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Dictionnaire en ligne: DROGUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DROGUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de droguer1* II.— Adjectif. A.— Vieux. [En parlant d'une substance] Falsifié, frelaté, par l'incorporation d'une autre substance, une drogue. Les vins fabriqués, drogués, quoique sans eau (CHARLES FOURIER, Le Nouveau monde industriel ou l'Agriculture combiné, 1830, page 64 ). B.— Rare. [En parlant d'une personne] Qui est sous l'effet d'une drogue, d'un remède, d'un médicament. Elle a toujours plus ou moins l'air droguée (SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 324 ). — Au figuré ou par métaphore. Ah! Pour une âme trop tanguée, Tes baisers sont des potions Qui la laissent là, bien droguée (JULES LAFORGUE, Les Complaintes, 1885, page 76 ). C.— En particulier, courant. [En parlant d'une personne] 1. Qui est sous l'influence de la drogue, d'un stupéfiant Spécialement. Intoxiqué (par la drogue). Synonyme : toxicomane. Il m'a paru drogué au dernier degré (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 557 ). Une prostituée, complètement droguée, incorrigible, damnée de toute éternité (ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, 1956, page 864 ). — Emploi comme substantif. Une joie un peu trouble, comme celle (...) du drogué qui tend la première seringue au néophyte (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 132 ). J'avalais le mien [mon poison] avec l'anxieuse austérité des drogués (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 168) : Ø ... ces jouets de deux sous ne sont pas pour les explorateurs des faux paradis : à eux sont réservés, hors série, la folie, l'assassinat et le suicide. Presque tous les jeunes criminels qui, ces derniers mois, ont comparu devant le jury de la Seine étaient des drogués. Presque tous les suicidés aussi. À ceux qui ont choisi de vivre somnambules, qu'importe l'an nouveau! Ils ne sont plus de l'ordre du temps; ils appartiennent à l'éternité (quelle éternité!). FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 8. 2. Par analogie. Intoxiqué par une chose comme s'il s'agissait d'une drogue. Il y a l'amateur, le passionné, le drogué, le fou (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 473 ). Fréquence absolue littéraire : 2 Forme dérivée du verbe "droguer" droguer DROGUER1, verbe transitif. Faire prendre à quelqu'un une drogue (voir drogue1 ). A.— Péjoratif. 1. [L'objet désigne une personne] Administrer à quelqu'un, à son insu, dans une boisson ou dans un plat, une substance dont les propriétés ont des effets (généralement désagréables ou fâcheux) sur l'organisme. Regarde, ça y est encore, va! Il m'aura droguée, j'ai la bouche amère comme si j'avais avalé des vieux sous (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 38 ). 2. [L'objet désigne un nom de chose] Vieilli. Altérer la qualité de (une substance) en y incorporant une autre substance, une drogue. Chavirer [quelque curé de campagne] en droguant son vin de cendre de pipe (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 212 ). B.— Faire prendre des drogues, des médicaments à (quelqu'un). 1. Généralement péjoratif, familier. Faire prendre à quelqu'un beaucoup de drogues, de médicaments. Ami des anciennes formules de l'apothicairerie, droguant ses malades ni plus ni moins qu'un médicastre, tout consultant qu'il était (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 235 ). Le docteur Juillerat était fatigué de la droguer (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 73 ). — Emploi pronominal réfléchi, familier. J'en ai assez de me droguer monsieur le Morticole (LÉON DAUDET, L'Amour est un songe, 1920, page 10 ). 2. Vieux, rare. Soigner en administrant une drogue, une substance thérapeutique. Le vigneron aux mains habiles à droguer la plante souffrante (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 117 ). C.— En particulier, courant. 1. Faire prendre à quelqu'un de la drogue, des stupéfiants. Les drogués veulent droguer tout le monde; vous voulez que tout le monde écrive (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 154 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'adonner à la drogue. Visiblement elle se piquait, se droguait (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes Modèles, 1928, page 27 ). Vous avez tort de vous droguer tellement, mon pauvre gentil. L'héroïne ne vous vaut rien (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 956) : Ø 1. Il m'avait beaucoup parlé de ce Felton, qui jouait du tambour la nuit, qui conduisait un taxi le jour et qui se droguait nuit et jour; sa femme faisait le trottoir et se droguait avec lui. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954 page 439. 2. Par analogie. [Le sujet désigne une chose qui intoxique l'esprit] : Ø 2. Il était un de ceux que nous admirions le plus. Paris l'a drogué — je ne pense pas à l'opium, mais au succès qui est un opium de mauvaise qualité — et finalement l'a tué. JULIEN GREEN, Journal, 1949, page 239. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3

« 2.

[L'objet désigne un nom de chose] Vieilli.

Altérer la qualité de (une substance) en y incorporant une autre substance, une drogue.

Chavirer [quelque curé de campagne] en droguant son vin de cendre de pipe (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 212 ). B.— Faire prendre des drogues, des médicaments à (quelqu'un). 1.

Généralement péjoratif, familier.

Faire prendre à quelqu'un beaucoup de drogues, de médicaments.

Ami des anciennes formules de l'apothicairerie, droguant ses malades ni plus ni moins qu'un médicastre, tout consultant qu'il était (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 235 ).

Le docteur Juillerat était fatigué de la droguer (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 73 ). — Emploi pronominal réfléchi, familier.

J'en ai assez de me droguer monsieur le Morticole (LÉON DAUDET, L'Amour est un songe, 1920, page 10 ). 2.

Vieux, rare.

Soigner en administrant une drogue, une substance thérapeutique.

Le vigneron aux mains habiles à droguer la plante souffrante (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 117 ). C.— En particulier, courant. 1.

Faire prendre à quelqu'un de la drogue, des stupéfiants. Les drogués veulent droguer tout le monde; vous voulez que tout le monde écrive (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 154 ). — Emploi pronominal réfléchi.

S'adonner à la drogue. Visiblement elle se piquait, se droguait (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes Modèles, 1928, page 27 ).

Vous avez tort de vous droguer tellement, mon pauvre gentil.

L'héroïne ne vous vaut rien (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 956) : Ø 1.

Il m'avait beaucoup parlé de ce Felton, qui jouait du tambour la nuit, qui conduisait un taxi le jour et qui se droguait nuit et jour; sa femme faisait le trottoir et se droguait avec lui. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954 page 439. 2.

Par analogie.

[Le sujet désigne une chose qui intoxique l'esprit] : Ø 2.

Il était un de ceux que nous admirions le plus.

Paris l'a drogué — je ne pense pas à l'opium, mais au succès qui est un opium de mauvaise qualité — et finalement l'a tué. JULIEN GREEN, Journal, 1949, page 239. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 2. »

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