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Dictionnaire en ligne: DÉVASTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DÉVASTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de dévaster* II.— Emploi adjectival. Qui a subi une dévastation*. A.— [Correspond à dévaster A] 1. [En parlant d'un lieu, avec ses richesses naturelles ou créées par l'homme] Qui a été détruit ou gravement endommagé. La reconstruction, le relèvement, la remise en état des régions dévastées; la reforestation d'immenses territoires dévastés. Synonymes : désert, détruit, ravagé, (en) ruines, saccagé. Israël au milieu de ses champs dévastés et de ses citernes sèches (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page 79) : Ø 1. Ce temps est venu où il faut prouver à nos adversaires que les institutions de la liberté n'empêchent pas un pays, aussi ruiné par la guerre et par l'occupation ennemie, aussi dévasté que nous le sommes, de retrouver sa force. FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 417. — Par métaphore. Les ruines d'un passé fraîchement dévasté (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Elle et lui, 1859, page 275 ). L'édifice énorme des ancêtres en ruine et dévasté (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914, page 468 ). 2. Par analogie. [En parlant de la nature] Dépouillé, dénudé. Des champs de blé, des cultures du Nord; tout cela dévasté, abandonné, désert (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Fleurs d'ennui, 1882, page 47 ). Sur les pelouses mornes, les arbres dévastés, en forme de fourche, piquaient le ciel (ANNA DE NOAILLES, La Nouvelle espérance, 1903, page 3 ). — [En parlant d'un lieu créé par l'homme] Qui présente un aspect de désordre ou de vide, consécutif à une dévastation. Synonymes : défait, désert, (en) désordre, nu, vide. Pendant les jours de déménagement, Riquet errait tristement dans l'appartement dévasté (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Monsieur Bergeret à Paris, 1901, page 16) : Ø 2. Joseph (...) s'arrache à cette démente grande ouverte, dont le mouvement d'emportement entraîne, avec la lourde chair, toute la masse molle de son lit, dévasté, déversant le désordre de ses linges. PAUL VALÉRY, Variété V, 1944, page 190. B.— [Correspond à dévaster B; en parlant de l'être humain] Au figuré, vieilli ou littéraire. Synonymes : détruit, ravagé. 1. Qui a subi la dévastation d'une force intérieure ou d'une cause externe. Coeur, esprit dévasté. Elle voyait Saccard à nu, cette âme dévastée d'un homme d'argent (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 236 ). Ce corps dévasté, sans doute rongé à l'intérieur par quelque fibrome (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 82) : Ø 3. C'est pourquoi le visage de la jeune fille assise dans le fauteuil devient (...) un chantier de démolition où des fragments de cintres, de piliers et d'escaliers suggèrent les yeux, le nez, la bouche et les oreilles de cette créature dévastée où il n'est pas défendu de voir une image du monde actuel. ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 92. — Emploi comme substantif. Nous sommes tous des misérables et des dévastés, mais peu d'hommes sont capables de regarder leur abîme (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 79 ). 2. Qui porte les stigmates d'une dévastation. Dans une partie de nos Alpes, où les communaux se reconnaissent trop vite à leur aspect détérioré et dévasté (JEAN BRUNHES, La Géographie humaine, 1942, page 252 ). · Spécialement. Vieilli prématurément. Elle [Mathilde] était ainsi laide à inquiéter, dévastée déjà, la peau cuite, collée sur les os (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 74 ). Le visage, imberbe, était d'un homme âgé : visage raviné, dévasté, énergétique (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 245 ). — En particulier, vieilli. Crâne, front, tempes dévasté (es). Dégarni, dépouillé de cheveux. Synonyme : chauve.", Elle a un front dévasté de vieil homme (FRANÇOIS MAURIAC, La Fin de la nuit, 1935, page 12 ). Les traits épaissis et avachis, le front dévasté, le cheveu plat et rare, de lourdes poches sous les yeux enfouis et anxieux (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 155 ). · Par métaphore. Les prophètes dévastés qui penchent leur front sur la ville (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914, page 368 ). Fréquence absolue littéraire : 301. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 508, b) 404; XXe. siècle : a) 388, b) 395. Forme dérivée du verbe "dévaster" dévaster DÉVASTER, verbe transitif. A.— Exercer sur quelque chose ou sur quelqu'un une action matérielle qui aboutit à une destruction complète, à un anéantissement. 1. [Le complément d'objet désigne un lieu avec ses richesses naturelles ou créées par l'homme] Détruire ou endommager gravement les richesses (d'un lieu, en particulier d'un pays). Vous allez ravager leurs terres, dévaster leurs campagnes (RENÉ-CHARLES GUILBERT DE PIXÉRÉCOURT, Victor ou l'Enfant de la forêt, 1798, 3, 8, page 48 ). Quatre incendies successifs, puis un pillage ont dévasté les archives de l'antique abbaye de Saint Benoît-sur-Loire (MARC BLOCH, Apologie pour l'histoire, 1944, page 33 ). a) [Le sujet désigne un être humain] Synonymes : dépouiller, mettre à feu et à sang, mettre à sac, raser, ravager, ruiner. a ) [Le résultat est recherché délibérément] Voler, piller, dévaster; dévaster et saccager; dévaster et tuer; les armées, les brigands, les envahisseurs, les soldats, dévastèrent la contrée, les provinces, les terres. En 1566, des bandes d'iconoclastes avaient dévasté les cathédrales d'Anvers, de Gand (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 41 ). Ces scélérats qui dévastaient les campagnes (BERNARD CHAMPIGNEULLE, DIT LA HÊTRAIE, La Chasse, vénerie, fauconnerie, 1945, page 139) : Ø 1. On détruisit les maisons vides, on s'attaqua aux demeures abandonnées par les émigrants. On les dévasta, les saccagea. On n'en laissa que les briques. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 334. — emploi absolu. Des misérables accourent; sous prétexte de secours, pillent, volent, brisent, dévastent (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 790 ). ß ) [Le résultat est involontaire] Les Lango (...) ne savent pas grand'chose de l'assolement et dévastent leurs forêts en déboisant de nouveaux terrains (ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 45 ). La reforestation d'immenses territoires dévastés par l'homme dans le cours des siècles (L'Industrie française du bois (la Documentation française, 1955) 1955, page 14 ). b) Par extension. a ) [Le sujet désigne un animal, etc., dont la nature, la tendance innée est de dévaster quelque chose] Empêcher les poules de dévaster les fruits et le potager (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 280 ). Tuer les courtilières qui dévastaient nos laitues (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 161) : Ø 2. L'épervier roux ocellé est tout à fait un oiseau de carnage et de sang. D'une hardiesse sans seconde, se riant de l'homme, de ses armes et de ses menaces, friand comme lui de viande fine, il dévaste les guérets, les bois, les poulaillers. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 176. ß ) [Le sujet désigne un phénomène naturel] La grêle, l'ouragan dévasta les champs, les campagnes. Un ruisseau d'eau vive grossi par les pluies, (...), dévastait les pâquerettes (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 166 ). Cet août « bleu et torride » (...) fait le vide, dévaste la plaine (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 213 ). Le plateau que dévaste la bise (PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, page 11 ). — emploi absolu. La houle en mourant dévastait (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 357 ). 2. [Le complément d'objet ne désigne pas directement un lieu] a) [Le complément d'objet désigne directement ou par métonymie un ensemble humain; le sujet désigne une force inanimée s'attaquant à l'homme] Frapper la population de (un lieu) par la maladie, la mort. L'épidémie, la peste dévasta le pays, des régions entières. Synonymes : décimer, détruire, ravager. Le choléra dévaste la Russie (GEORGES DUHAMEL, Les Maîtres, 1937, page 33 ). Une grande famine venait de dévaster la Chine (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 237 ). b) [L'objet désigne une création de l'homme; surtout au passif] Par analogie. Porter des signes de désordre ou de vide consécutifs à une dévastation. J'ai vu (...) les boulevards déserts de Paris, les jardins silencieux du Champ-de-Mars, et moi-même errant dans cette ville dévastée par la tristesse (JULIEN GREEN, Journal, 1940, page 16 ). Un oreiller dévasté par une nuit de cauchemars (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 175 ). B.— Par métaphore ou au figuré. 1. [Le complément d'objet désigne la personne humaine ou un de ses aspects] a) [Le complément d'objet désigne la personne dans sa totalité] a ) [Le sujet désigne une personne] Apporter la destruction (dans un domaine, chez quelqu'un). Synonymes : démolir, détruire, ravager, ruiner. Il veut faire avec notre terre ce qu'il a fait de toi : tout dévaster (JEAN GIONO, Lanceurs de graines, 1943, I, 4, page 115 ). La femme qui va dévaster une vie s'annonce souvent à travers ces éclipses nonchalantes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 339) : Ø 3. Quelquefois une haute colonne se montroit seule debout dans un désert, comme une grande pensée s'élève, par intervalles, dans une ame que le temps et le malheur ont dévastée. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND. Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 423. ß ) [Le sujet désigne un mal secret, une force intérieure opérant à la manière d'une force naturelle] Provoquer (chez quelqu'un) des perturbations graves. Synonymes : détruire, miner, ravager, ronger. Cette passion [l'amour] peut dévaster à jamais l'esprit comme le coeur (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 3, 1807, page 303 ). Tous ses soupçons et ses désirs le dévastaient, le brisaient par leur élan qu'il empêchait (MAURICE BARRÈS, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, page 182 ). Ni mes regrets, ni ma compassion ne justifiaient l'ouragan qui me dévasta pendant deux jours (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 214 ). — emploi absolu. Mes passions ne sont point de celles qui éclatent, dévastent et tuent (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 419 ). b) [Le complément d'objet désigne une partie visible du corps] Altérer la beauté, l'intégrité physique (un visage, le corps) de quelqu'un. Synonymes : défaire, ravager. Ce visage dévasté par les larmes (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 454 ). — En particulier. Dévaster le crâne, les tempes (vieux). Ce bel homme [Montroger] robuste, vermeil et un peu gras, à qui une grande passion n'avait ni creusé les yeux ni dévasté les tempes (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mademoiselle Merquem, 1868, page 60 ). · Emploi pronominal à sens passif. Moi dont le front commence à se dévaster (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 470 ). 2. [L'objet désigne une création de l'esprit humain] Elle [la langue provençale] était en plein épanouissement lorsqu'elle fut violemment dévastée et ravagée au commencement du XIIIe. siècle, dans la guerre dite des Albigeois (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 4, 1851-62, page 321 ). À coups d'ostensoir il dévaste notre littérature (ANDRÉ GIDE, Journal, 1905, page 190 ). Remarque : 1. Dans quelques-uns des exemples cités (exemple 3 et Green, loco citato), on devine la présence d'une figure étymologique par référence au sens latin de " ruiner en faisant le vide ". 2. La documentation atteste l'emploi adjectival (littéraire et rare) du participe présent dévastant, ante. [Surtout en parlant des passions, des sentiments violents ou d'un mal intérieur] Qui dévaste, qui apporte la destruction (chez quelqu'un). Ils ne pouvaient se rassasier de leurs yeux inexorables, dévastants soleils de leurs coeurs (Julien Gracq, Argol, 1938, page 141). La pureté adorable et dévastante (Paul Morand, Eau sous ponts, 1954, page 8). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 147.

« des dévastés, mais peu d'hommes sont capables de regarder leur abîme (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 79 ). 2.

Qui porte les stigmates d'une dévastation.

Dans une partie de nos Alpes, où les communaux se reconnaissent trop vite à leur aspect détérioré et dévasté (JEAN BRUNHES, La Géographie humaine, 1942, page 252 ). · Spécialement.

Vieilli prématurément.

Elle [Mathilde] était ainsi laide à inquiéter, dévastée déjà, la peau cuite, collée sur les os (ÉMILE ZOLA, L' Œuvre, 1886, page 74 ).

Le visage, imberbe, était d'un homme âgé : visage raviné, dévasté, énergétique (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 245 ). — En particulier, vieilli.

Crâne, front, tempes dévasté (es). Dégarni, dépouillé de cheveux.

Synonyme : chauve.", Elle a un front dévasté de vieil homme (FRANÇOIS MAURIAC, La Fin de la nuit, 1935, page 12 ).

Les traits épaissis et avachis, le front dévasté, le cheveu plat et rare, de lourdes poches sous les yeux enfouis et anxieux (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 155 ). · Par métaphore.

Les prophètes dévastés qui penchent leur front sur la ville (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1914, page 368 ). Fréquence absolue littéraire : 301.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 508, b) 404; XXe.

siècle : a) 388, b) 395. Forme dérivée du verbe "dévaster" dévaster DÉVASTER, verbe transitif. A.— Exercer sur quelque chose ou sur quelqu'un une action matérielle qui aboutit à une destruction complète, à un anéantissement. 1.

[Le complément d'objet désigne un lieu avec ses richesses naturelles ou créées par l'homme] Détruire ou endommager gravement les richesses (d'un lieu, en particulier d'un pays). Vous allez ravager leurs terres, dévaster leurs campagnes (RENÉ-CHARLES GUILBERT DE PIXÉRÉCOURT, Victor ou l'Enfant de la forêt, 1798, 3, 8, page 48 ).

Quatre incendies successifs, puis un pillage ont dévasté les archives de l'antique abbaye de Saint Benoît-sur-Loire (MARC BLOCH, Apologie pour l'histoire, 1944, page 33 ). a) [Le sujet désigne un être humain] Synonymes : dépouiller, mettre à feu et à sang, mettre à sac, raser, ravager, ruiner. a ) [Le résultat est recherché délibérément] Voler, piller, dévaster; dévaster et saccager; dévaster et tuer; les armées, les brigands, les envahisseurs, les soldats, dévastèrent la contrée, les provinces, les terres.

En 1566, des bandes d'iconoclastes avaient dévasté les cathédrales d'Anvers, de Gand (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 41 ).

Ces scélérats qui dévastaient les campagnes (BERNARD CHAMPIGNEULLE, DIT LA HÊTRAIE, La Chasse, vénerie, fauconnerie, 1945, page 139) : Ø 1.

On détruisit les maisons vides, on s'attaqua aux demeures abandonnées par les émigrants.

On les dévasta, les saccagea.

On n'en laissa que les briques. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 334. — emploi absolu.

Des misérables accourent; sous prétexte de 2. »

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