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Dictionnaire en ligne: DISSIPÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 16/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DISSIPÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de dissiper* II.— Adjectif. A.— Rare. 1. [En parlant d'une réalité mensongère ou erronée] Qui a été anéanti, qui a disparu. Une erreur dissipée nous donne un sens de plus (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 613 ). 2. [En parlant d'un bien] Qui a été dépensé follement ou avec prodigalité. La portion dissipée du capital (JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 447 ). Son patrimoine dissipé s'était rétabli par un heureux mariage (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 195 ). B.— [En parlant d'une personne ou d'une de ses qualités] 1. Domaine moral, vieilli. Qui aime à s'amuser, qui s'adonne à des occupations frivoles. Antonyme : sérieux. Odette dissipée, moi studieuse, Odette toujours dans les chiffons, les histoires d'amour, rapidement prise par Montparnasse; moi, habillée à la diable, regardant les hommes de travers, puisque Vladimir n'était plus, et dès quinze ans prenant des allures d'étudiante (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 299) : Ø 1. Qu'était-ce que Morny? Disons-le. Un important gai, un intrigant, mais point austère (...) souteneur de Guizot, ayant les manières du monde et les moeurs de la roulette (...) dissipé, mais concentré... VICTOR HUGO, Histoire d'un crime, 1877, page 24. PARADIGMES. Dissipé et léger, frivole, volage, étourdi; dissipé et dépensier, prodigue. — Emploi comme substantif. Octave mena cette vie d'inutile et de dissipé (JULES VERNE. Les Cinq cents millions de la Bégum, 1879, page 171 ). — Par extension, plus usuel. Vie, jeunesse dissipée. Passée dans la dissipation. Milieu, siècle dissipé; caractère dissipé; humeur, nature dissipée. Il [Cowper] retourna à Londres reprendre sa vie, non pas licencieuse, mais gaiement dissipée et diversement légère (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 11, 1851-62, page 144) : Ø 2. Elzéar s'était organisé une existence conforme à son programme, partagée entre les heures studieuses et les heures dissipées. Ce double aspect se reflétait fidèlement dans la physionomie de l'appartement qu'il occupait, avenue Bosquet. EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 49. 2. Domaine intellectuel. a) Qui n'est pas concentré, qui se disperse. Esprit dissipé. Je ne sais plus où j'en suis. Je suis tout dissipé. Manoeuvres, départ, tant de villes traversées m'ahurissent (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1895, page 248) : Ø 3. Le dandy se rassemble, se forge une unité, par la force même du refus. Dissipé en tant que personne privée de règle, il sera cohérent en tant que personnage. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 73. Remarque : On rencontre dans la documentation la construction archaïque être dissipé à quelque chose, où à signifie « vers » ou « par ». Une présence (...) qui (...) protégeait son esprit, le défendait d'être dissipé aux divertissements du monde (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 27). b) Spécialement, usuel, dans le langage scolaire. Qui est inattentif et turbulent. Enfant, élève, écolier dissipé : Ø 4. Vous êtes une mauvaise enfant, me dit-elle, et ce que vous pensez est pire que tout ce que vous faites. On vous pardonnerait d'être dissipée et paresseuse, mais puisque c'est par entêtement et par mauvaise volonté que vous mécontentez votre bonne maman, vous mériteriez qu'elle vous renvoyât chez votre mère. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 60. — Emploi comme substantif. Un dissipé, une dissipée. Un enfant, un élève dissipé. Le dissipé se constitue une personnalité, il se fait remarquer : ne pouvant briller dans ses études, il se distingue dans le chahut (VOCABULAIRE DE PSYCHOPÉDAGOGIE ET DE PSYCHIATRIE DE L'ENFANT (ROBERT LAFON) 1969, au mot dissipation. ). Fréquence absolue littéraire : 605. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 106, b) 785; XXe. siècle : a) 657, b) 812. Forme dérivée du verbe "dissiper" dissiper DISSIPER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Avec une idée de violence ou d'anéantissement plus ou moins grands] 1. Rare, vieilli. [Le complément d'objet désigne un ensemble d'êtres animés] Dissiper une armée; dissiper la foule, une émeute. Tout le monde sait que Votre Majesté vient de conquérir l'Angleterre et que Dieu a dissipé ses ennemis (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 4e. journée, 4, page 874 ). 2. [Le complément désigne un phénomène nature] Faire disparaître en dispersant, en écartant; faire s'évanouir. Le vent, le soleil dissipe les nuages; dissiper les ténèbres, la nuit, l'obscurité : Ø 1. Le soleil dissipait le brouillard : nous voyions, à trois quarts de lieue environ sur notre droite, une vieille ville, les toits en pointe... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 99. — Par analogie. [Le complément désigne] a) [un parfum] Crainte d'en faner les couleurs et d'en dissiper les parfums (ÉMILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 148 ). Un baume subtil dissipe quelquefois tout son parfum, avant que l'on se soit aperçu de l'émanation qui s'en fait (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 237 ). b) [une quantité de chaleur, d'énergie] Celui-ci [le corps vibrant] dissipe alors progressivement l'énergie qu'il contenait, tant par rayonnement d'ondes sonores que par échauffement interne (PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, page 216 ). Cette opération s'effectuant avec un mauvais rendement, il faut dissiper des quantités de chaleur plus grandes (Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 322 ). c) [un objet immatériel] Cette armure inaltérable dont le toucher dissipait les fantômes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 46) : Ø 2. Dans toute société paraît un homme préposé aux Choses Vagues (...). C'est le prêtre, le mage, le poète (...). Ils construisent de vapeurs des édifices qui ne sont pas solides, mais en revanche, qui sont éternels. Toute attaque les dissipe, nulle ne les détruit. PAUL VALÉRY, Tel quel II, 1943, page 47 3. Par métaphore et/ou au figuré. [Le complément d'objet désigne] a) [un état de conscience] Faire cesser. Ces images (...) dissipent la tristesse d'une vie languissante, et reposent sur le coeur flétri comme un songe aimable (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1822, page 138 ). Je voulais absolument dissiper cette espèce de rancune que je pressentais chez Henri (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 189) : Ø 3. Il existe pour toute pensée et pour toute chose profonde, amour, haine, un poison singulièrement énergique qui est tout le reste du monde, tout ce qui n'est pas elle, et qui la distrait, la dilue, la dissipe... PAUL VALÉRY, Tel quel I, 1941, page 60. SYNTAXE : Dissiper une impression, une anxiété, un chagrin, une crainte, des inquiétudes, un malaise; dissiper un songe, un rêve, une chimère, des illusions. b) [Par extension, une impression, un mal physique] Dissiper une migraine. L'usage journalier de l'eau [carminative] dissipe les cuissons occasionnées par le feu du rasoir (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 48 ). — Par métonymie, vieux. [L'objet désigne une personne] Faire cesser les soucis de quelqu'un; distraire, amuser. J'entends qu'on me dissipe, Je veux être un peu gai! (VICTOR HUGO, Cromwell, 1827, page 190 ). Absolument. Allons, une prise! lui dit-il. Acceptez, cela dissipe (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 189 ). c) [une réalité mensongère ou erronée] Faire cesser, éclaircir. Dissipant à jamais (...) les aberrations métaphysiques du siècle dernier (AUGUSTE COMTE, Cours de philosophie positive,tome 4, 1839-42, page 432 ). Dissiper tous les préjugés, dissoudre toutes les erreurs, déshonorer tous les mensonges, voilà la tâche que je me suis imposée (VICTOR HUGO, Correspondance, 1870, page 253) : Ø 4. Si donc on ne veut pas que le malentendu éclate, il faut le dissiper; si l'on veut éviter le scandale, c'est-à-dire la brutale publication du pacte noir, il faut favoriser l'« éclaircissement » qui préviendra la formation d'un ordre du mensonge... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 193. SYNTAXE : Dissiper une ambiguïté, une confusion, une équivoque, une erreur; dissiper un doute, un malentendu, un préjugé, une prévention, un soupçon; dissiper de(s) faux bruits, un mystère, une rumeur. B.— Par analogie. [Le complément d'objet désigne un bien matériel] Dépenser follement, inutilement. Dissiper une fortune, un héritage, une dot. Synonymes : gaspiller, dilapider. Il faudrait savoir si l'avion, qui livre des centaines de journées de travail pour être dissipées par une seule main, n'est pas un plus exact symbole de l'esclavage où nous allons (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1934, page 1196) : Ø 5.... alors que le prix de toutes choses montait irrésistiblement, on n'avait jamais tant gaspillé d'argent, et quand le nécessaire manquait à la plupart, on n'avait jamais mieux dissipé le superflu. On voyait se multiplier tous les jeux d'une oisiveté qui n'était pourtant que du chômage. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1377. — Au figuré. Dissiper son temps, sa jeunesse, sa santé. Synonymes : perdre, gâcher. Les jeunes gens, qui ne savaient à quoi employer leurs forces, (...) les dissipaient dans les plus étranges excès (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 463 ). Diderot vieillissant se demandait s'il avait bien employé sa vie et s'il ne l'avait point dissipée (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 3, 1863-69, page 311 ). C.— Au figuré. [Sans idée de destruction ou d'anéantissement; avec une idée de diminution] 1. [Le complément d'objet désigne un être humain] Empêcher (quelqu'un) d'être concentré; divertir. La moindre sortie me dissipe et me condamne à l'ennui le reste de la journée, par la difficulté de retrouver de l'entrain pour le travail ensuite (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1854, page 287 ). — Absolument. Les plaisirs épars qui endurcissent, (...) les poursuites mondaines qui dissipent et dessèchent (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 141 ). 2. [Le complément d'objet désigne une faculté humaine] Disperser sur plusieurs objets ce qui devrait être concentré sur un seul. Dissiper ses efforts, son attention. Il [le baron de Guénic] devait donc réserver son esprit, lui et les siens, pour agir, sans le dissiper sur aucune des choses jugées inutiles, mais dont s'occupaient les autres (HONORÉ DE BALZAC, Béatrix, 1839-45, page 22) : Ø 6. Je payais cher mon optimisme et mon relâchement; j'avais dissipé ma densité et mes pouvoirs; j'avais peine à les regrouper, malgré mes efforts de concentration. ALEXANDRE ARNOUX, Royaume des ombres. 1954, page 163. II.— Emploi pronominal. A.— [Avec une idée de violence ou d'anéantissement plus ou moins grande] 1. Rare, vieux. [Le sujet désigne un ensemble d'êtres animés] Se disperser. La foule en émeute se dissipe. La loi martiale a été publiée, le drapeau rouge déployé : on ordonne au peuple de se dissiper en menaçant de faire feu (Le Moniteur. tome 2, 1789, page 438 ). — Par métaphore. [Suivi d'un complément prépositionnel introduit par en + substantif marquant la direction] La liberté, dans ces singuliers pays, consiste à (...) se dissiper en mille occupations patriotiques plus sottes les unes que les autres, en ce qu'elles dérogent au noble et saint égoïsme qui engendre toutes les grandes choses humaines (HONORÉ DE BALZAC, Massimilla Doni, 1839, page 406 ). 2. [Le sujet désigne un phénomène naturel] Disparaître progressivement, en se dispersant Le brouillard, les nuages, l'ombre se dissipe (nt). Synonyme : s'évanouir. La grisaille se dissipa après une pluie fine (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 137) : Ø 7. L'après-midi déclinait déjà, la légère gaze blanche qui embue le ciel dans les journées chaudes des Syrtes retombait et se dissipait, rendant à l'air une transparence merveilleuse. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1961, page 227. · Se dissiper en + substantif marquant le résultat.. Disparaître en se transformant en (quelque chose). Les nuages et les brouillards amoncelés se dissipent en flocons légers (THÉOPHILE GAUTIER, Italia, 1852, page 27 ). — Par analogie. a) [En parlant d'un parfum, d'un son] Un accord joua dans l'air, se dissipa, se répéta (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 60 ). Seul l'inquiétait cette odeur qui ne se dissipait pas. De la couche entière elle montait comme d'un corps tiède, une odeur de chair mêlée à l'odeur de lilas (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 230 ). b) [En parlant d'une quantité de chaleur, d'énergie] La pile envisagée sera de puissance presque nulle, limitée aux quelques kilowatts de chaleur pouvant se dissiper naturellement par les parois sans système d'extraction de chaleur (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 77 ). Les ondes acoustiques se dissipent rapidement en chaleur au cours de leur propagation dans la chromosphère (ERRY SCHATZMAN, L'Astrophysique, 1963, page 55 ). c) [En parlant d'un objet immatériel, d'une idée ou d'une représentation] Ces ombres ennemies se dissipent bientôt en nuées (GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, introduction, page 18 ). Voir se dissiper le sens de cette vie, disparaître notre raison d'exister, voilà ce qui est insupportable (ALBERT CAMUS, Caligula, 1944, II, 2, page 34) : Ø 8. Nous avons vu qu'on reprochait au temps, envisagé comme homogène, de se dissiper entièrement, de tomber en poussière par la division sans fin de ses parties. OCTAVE HAMELIN, Essai sur les éléments principaux de la représentation, 1907, page 75. 3. Par métaphore et/ou au figuré. a) [Le sujet désigne un état de conscience] Cesser progressivement. Toute fatigue s'en va, toute mélancolie se dissipe quand je pense à vous, princesse (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1871, page 312 ). Toute sa rancune fondait, ses griefs secrets se dissipaient (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux 1884, page 239 ). b) Par extension. [Le sujet désigne une impression, un mal physique] Coma peu profond qui va s'atténuer et se dissiper assez rapidement (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 339 ). — Vieux. [Le sujet désigne une personne] Mettre un terme à ses soucis, se distraire, s'amuser. Synonyme familier : se changer les idées. Dimanche, jour où les industriels se dissipent et abandonnent leurs laboratoires (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 177 ). · Se livrer à la dissipation (confer dissipation B 1 b) : Ø 9. Il [Malouet] avait à peine dix-huit ans, et il courait risque, ainsi livré à lui-même dans les hasards de Paris, de se dissiper et de tourner aux habitudes légères. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 279. c) [Le sujet désigne une réalité mensongère ou erronée] Disparaître, être éclairci. Ce malentendu fut momentané comme ceux qui se forment au deuxième acte d'un vaudeville pour se dissiper au dernier (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 703 ). Son sale prestige se dissipe, s'évapore (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 416 ). B.— Par analogie. [Le sujet désigne un bien matériel] Être follement dépensé. Synonymes : fondre, s'en aller en fumée. Le plus clair de leur gain s'est dissipé dans cette ripaille impromptue (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 51 ). C.— Au figuré, usuel, dans le langage scolaire. [Le sujet désigne une personne] Devenir, être inattentif; par extension, devenir indiscipliné. Les élèves qui percevaient cette absence et cette lassitude étaient moins attentifs qu'à l'ordinaire et en profitaient pour se dissiper (MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 210) : Ø 10. La leçon est récitée tambour battant, et personne n'a envie de se « dissiper » parce qu'on sent souffler un vent menaçant de retenues et de pensums. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 114. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Deux attestations du participe présent dissipant employé adjectivement. La vie d'ici est toute dissipante; on y fait mille choses, et jamais l'importante et l'unique (Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Correspondance, tome 5, 1818-69, page 540; confer aussi Idem, Portaits littéraires, tome 1, 1844-64, page 473). b) L'adjectif dissipatif. Qui dissipe (de l'énergie). Mécanisme, milieu dissipatif; par extension terme dissipatif. L'oscillateur intra-atomique est un émetteur de rayonnement, et l'on peut justifier partiellement l'introduction du terme dissipatif par la perte d'énergie qui en résulte (Histoire générale des sciences (SOUS LA DIRECTION DE RENÉ TATON), tome 3, volume 2, 1964, page 262). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 579 (dissipant : 46). Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 860, b) 1 833; XXe. siècle : a) 1 830, b) 2 190.

« archaïque être dissipé à quelque chose, où à signifie « vers » ou « par ».

Une présence (...) qui (...) protégeait son esprit, le défendait d'être dissipé aux divertissements du monde (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 27). b) Spécialement, usuel, dans le langage scolaire.

Qui est inattentif et turbulent.

Enfant, élève, écolier dissipé : Ø 4.

Vous êtes une mauvaise enfant, me dit-elle, et ce que vous pensez est pire que tout ce que vous faites.

On vous pardonnerait d'être dissipée et paresseuse, mais puisque c'est par entêtement et par mauvaise volonté que vous mécontentez votre bonne maman, vous mériteriez qu'elle vous renvoyât chez votre mère. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 60. — Emploi comme substantif.

Un dissipé, une dissipée.

Un enfant, un élève dissipé.

Le dissipé se constitue une personnalité, il se fait remarquer : ne pouvant briller dans ses études, il se distingue dans le chahut (VOCABULAIRE DE PSYCHOPÉDAGOGIE ET DE PSYCHIATRIE DE L'ENFANT (ROBERT LAFON) 1969, au mot dissipation.

). Fréquence absolue littéraire : 605.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 106, b) 785; XXe.

siècle : a) 657, b) 812. Forme dérivée du verbe "dissiper" dissiper DISSIPER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Avec une idée de violence ou d'anéantissement plus ou moins grands] 1.

Rare, vieilli.

[Le complément d'objet désigne un ensemble d'êtres animés] Dissiper une armée; dissiper la foule, une émeute.

Tout le monde sait que Votre Majesté vient de conquérir l'Angleterre et que Dieu a dissipé ses ennemis (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 4e.

journée, 4, page 874 ). 2.

[Le complément désigne un phénomène nature] Faire disparaître en dispersant, en écartant; faire s'évanouir.

Le vent, le soleil dissipe les nuages; dissiper les ténèbres, la nuit, l'obscurité : Ø 1.

Le soleil dissipait le brouillard : nous voyions, à trois quarts de lieue environ sur notre droite, une vieille ville, les toits en pointe... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN- CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 99. — Par analogie.

[Le complément désigne] a) [un parfum] Crainte d'en faner les couleurs et d'en dissiper les parfums (ÉMILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 148 ).

Un baume subtil dissipe quelquefois tout son parfum, avant que l'on se soit aperçu de l'émanation qui s'en fait (ÉLÉMIR BOURGES.

Le Crépuscule des dieux.

1884, page 237 ). b) [une quantité de chaleur, d'énergie] Celui-ci [le corps vibrant] dissipe alors progressivement l'énergie qu'il contenait, tant par rayonnement d'ondes sonores que par échauffement interne (PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, page 216 ).

Cette opération s'effectuant avec un mauvais rendement, il faut dissiper des 2. »

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