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Dictionnaire en ligne: EMBRUMÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMBRUMÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de embrumer* II.— Adjectif. A.— Qui est couvert de brume. Horizon embrumé. Par métonymie. Saison embrumée. Le temps aussi sombre qu'hier, embrumé et froid (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1839, page 381 ). La rue embrumée était toujours calme et vide : les camarades arrivaient, informes dans le brouillard (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 371 ). — Par analogie. Yeux embrumés. Couverts d'un voile de larmes. De ses yeux embrumés, une grosse larme roula sur le col de la cruche (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 132 ). B.— Au figuré. Confus, qui manque de netteté ou d'éclat. Le talent magnifique, chatoyant par instants, et par instants embrumé de Claude Debussy (LÉON DAUDET, Mes Idées esthétiques, 1939, page 294 ). Les rêveries philosophiques et embrumées du bon Hoffmann (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Tourmente, 1948, page 130 ). — Spécialement. · Regard, oeil embrumé. Terne, sans éclat. Il sortait de là [du sommeil] titubant, ahuri, le poil terne et la pupille embrumée (GEORGES DUHAMEL, Les Maîtres, 1937, page 238 ). · Voix embrumée. Qui a perdu sa netteté, son timbre clair. Sa voix de femme, basse, un peu embrumée (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 176 ). Fréquence absolue littéraire : 6 Forme dérivée du verbe "embrumer" embrumer EMBRUMER, verbe transitif. A.— Couvrir de brume : Ø 1. Le lendemain matin régnait à Paris un de ces épais brouillards qui l'enveloppent et l'embrument si bien que les gens les plus exacts sont trompés par le temps. HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 47. — Emploi pronominal passif. Le soir, quand tombe la nuit (...) je regarde le paysage du Bois au loin qui s'embrume (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 1, 1893-1906, page 143 ). B.— Par analogie. Couvrir, envelopper quelque chose (comme le ferait la brume ou le brouillard) en la rendant moins nette à la vue. Une draperie légère de gaze embrume son corps nu (HENRI DE RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, page 59 ). De Scève ouvrit une fenêtre, car la fumée de trente cigares nous embrumait (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 144 ). C.— Au figuré. 1. Rendre moins net, estomper. Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV. ). Certes les vingt ans écoulés depuis la mort de mon frère avaient, hélas! beaucoup embrumé son souvenir (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Prime jeunesse, 1919, page 73 ). · Emploi pronominal passif. Je rentrai pour l'hiver à Paris et les souvenirs de mon automne lorrain ne tardèrent pas à s'embrumer (MAURICE BARRÈS, Au Service de l'Allemagne, 1905, page 57) : Ø 2. Avec quel recueillement triste je les passe en revue, ces figures aimées ou vénérées (...); la plupart ont disparu et leurs images, que je voudrais retenir, malgré moi se ternissent, s'embrument, vont s'en aller aussi... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 101. — Spécialement. a) Embrumer le cerveau, la tête, les idées, etc. Y mettre de la confusion. Cerveau embrumé par l'insomnie, par le vin. Le mysticisme embrume les cervelles (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 393 ). Les grands mots me remontaient à la gorge : Justice, Droit (...). C'était comme un vin trop fort qui m'embrumait le cerveau (PAUL VIALAR, Le Petit jour, 1947, page 428 ). · Emploi pronominal passif. Comme on est vulnérable, dans ces moments-là! C'est le moment où l'on s'enrhume (...) où votre esprit s'embrumerait si on avait une décision à prendre (HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, page IV, 9, page 528 ). b) Embrumer le regard. Le rendre moins vif. Un regard tout embrumé par la digestion (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 120 ). Elle [Elzélina] embruma son regard, en noya la fixité (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 229 ). 2. Rendre triste, assombrir. Des regards qui implorent et des fronts qu'embrume le souci d'une préoccupation commune (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 5e. tableau, page 163) : Ø 3. Ce spectacle m'avait embrumé le paysage, et la joie calme où s'ébaudissait mon âme avant d'avoir vu ces petits hommes avait totalement disparu... CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, 1867, page 79. — Emploi pronominal passif. Il prenait (...) « son air funèbre ». Sa moustache devenait plus noire et plus terne, son regard s'embrumait. (...) sa voix semblait éteinte (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 134 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) S'embrumailler, verbe transitif Synonyme de s'embrumer (supra A). Le 3 février, au matin, la vigie vient à peine de signaler « Terre, à bâbord! » que le temps s'embrumaille (BLAISE CENDRARS, Les Confessions de Dan Yack, 1929, page 119). b) Embrumement, substantif masculin Action d'embrumer. La seconde [femme] , quoique à demi présente, est déjà moins nette; son parfum se dilue, son contour s'estompe (...). Et puis, après elle, l'éloignement indistinct s'accuse encore, l'embrumement se précipite et s'étoffe (ALEXANDRE ARNOUX, Visite à Mathusalem, 1961, page 131). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« s'embrumer (MAURICE BARRÈS, Au Service de l'Allemagne, 1905, page 57) : Ø 2.

Avec quel recueillement triste je les passe en revue, ces figures aimées ou vénérées (...); la plupart ont disparu et leurs images, que je voudrais retenir, malgré moi se ternissent, s'embrument, vont s'en aller aussi... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 101. — Spécialement. a) Embrumer le cerveau, la tête, les idées, etc.

Y mettre de la confusion.

Cerveau embrumé par l'insomnie, par le vin.

Le mysticisme embrume les cervelles (ÉMILE ZOLA, L' Œuvre, 1886, page 393 ).

Les grands mots me remontaient à la gorge : Justice, Droit (...).

C'était comme un vin trop fort qui m'embrumait le cerveau (PAUL VIALAR, Le Petit jour, 1947, page 428 ). · Emploi pronominal passif.

Comme on est vulnérable, dans ces moments-là! C'est le moment où l'on s'enrhume (...) où votre esprit s'embrumerait si on avait une décision à prendre (HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, page IV, 9, page 528 ). b) Embrumer le regard.

Le rendre moins vif.

Un regard tout embrumé par la digestion (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 120 ).

Elle [Elzélina] embruma son regard, en noya la fixité (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 229 ). 2.

Rendre triste, assombrir.

Des regards qui implorent et des fronts qu'embrume le souci d'une préoccupation commune (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds- de-cuir, 1893, 5e.

tableau, page 163) : Ø 3.

Ce spectacle m'avait embrumé le paysage, et la joie calme où s'ébaudissait mon âme avant d'avoir vu ces petits hommes avait totalement disparu... CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, 1867, page 79. — Emploi pronominal passif.

Il prenait (...) « son air funèbre ».

Sa moustache devenait plus noire et plus terne, son regard s'embrumait.

(...) sa voix semblait éteinte (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 134 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) S'embrumailler, verbe transitif Synonyme de s'embrumer (supra A).

Le 3 février, au matin, la vigie vient à peine de signaler « Terre, à bâbord! » que le temps s'embrumaille (BLAISE CENDRARS, Les Confessions de Dan Yack, 1929, page 119).

b) Embrumement, substantif masculin Action d'embrumer.

La seconde [femme] , quoique à demi présente, est déjà moins nette; son parfum se dilue, son contour s'estompe (...).

Et puis, après elle, l'éloignement indistinct s'accuse encore, l'embrumement se précipite et s'étoffe (ALEXANDRE ARNOUX, Visite à Mathusalem, 1961, page 131). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 2. »

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