cuira. » ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1170. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adverbe désolément. D'une manière inconsolable. Un chien hurlait désolément après la lune (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 243). Il pleuvait et le boulevard Saint-Michel paraissait désolément triste (FRANCIS CARCO, Les Innocents, 1916, page 43). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 909. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 088, b) 3 532; XXe. siècle : a) 3 958, b) 2 063. Forme dérivée du verbe "désoler" désoler DÉSOLER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. [Le sujet désigne des fléaux ou un groupe de personnes et leurs exactions; le complément d'objet un pays, un peuple, la terre et ses habitants ou un lieu quelconque] Rendre vide en ravageant, dévaster, porter la ruine et la destruction. Les François ont souvent ravagé l'Italie, et les Médicis, les Galigaï, les Buonaparte nous ont désolés (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mélanges politiques, 1816-24, page 53 ). Je sais que l'argent est cause de tous les maux qui désolent nos sociétés (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 59) : Ø 1.... le pauvre vieux ménétrier de Nayrac apparut comme une bande de brigands affamés infestant le Midi et désolant le grand chemin par leurs meurtres, leurs incendies et déprédations. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Les Brigands, 1883, page 247. — Par extension. [Le complément d'objet désigne un domaine particulier] Ils [les Cosaques] menaient la vie des corsaires et désolaient le commerce de la mer Noire (PROSPER MÉRIMÉE, Les Faux Démétrius, 1853, page 73 ). — Au figuré. L'ennui désole ma vie, Pulchérie, l'ennui me tue (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 204 ). 2. Par extension. [Avec affaiblissement de sens] a) Faire du mal à, tourmenter; importuner, contrarier. Ce menu était fait exprès pour me désoler, et tous mes maux retombèrent sur moi (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 376 ). Opiniâtre de politesse, (...) [il] désole et afflige les gens de ses envois et cadeaux à domicile (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 14, 1851-62, page 134) : Ø 2.... ces mouches féroces et sanguinaires (...) viennent effrayer, désoler, poursuivre nos bestiaux pendant les ardeurs de la canicule. MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 315. b) Affliger profondément. Ces larmes attendrissaient et désolaient mon coeur plus que n'eussent pu faire des reproches (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 569) : Ø 3. Mon amie, ce qui me fait peine, ce qui me désole, ce qui me tourmente, ce qui me gâte ce plaisir de venir vous voir, c'est qu'il me paraît loin, bien loin pour moi qui voudrais que ce fût demain. EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1838, page 194. Remarque : Noter l'emploi suivant où désoler a le sens de « donner un air de profonde tristesse (à un lieu) » (confer désolé II A 2 et désolation A 2). La tristesse du repas mangé, des bouteilles bues, des croûtons naufragés sur les nappes vineuses, désolait la vaste pièce (ALEXANDRE ARNOUX, Chiffre, 1926, page 138). B.— Emploi pronominal. 1. Se lamenter, se plaindre. Je me désole tous les matins et je m'enthousiasme tous les soirs. Puis je me console, et cela recommence (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1860, page 405) : Ø 4. Il faut les entendre [les actrices] se désoler : — « Ah! mon Dieu! je dois être à tel endroit à cinq heures, et à cinq heures et demie chez la masseuse (...) Ah! mon Dieu! je n'y arriverai jamais!... » GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 152. 2. Éprouver un profond chagrin, se laisser aller à l'affliction. Ces deux petits enfants, ce pauvre veuf qui se désole, font pitié (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1833, page 39) : Ø 5. Oubliant en un instant tout ce que la providence venoit de faire pour eux, ils se désoloient, ils gémissoient... MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 97. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adverbe désolablement. D'une manière qui peut désoler, affliger profondément; d'où profondément, extrêmement. Véritable lieu d'exil de toute part, et vallée de larmes. Ce qui serait désolablement triste, si le ciel ne couvrait la terre (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1843, page 457). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 822. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 086, b) 1 500; XXe. siècle : a) 1 540, b) 838.

« Ø 4.

Un soupir de lamentation s'exhala de ses grosses boucles.

L'allure navrée, elle descendit les marches...

La vérité de ce chagrin étonna d'abord Omer.

D'autres gens qui discutaient (...) ne remarquèrent pas la désolée. PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 473. 2.

[En parlant d'une personne] Qui est vivement contrarié.

Ce qui souffre en toi, c'est l'amour-propre et la conscience.

Tu es mortifié et désolé d'avoir perdu ta vie et donné si peu de chose (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 417 ). — Courant, en incise.

[Avec affaiblissement de sens, expression de politesse] Être désolé.

Être désolé de + infinitif; être désolé que + subjonctif; être désolé de ce que + subjonctif.

Être ennuyé, fâché, regretter.

Pardon, Madame, je suis désolé, confus (EUGÈNE SCRIBE, Bertrand et Raton, 1833, I, 8, page 138 ).

Je suis désolé, dis-je, de vous déranger (JULES RENARD, Journal, 1898, page 501 ).

Je serais profondément désolé que vous ne puissiez trouver le temps de venir discuter de cette grave affaire avec moi (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 362 ). · [Avec un ton de menace] : Ø 5.

« C'est bien votre dernier mot? », me demande-t-il de son ton le plus menaçant.

Et comme je lui réponds que je n'ai rien à ajouter : « Tant pis! j'en suis désolé pour vous; mais c'est vous qui l'aurez voulu.

Apprenez qu'il vous en cuira.

» ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1170. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adverbe désolément.

D'une manière inconsolable.

Un chien hurlait désolément après la lune (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 243).

Il pleuvait et le boulevard Saint-Michel paraissait désolément triste (FRANCIS CARCO, Les Innocents, 1916, page 43). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 909.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 2 088, b) 3 532; XXe. siècle : a) 3 958, b) 2 063. Forme dérivée du verbe "désoler" désoler DÉSOLER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1.

[Le sujet désigne des fléaux ou un groupe de personnes et leurs exactions; le complément d'objet un pays, un peuple, la terre et ses habitants ou un lieu quelconque] Rendre vide en ravageant, dévaster, porter la ruine et la destruction.

Les François ont souvent ravagé l'Italie, et les Médicis, les Galigaï, les Buonaparte nous ont désolés (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mélanges politiques, 1816-24, page 53 ).

Je sais que l'argent est cause de tous les maux qui désolent nos sociétés (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 59) : Ø 1....

le pauvre vieux ménétrier de Nayrac apparut comme une bande de brigands affamés infestant le Midi et désolant le grand chemin par leurs meurtres, leurs incendies et déprédations. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Les Brigands, 1883, page 247. — Par extension.

[Le complément d'objet désigne un domaine particulier] Ils [les Cosaques] menaient la vie des corsaires 2. »

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