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Dictionnaire en ligne: DOUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DOUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de douer* II.— Emploi adjectival. A.— [Sans jugement de valeur; généralement avec un complément prépositionnel de précisant la nature de la caractéristique] Doté de, possédant telle caractéristique ou propriété. 1. Vieilli. [Le substantif qualifié désigne un être humain] (Être) doué de (quelque chose). Quasi-synonymes : doté de, ayant (quelque chose). Deux Allemands doués éminemment de physionomies allemandes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Fifi, 1881, page 157 ). Les personnes douées de rires violents et de voix énormes me sont antipathiques (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mémoires d'un veuf, 1886, page 212) : Ø 1. Doué du génie de la corruption, il détruisit l'honnêteté de Lucien en le plongeant dans des nécessités cruelles et en l'en tirant par des consentements tacites à des actions mauvaises ou infâmes... HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 103. 2. Usuel. [Le substantif qualifié désigne un objet concret ou abstrait] Il faut beaucoup de force pour accepter de vivre dans un univers doué de mémoire (FRANÇOIS MAURIAC, Journal, 1945, page 113 ). — Spécialement. dans le domaine sciences et techniques Regarder si d'autres corps dans la nature ne sont doués de la même configuration que la glace (HÉLÈNE METZGER, La Genèse de la science des cristaux, 1918, page 130 ). Le benzol est doué de propriétés antidétonantes (JEAN-JACQUES CHARTROU, Pétroles naturels et artificiels, 1931, page 189 ). Les molécules dont se compose la matière organisée sont douées exclusivement de propriétés physico-chimiques (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 140 ). B.— [Avec un jugement de valeur] Pourvu d'une qualité survalorisée ou du moins appréciée. 1. [En parlant d'une personne] a) [Avec un complément prépositionnel de à valeur superlative : substantif tel que don, génie,... ou substantif qualifié par un adjectif ou un syntagme adjectival à valeur superlative] Être doué d'un pouvoir, de la faculté de sentir, du génie de la parole. Doué du don des miracles, « il marchait au soleil sans ombre, faisait reverdir d'un seul mot les arbres, remplissait d'eau les puits, les citernes, et avait fendu en deux le disque de la lune :... » (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 170 ). Lord Byron, doué de tous les avantages, avait peu de chose à reprocher à sa naissance (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 517) : Ø 2.... il faut, pour être vendeur d'objets quelconques, être doué d'une certaine psychologie et de connaissances techniques relatives aux objets que l'on vend,... La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 1801. SYNTAXE : Doué de facultés surnaturelles, d'une vive intelligence, d'une grande perspicacité, de facultés mathématiques extraordinaires, d'une mémoire prodigieuse, d'une grande sensibilité artistique; doué d'un appétit insatiable, d'une santé florissante, d'une grande vitalité; doué de toutes les vertus, d'une âme noble et généreuse, d'une patience à toute épreuve, de toutes les perfections. — Par antiphrase, ironiquement. Il était d'ailleurs doué de l'incapacité la plus absolue (LOUIS-BENOÎT PICARD, Les Aventures d'Eugène de Senneville et de Guillaume Delorme, 1813, II, page 39 ). b) [Avec un complément prépositionnel pour indiquant le domaine ou l'activité où se manifeste le don] Doué pour quelque chose. Qui a des aptitudes particulières pour (quelque chose). — [Le complément est un substantif] Peu doué pour les études, doué pour les activités abstraites. Homme d'action, et merveilleusement doué pour l'éloquence populaire (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 602 ). Il y a du travail à faire, c'est tout. Et il faut faire celui pour lequel on est doué (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mains sales, 1948, 6e. tableau, 2, page 234 ). Je ne suis pas doué pour les regrets (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 43 ). — [Le complément est un infinitif] Doué d'une grande facilité pour peindre et composer (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1828, page 481 ). On est doué pour souffrir comme on est doué pour la musique (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1912, page 426 ). J'étais pas doué pour apprendre (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 287 ). Remarque : Le domaine peut être indiqué a) par un adverbe : doué picturalement, littérairement; b) sous la forme d'un complément introduit par en : doué en dessin; c) par une autre préposition : Fort bien doué quant au jugement et au sang-froid (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 148). Les élèves les mieux doués en mathématiques pourront se présenter au concours d'entrée à l'École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique (Encyclopédie, 1960, page 184). c) [Souvent avec un adverbe intense] Qui a des aptitudes innées au-dessus de la moyenne. Un enfant très, exceptionnellement, remarquablement doué. Douée comme elle l'est, elle [l'enfant prodige] a eu bientôt fait d'apprendre le chant et la danse (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 188 ). J'ai toujours préféré lire Racine que de le voir jouer, car si doués que soient les acteurs il me semble qu'ils restent toujours un peu au-dessous de ce que le texte permettait d'espérer (JULIEN GREEN, Journal, 1946, page 44 ). Les milieux sociaux privilégiés ont l'habitude d'orienter leurs enfants vers les études supérieures, même quand ils ne sont pas assez doués pour y réussir (JEAN CAPELLE, L'École de demain reste à faire, 1966, page 75 ). 2. [En parlant de choses, dans le domaine des arts littéraires ou plastiques] Arnim lui-même est saisi d'angoisse à l'idée que les produits de son art pourraient être soudain doués d'une dangereuse réalité (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 253 ). La malice de Cézanne est de présenter des objets doués, par la force persuasive de la plus véridique lumière, d'une existence prodigieuse (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 121) : Ø 3. Il y a des mots dont la fréquence, chez un auteur, nous révèle qu'ils sont en lui tout autrement doués de résonance, (...), qu'ils ne le sont en général. PAUL VALÉRY, Variété V, 1944, page 318. Fréquence absolue littéraire : 1 722. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 980, b) 1 873; XXe. siècle : a) 2 212, b) 2 446. Forme dérivée du verbe "douer" douer DOUER, verbe transitif. A.— Vieux. Assigner un douaire. Synonyme : doter. Il a doué sa femme de telle somme (Dictionnaire de l'Académie Française 1878), de tel revenu (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). B.— Douer (quelqu'un) de quelque chose. 1. [Le sujet désigne des forces supérieures à l'homme; le complément d'objet direct désigne généralement un être humain; un complément secondaire préposition désigne une caractéristique physique, morale ou intellectuelle] Donner à (quelqu'un) un caractère, une qualité en partage. Synonyme : doter. Les cinq sens dont la nature a doué l'homme (AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 165 ). « Je remercie Dieu de m'avoir doué d'une grande force de mépris » (ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1173 ). Le ciel (...) m'avait doué d'un heureux naturel (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 182 ). Remarque : 1. Dictionnaire de l'Académie Française note : " ne se dit que des avantages, que des grâces qu'on reçoit du Ciel, de la nature ". 2. Ne s'emploie guère en dehors de l'infinitif présent et des formes composées (sauf chez les écrivains récents, confer infra Simone de Beauvoir, Léautaud, Jean Paulhan). — Par extension. [Dans une conception animiste de la nature; en parlant d'une idée, d'une force, etc.] . C'est ce souci persévérant qui a doué le pélican d'un organe tout particulier, lui creusant sous son bec distendu un réservoir mobile, signe vivant d'économie et d'attentive prévoyance (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 61 ). — Par analogie. [Le sujet désigne une personne ou une réalité historique] [Le romancier] invente ses personnages, les doue de vie (JEAN PAULHAN. Les Fleurs de Tarbes, 1941, page 190 ). C'est le christianisme qui a bouleversé sur ce point [l'avortement] les idées morales en douant l'embryon d'une âme (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 1, 1949, page 200 ). — [Avec un complément circonstanciel, tenant lieu d'objet secondaire] Synonyme : avantager. Si la nature ne m'a pas aussi généreusement doué que vous sous le rapport de l'odorat, je distingue néanmoins les bonnes odeurs des mauvaises (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1402 ). 2. [Le sujet désigne généralement un être humain] a) Pourvoir (quelqu'un et le plus souvent quelque chose) de qualités qui lui deviennent propres. L'automate est doué par son constructeur d'un phototropisme (RAYMOND RUYER, La Cybernétique et l'origine de l'information, 1954, page 59 ). — emploi absolu. Ce ne sont pas les désagréments de l'existence, mais plutôt des facultés d'observation, qui douent d'indifférence (PAUL LÉAUTAUD, Essais, Essai de sentimentalisme, 1897, page 26 ). b) Pourvoir (quelqu'un, quelque chose) de qualités supposées ou imaginaires. Synonyme : attribuer. La pauvre Thérèse aurait voulu douer l'inconnu de toutes les vertus, de toutes les perfections (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 432 ). Certains auteurs ont tendance à douer les cristaux d'une sorte de vie mystérieuse et compliquée (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 89 ). C.— [Le sujet désigne une chose représentant une force] Douer (quelqu'un pour quelque chose). Prédisposer (quelqu'un) à (quelque chose), conférer des aptitudes pour (quelque chose). Cassandre. — Le divin Apollon me doua de ce pouvoir (PAUL CLAUDEL, Agamemnon, 1896, page 897 ). — Rare. [Avec un complément de destination] Le goût de la saveur vivante des mots et des modes affectifs de l'expression doue généralement les émotifs pour l'étude des langues (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 238 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un emploi pronominal à sens passif. Il me semblait (...) que méritait bien d'être un événement historique ce qui, devant mes sens tout neufs, se douait d'une telle importance (ANDRÉ GIDE, Si le grain, 1924, page 361). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 78.

« SYNTAXE : Doué de facultés surnaturelles, d'une vive intelligence, d'une grande perspicacité, de facultés mathématiques extraordinaires, d'une mémoire prodigieuse, d'une grande sensibilité artistique; doué d'un appétit insatiable, d'une santé florissante, d'une grande vitalité; doué de toutes les vertus, d'une âme noble et généreuse, d'une patience à toute épreuve, de toutes les perfections. — Par antiphrase, ironiquement.

Il était d'ailleurs doué de l'incapacité la plus absolue (LOUIS-BENOÎT PICARD, Les Aventures d'Eugène de Senneville et de Guillaume Delorme, 1813, II, page 39 ). b) [Avec un complément prépositionnel pour indiquant le domaine ou l'activité où se manifeste le don] Doué pour quelque chose.

Qui a des aptitudes particulières pour (quelque chose). — [Le complément est un substantif] Peu doué pour les études, doué pour les activités abstraites.

Homme d'action, et merveilleusement doué pour l'éloquence populaire (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 602 ).

Il y a du travail à faire, c'est tout.

Et il faut faire celui pour lequel on est doué (JEAN- PAUL SARTRE, Les Mains sales, 1948, 6e.

tableau, 2, page 234 ).

Je ne suis pas doué pour les regrets (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 43 ). — [Le complément est un infinitif] Doué d'une grande facilité pour peindre et composer (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1828, page 481 ).

On est doué pour souffrir comme on est doué pour la musique (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1912, page 426 ).

J'étais pas doué pour apprendre (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 287 ). Remarque : Le domaine peut être indiqué a) par un adverbe : doué picturalement, littérairement; b) sous la forme d'un complément introduit par en : doué en dessin; c) par une autre préposition : Fort bien doué quant au jugement et au sang- froid (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 148). Les élèves les mieux doués en mathématiques pourront se présenter au concours d'entrée à l'École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique (Encyclopédie, 1960, page 184). c) [Souvent avec un adverbe intense] Qui a des aptitudes innées au-dessus de la moyenne.

Un enfant très, exceptionnellement, remarquablement doué.

Douée comme elle l'est, elle [l'enfant prodige] a eu bientôt fait d'apprendre le chant et la danse (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 188 ).

J'ai toujours préféré lire Racine que de le voir jouer, car si doués que soient les acteurs il me semble qu'ils restent toujours un peu au-dessous de ce que le texte permettait d'espérer (JULIEN GREEN, Journal, 1946, page 44 ).

Les milieux sociaux privilégiés ont l'habitude d'orienter leurs enfants vers les études supérieures, même quand ils ne sont pas assez doués pour y réussir (JEAN CAPELLE, L'École de demain reste à faire, 1966, page 75 ). 2.

[En parlant de choses, dans le domaine des arts littéraires ou plastiques] Arnim lui-même est saisi d'angoisse à l'idée que les produits de son art pourraient être soudain doués d'une dangereuse réalité (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et 2. »

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